Nous sommes quatre ans après la mise en évidence des frasques de D Raoult pendant la pandémie de la COVID-19. Nous savons que tout avait commencé bien avant 2020. Tout était clair dès 2006, année pendant laquelle des revues américaines de microbiologie avaient refusé de considérer ses articles ! Mais seuls les initiés savaient que des pratiques douteuses existaient dans son équipe.
Dix articles retirés quatre ans après la COVID-19 ?
La base de RetractionWatch (RW) liste 10 articles retirés de la littérature (10 avril 2024) signés par D Raoult (mettez bien ‘retraction’ dans le filtre ‘nature of notice’) : il s’agit d’articles publiés entre 2013 et 2019, donc tous avant COVID ;
- le premier retiré était un article de PLOS Pathogens de décembre 2013, dont des manipulations d’images ont été commentées sur PubPeer en mars 2020, et l’article a été retiré en octobre 2020 ;
- il y a trois articles publiés dans Scientific Reports (groupe Springer) dont le dernier retiré le 2 avril 2024, article publié en 2017 et retiré pour des problèmes de comités d’éthiques non sollicités en Algérie, Arabie Saoudite et Niger ; il va de soit que les auteurs, dont DR, se sont opposés à cette décision ou n’ont pas répondu à la revue ;
- il y a six articles retirés par des journaux de l’American Society for Microbiology ;
- pour tous ces articles retirés, ce sont des commentaires sur PubPeer qui ont été considérés par les journaux.
Le groupe Elsevier n’a retiré aucun article de DR, pas même l’article fraudé de Gautret et al qui a été cité environ 6 500 fois ! Il semble que des co-auteurs de cet article Gautret et al aient demandé de retirer leurs noms de cet article… mais que peut faire une revue à part demander l’avis de tous les auteurs avant de prendre une décision. Parions que Gautret et complices vont s’opposer à changer des auteurs… ils préfèrent garder des otages et la revue ne peut rien faire…..
Plus de 150 mises en garde d’articles DR
La base de RW liste 56 articles DR ayant des expressions of concern (ou mises en garde) à la date du 10 avril 2024 (mettez bien ‘expression of concern’ dans le filtre ‘nature of notice’) ; la plupart datent de 2022 et sont des articles du groupe PLOS… donc en attente de décision… c’est long, probablement parce que les rédactions ont peur de DR : ont-elles été menacées par DR ?
Mais il va falloir ajouter bien plus de 100 articles car le groupe Elsevier semble bouger ; c’est RW qui détaille cela dans un billet du 3 avril 2024 ; en janvier 2024 dans New Microbes and New Infections, revue autrefois sous la coupe de DR, il y avait eu une ‘Publisher’s note’ (et non une note de la rédactrice en chef) que je cite : Concerns have been raised about a number of articles authored by researchers affiliated with Aix-Marseille Université IHU – Méditerranée-Infection, Marseille that have been published in New Microbes and New Infections (NMNI). The substance of these concerns relates to the articles’ adherence to Elsevier’s publishing ethics policies and the appropriate conduct of research involving human participants….. We have appointed Dr. Jim Gray, Consultant Microbiologist at the Birmingham Children’s and Women’s Hospitals, U.K. in the role of independent Publishing Ethics Advisor, to support the investigation.
Les 100 articles et plus sont anciens (pré-COVID) et semblent avoir les mêmes mises en garde précisant qu’il y a une investigation et que la première étape est de consulter les auteurs…. Probablement 150 mises en garde pour la seule revue New Microbes and New Infections (NMNI)… dont la rédactrice en chef est proche de DR. Le comité de rédaction de NMNI n’a plus de chercheurs de l’IHU de Marseille. Signalons que l’article honteux de 30 000 patients a une mise en garde.
Je parie que DR va s’opposer et qu’il faudra des années pour bouger. Comme les plus de 50 mises en garde de PLOS, rien ne bougera ? D’ailleurs, le directeur actuel de l’IHU, PE Fournier, est très concerné par ces articles…. s’il a une seule rétractation, il a par contre pas mal de mises en garde…
Rappelons que ce sont 248 articles de l’équipe DR qui avaient le même numéro d’autorisation de comité d’éthique…
PS : je remercie des collègues qui m’aident à compter…
6 commentaires
Quand on a une » compétence orthographique » très relative…on est en droit de douter des compétences scientifiques qui permettraient de juger des articles rédigés par des professionnels…!?
Cher P2V7,
Je vous remercie de votre attention sur l’orthographe du texte commenté. Il y a effectivement une faute dans la phrase « il va de soit que les auteurs » et il aurait fallu écrire « il va de soi que les auteurs ». Peut-être votre sagacité en a-t-elle trouvé d’autres et nous serions intéressés de les découvrir.
La mise en doute de la compétence scientifique (plutôt que « des compétences ») de l’auteur est étonnante au vu de ses nombreux titres et de la réalisation de ce site dont les propos sont toujours intéressants et argumentés, avec de nombreux liens qui permettent d’approfondir nos connaissances dans des publications et articles nationaux et internationaux. Peut-être pourriez-vous justifier davantage votre appréciation ?
L’article peut être sujet à commentaire mais il devrait porter sur le fond et pas la forme.
Je vous remercie de votre attention et adresse tous mes remerciements au Pr MAISONNEUVE pour la qualité de son travail et du site si bien nommé Revues et Intégrité.
« On ……. on…. » désignant en une même phrase deux personnes différentes ?!!!
De l’orthographe et de la syntaxe, laquelle est la mieux corrélée à la compétence scientifique ? Je ne sais si la question a été tranchée par une étude méthodologiquement incontestable.
Quand « on » remet en causes les compétences scientifiques du rédacteur en raison de supposées faibles « compétences orthographiques » sans réaliser que le Professeur Maisonneuve est depuis plus de deux décennies la référence française en matière méthodologie médicale « on » se couvre de ridicule. Mais, comme disait Audiard, certains osent tout…
Merci pour votre soutien anonyme
MERCI
Merci au nom de tous ceux dont la pratique et les compétences ont été enrichies par votre travail.