J’ai aimé le preprint que j’ai commenté en août 2020 sur les revues d’auto-promotion. Ce concept caractérise des auteurs et rédacteurs qui savent abuser du système des publications. Il y a de bons bricoleurs dans ce domaine : les chercheurs de l’IHU de Marseille. Ils savent jouer avec un système obsolète de comptage de haricots pour faire la promotion des chercheurs et allouer des ressources aux projets de recherche. Nous avons vu hier que la section 37 du CoNRS abandonnait les indicateurs pervers de classement des revues.
Le manuscrit a été déposé en juillet 2020 sur une plateforme de osf, MetaArXiv (Charlottesville, USA), puis sur HAL le 24 février 2021. Il a été publié le 30 mars 2021 dans une excellente revue qui a un taux d’acceptation de 41 %, et qui s’engage pour DORA : BMJ Evidence-Based Medicine (EBM). L’article est en accès libre, et les supplementary data sont importants.
Le peer-review a amélioré la qualité du preprint qui était déjà bon. La comparaison preprint versus VOD (Version Of Record) montre que le peer review a permis d’ajouter quelques informations intéressantes, et 6 références bienvenues. Outre le titre un peu plus long et informatif, un commentaire sur le respect de PRISMA qui devrait être indispensable pour les méta-analyses, même celles de l’IHU de Marseille, il y a des corrections au tableau 1 (disparition logique de l’Iranian J of Parasitology), et un nouveau tableau 2. Ce nouveau tableau est sur les conséquences possibles d’une pratique éditoriale douteuse sur la médecine factuelle. Les relecteurs ont probablement demandé d’orienter ce travail vers l’EBM. Les conséquences de ces pratiques d’auto-promotion sont : augmenter le biais de publication et le principe « garbage in, garbage out » ; diminution de la confiance dans les sources fiables ; recherche mal orientée ; augmenter l’influence des scientifiques qui ne respectent pas les meilleures pratiques cliniques ; influencer les décisions relatives aux soins des patients ; influencer la pratique médicale.
Les tableaux des ‘supplementary data’ mettent clairement en évidence les mauvaises pratiques de l’IHU de Marseille…. Combien sommes-nous à signaler ces mauvaises pratiques de ces auteurs peu scrupuleux ? Ces revues d’auto-promotion, contrôlées par des experts aux pratiques contraires aux bonnes pratiques de publication n’apportent rien du tout à la science. Le système les tolère. Ces revues d’auto-promotion existent dans d’autres domaines de la science.
Bravo aux auteurs.