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Un chercheur français factice aurait signé 300 articles : est-ce acceptable de tromper lecteurs et revues ?

Points clés

J’ai lu des articles de Sciences sociales signés par Camille Noûs et je me questionnais…  sans bien comprendre. C’est un(e) auteur(e) qui n’existe pas.. Je viens de regarder quelques bases de données et ce nom apparaît dans des disciplines différentes, avec des affiliations très diverses (parfois Cogitamus Laboratory sans autre adresse)….  Cherchez… vous trouverez.  Par exemple 64 articles sur Cairn.info.

C’est une nouvelle dans Science (16 mars 2021) qui explique cette manipulation « Who is Camille Noûs, the fictitious French researcher with nearly 200 papers? » ….  Est-il acceptable d’usurper un nom d’auteur ainsi ? Tous les détails sur Camille Noûs sont ici. Je traduis les deux premiers paragraphes de cette nouvelle :

Camille Noûs est apparu sur la scène de la recherche il y a un an, en tant que signataire d’une lettre ouverte protestant contre la politique scientifique française. Depuis lors, Camille Noûs est l’auteur de 180 articles dans des domaines aussi variés que l’astrophysique, la biologie moléculaire et l’écologie, et accumule les citations.

Mais Noûs n’est pas une personne réelle. Le nom – ajouté intentionnellement aux articles, parfois à l’insu des rédacteurs en chef – est censé personnifier les efforts collectifs dans le domaine scientifique et protester contre l’individualisme, selon RogueESR, un groupe français de défense de la recherche qui a imaginé ce personnage. Mais cette campagne est naïve et éthiquement discutable, estime Lisa Rasmussen, bioéthicienne à l’université de Caroline du Nord, à Charlotte. Elle bafoue le principe de base qui consiste à assumer la responsabilité en même temps que le mérite de l’auteur, dit-elle. Et certains rédacteurs en chef de revues hésitent à s’associer à la protestation.

RogueESR est un collectif de chercheurs qui rejettent la politique actuelle de l’enseignement supérieur.

Les revues qui s’aperçoivent de cet abus dans la paternité des articles publient des corrections comme celle-ci : Correction: The name previously presented as the tenth author was a “collective individual,” which is contrary to the policies of the Physical Review journals. That name has been removed, along with the associated affiliation.

Ce comportement peu intègre (tromper) pose des questions de morale, mais il montre les dysfonctionnements d’un système de publication utilisé pour compter des haricots, faire des carrières, etc..  Ce n’est qu’un maillon de l’entreprise recherche….

Je remercie Eric Lichftouse

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4 commentaires

  • Un chercheur français factice de Marseille aurait signé plus de 3 000 articles [1] : est-ce acceptable de tromper lecteurs et revues ?
    [1] Et ce n’est pas un poisson d’avril…

    Répondre
  • Bonjour Herve
    Je trouve au contraire honorable de tourner en ridicule le bénéfice individuel de la publication en un affichage collectif d’un Nous qui me laisse rêveur. Qui est trompé ? Qui trompe ? Un avatar sur un papier sérieux et politiquement engagé ne permet il pas de questionner l’attribution de la ressource financière ? Je suis pour Camille Nous !!

    Répondre

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