Attention PLAGIAT : Concentrons-nous sur la partie immergée de l’iceberg. Le cas du Pr Bertrand Fougère (billet du 22 mars 2021) doit être traité… mais le mal vient du système… Combien d’entre nous ferment les yeux sur ces pratiques ? Combien de plagieurs expliquent qu’il ne faut pas plagier ? Combien préfèrent compter des haricots et évaluer la recherche sur la quantité et non sur la qualité….. et combien d’entre nous ressemblent à l’un des 3 singes ci-dessous (image libre de droits).
Dans le cas du professeur qui a girafé (billet 22 mars), certaines pratiques doivent être considérées :
- Le Journal of Nutrition, Health & Aging a un fonctionnement digne des bulletins paroissiaux de l’IHU de Marseille. Cette revue de Springer affiche un délai de 8 jours entre la soumission et la première décision, un délai de 21 jours entre la soumission et l’acceptation…. Ces indicateurs sont ceux des revues prédatrices et des bulletins paroissiaux. Dans cette revue, une recherche rapide, qu’il faudra contrôler, fait apparaître 315 occurrences pour ‘Morley’, rédacteur en chef, 459 occurrences pour ‘Vellas’, associate editor, et 21 occurrences pour ‘Fougere’. Le rédacteur en chef, JE Morley, a co-signé des articles avec B Fougère. Je remercie le Pr Bruno Vellas qui m’a fait part de ses interrogations. [Note du 25 mars : je reconnais une erreur, car il m’a été signalé que les délais de publication de cette revue étaient plutôt proches de ceux du Lancet, c’est vrai, et je dois m’excuser d’avoir supposé l’inverse].
- Les rétractations des 2 articles de J Nutrition Health & Aging sont datées du jour de l’acceptation (voir billet du 22 mars)… très bizarre… pas clair….
- Le CNU de médecine interne/gériatrie a probablement des informations qui devraient être publiques pour redonner confiance dans nos organisations, comme cela a été fait pour Olivier Voinnet dans une autre discipline. Il faut blanchir et aider Bertrand Fougère en montrant que son CV est solide et non plagié, sinon les doutes perdureront. Il faut du temps, de la sagesse, ne rien cacher. La transparence augmente la confiance dans le système.
- De manière générale, si des membres des CNU ont plagiés, ils devraient imiter le Pr Bertrand Fougère en écrivant spontanément aux revues concernées pour rétracter leurs articles contenant des plagiats. Il s’agit de démarches très vertueuses qui donneraient confiance dans le système… Ils devraient inciter les collègues ayant plagié d’en faire autant.
- Que faut-il faire avec les hôpitaux qui ont frauduleusement acquis des crédits SIGAPS ? Leur proposer de militer pour que les notices de rétractation donnent des points SIGAPS !
- Des carrières ont été faites pour des plagieurs. Des chercheurs honnêtes n’ont pas été promus. D’autres cas existent-ils ?
- Nous disposons d’un grande nombre de guides, de codes pour nous expliquer comment gérer les plagiats… A quoi servent ces codes si leurs recommandations ne sont pas mises en pratique ?
Le plagiat est parfois toléré (sauf bien sûr le plagiat des étudiants), et des singes ne voient rien, n’entendent rien, ne disent rien. Le plagiat est une fraude. Je vous propose quelques lectures indispensables :
- Le plagiat académique de Michelle Bergadaà à l’Harmattan ;
- Le plagiat de la recherche scientifique.
- Un ou deux des ouvrages d’Hélène Maurel-Indart ;