Est-ce que la Hollande devient un pays où la recherche devient plus rigoureuses, plus ouverte, plus intègre ? Ma réponse est OUI, et elle est argumentée grâce à pas mal de discussions avec des chercheurs hollandais. Est-ce que le cas de Diederik Stapel a été moteur pour développer vite des pratiques de recherche intègres ?
Nous avons largement documenté ce cas d’un chercheur prestigieux et connu en Hollande. Les rapports sont tous disponibles (souvent en hollandais) et Wikipedia (en français) résume ce cas apparu en septembre 2011, et cite 58 articles rétractés pour fraude. Mais la version anglaise de Wikipedia contient plus d’informations. D Stapel inventait des données de questionnaires et dirigeait des thèses… et il a été doyen !
Ce 7 septembre 2021 (10ème anniversaire de la découverte du cas Stapel), Nature publie une tribune de Jelte Wicherts, un ancien collègue de Stapel. Cette tribune est courte, et décrit les progrès du système de recherche en 10 ans en Hollande… et notamment la mise en route d’archives, de réplication, etc… et l’actualisation du code d’intégrité.
Je connais quelques chercheurs hollandais et ceux qui réagissent sur mon blog me passent des messages sub-liminaires : la France, en ce qui concerne l’intégrité, semble très tolérante…. Pour exemple, D Stapel n’a plus de position académique…
Les messages de J Wicherts : 1) ce sont les méconduites qui ont permis à notre discipline de s’épanouir (thrive) ; 2) ce sont les jeunes chercheurs qui nous ont fait évoluer : Much of the advocacy and awareness has been driven by early-career researchers. Recent cases show how preregistering studies, replication, publishing negative results, and sharing code, materials and data can both empower the self-corrective mechanisms of science and deter questionable research practices and misconduct.
Faudra-t-il un cas D Stapel en France pour accélérer la prise de conscience que les bonnes pratiques en recherche sont utiles ? Dans certaines disciplines, tout se met en place vite, le plan pour la science ouverte est une bonne démarche…. mais, sans parler de l’IHU de Marseille, je vois parfois des recherches biomédicales très douteuses.. J’ai rencontré des chercheurs prestigieux, en France, qui REFUSENT de montrer leurs données sources à des collègues… et vous, en connaissez-vous ?
Merci à J Wicherts qui a twitté son article