La recherche académique du 21ème siècle est malade : comment maintenir l’intégrité scientifique dans un climat pervers ?

Points clés

EESUn article intitulé 'Academic research in the 21st century : Maintaining scientific integrity in a climate of perverse incentives and hypercompetition' a été publié en janvier 2017 dans Environmental Engineering Science (EES). Toutes les disciplines scientifiques dysfonctionneraient-elles ? OUI, c'est clair…  mais les aveugles ne voient rien ! C'est dans un numéro spécial sur le 21ème siècle que deux ingénieurs américains ont publié un article qui rejoint les thèses de deux bons articles de Fang et Casadevall (biologistes). En 2012, Fang et Casadevall déclaraient au New York Times 'La Science est pourrie'.

Des incitatifs pervers sont devenus normaux : les chercheurs sont des hommes et ils font ce qu’on leur demande, à savoir publier en masse. Les indicateurs utilisés pour les carrières et allocations de ressources poussent les chercheurs occupés à publier des articles courts et peu clairs. Le ‘publish or perish’ est devenu ‘funding or famine’. Un excellent tableau liste les incitatifs (par exemple augmenter les publications, les citations, ..) avec l’effet attendu et l’effet observé qui est bien différent. Par exemple pour l’incitatif ‘récompense pour un nombre augmenté de publications’, il est attendu ‘améliorer la productivité de la recherche’ et il est observé ‘avalanche d’articles de mauvais standard, mauvaises méthodes, et une sélection naturelle de mauvaise science’.

J’ai appris quelques trucs pour augmenter artificiellement son h-index.

La courbe de la productivité, reprise ci-contre, suggère que la productivité baisse quand la quantité augmente et que les incitatifs sont contre-productifs (est-ce transposable à la recherche privée ?).EES2

Les indicateurs ont aussi des effets pervers sur les institutions qui font la course aux classements. Que va devenir la recherche occidentale quand la Chine aura le même volume de recherche que le reste du monde (en 2020) ?.

Cet article liste tous les problèmes : augmentation des PhDs sans offrir des carrières ; les mauvaises conduites coûtent très cher (le coût d’une rétractation est d’environ 500 000 $) ; il existe des incitatifs qui poussent tous les acteurs à prétendre que les mauvaises conduites n’existent pas ; et si l’on ne fait rien, la culture académique restera corrompue. Une comparaison hasardeuse est faite avec Lance Amstrong !!!

Il y a quelques pistes pour améliorer le système américain, mais on ne fait pas si mal en France ! Par exemple, le système de 200/400 points SIGAPS est un incitatif pervers… il serait plus utile de lire les travaux des candidats….  beaucoup d’experts le savent et attendent que quelqu’un le dise tout haut pour changer. Ne nous affolons pas, dans 20 ans, on verra les dégâts du 200/400 ! Etonnant, NON !

Merci à Carole Dufouil

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