En octobre 2014, l'Académie des Sciences a publié un rapport "Les nouveaux enjeux de l'édition scientifique". Qu'en penser ? Ce rapport est surprenant, et propose l'OAi (pour Open Access institutionnel) qui sera difficile à mettre en oeuvre, mais pourquoi pas ?
- L'Académie reprend des messages de janvier 2011 concernant la tyrannie du facteur d'impact qu'il faut abandonner pour les carrières ; un paragraphe (page 27) fait état de la naïveté des checheurs : "Il faut cependant reconnaître que la labellisation par une publication dans une revue à fort facteur d’impact est soutenue par une fraction non négligeable de la communauté scientifique (principalement en biologie) ainsi que par certains organismes de recherche en France qui utilisent le facteur d’impact des revues comme critère de sélection des chercheurs. Beaucoup de chercheurs défendent ce système, parce que c’est une méthode très simple et très rapide d’obtenir une évaluation sans effort. Mais il faut être conscient qu’en appliquant des méthodes automatiques on arrive toujours à de graves injustices." Je suis d'accord, mais cela n'a rien à voir avec l'Open Access, objet de ce rapport de 2014….
- L'annexe 1, pages 39 à 45, est excellente, avec citations de toutes les dates et évènements importants dans le domaine de l'Open Access (OA) ; c'est une bonne synthèse avec les évènements majeurs de l'OA ;
- L'Académie pense pouvoir infléchir les tendances internationales en faveur de l'Open Access dit Gold ou doré, pour lequel les chercheurs payent un droit de publication (APC pour Article Processing Charge), c'est ambitieux ;
- Je vous sugère d'aller lire plusieurs fois le résumé exécutif pour comprendre, et ensuite plusieurs fois le rapport ; voici le début du résulmé éxécutif :
"L'Académie des sciences recommande que les modalités de diffusion des publications scientifiques soient réorganisées selon deux axes complémentaires comprenant, d’une part, les archives ouvertes, et d’autre part un Open Access institutionnel, financé selon des accords nationaux entre l’État et les éditeurs, tout en préservant les standards académiques de qualité scientifique."
- Les archives ouvertes, supportées par les institutions, suivraient un modèles d'épijournaux, selon l'expérience d'épisciences que je détaillerai plus tard ;
- L'Académie nous explique l'OAi, tout en reconnaissant que des négociations avec PLOS ne seront pas possibles (et je rajoute avec BMC/SPringer et d'autres..) ; "Une négociation à budget constant, basée sur la globalité des coûts d’abonnement actuels, est donc indispensable entre l’État et les éditeurs, pour étendre la logique de la licence nationale afin d’y inclure l’Open Access, en le faisant évoluer vers un abonnement forfaitaire centralisé (Open Access institutionnel, Institutional Open Access) : un contrat unique pluriannuel est à négocier entre les pouvoirs publics et chaque éditeur, organisant l’accès libre dès la publication sur le site de l’éditeur pour tous les articles dont l’un des auteurs appartient à l’organisme ayant conclu l’accord. Un coefficient de réévaluation garantirait la stabilité des revenus pour l’éditeur."
PS : ce billet est politiquement correct… Mais j'ai rencontré des professionnels qui m'ont pas tout compris, et qui m'ont demandé la moyenne d'âge des rédacteurs du rapport, et des personnes auditées.. Je n'ai pas la réponse….