Après le BMJ, Nature s'engage fortement dans le combat contre toutes les pratiques regroupées sous l'appellation "Research misconduct". Deux bonnes contributions le 1 août 2012 :
- Un article sur la formation et l'encadrement des jeunes chercheurs avec un message : Les 'mentors' ne doivent pas éviter une discussion sur l'intégrité de la recherche uniquement parce qu'ils ne sont pas confortables pour en parler. Bel article avec des exemples… et il faut comprendre ce que font les étudiants, puis les éduquer, et prévenir les mauvaises conduites ;
- Les chercheurs prennent enfin au sérieux les questions de mauvaises pratiques en recherche, et c'est une opportunité. Ne limitons plus la fraude à 'Falsification, Fabrication, Plagiarism', mais adoptons une définition large, incluant les pratiques d'auteurs, etc.. Tout avance avec le Concordat des Univserités anglaises. Le Canada et la Grande Bretagne, bientôt suivis par les USA prennent enfin la question au sérieux.
Que fait la France ?
Merci à Mme Froogh Hajduch
Neaves W. The roots of research misconduct. Nature 2012;488:121-122. doi:10.1038/nj7409-121a
Macilwain C. The time is right to confront misconduct. Nature 2012; doi:10.1038/488007a
2 commentaires
Hum…
La fraude est actuellement plutôt payante. Comme elle l’a toujours été. Peu se font prendre.
Quand ça a payé, on arrive à un poste de responsabilité et notamment d’enseignement.
Donc, former les jeunes, c’est leur apprendre ce que l’on a fait pour arriver, et ce n’est pas terrible.
On le voit bien avec les liens d’intérêts industrie/chercheur. Très tôt, les jeunes médecins se tournent vers l’industrie dès le moindre besoin de financement (à commencer par une soirée entre amis).
Broad et Wade ont montré il y a 30 ans dans la Souris Truquée que la fraude fait partie de la science, car elle fait partie de la nature humaine.
Donc, soit on confie la science aux machines, soit on suit Jean Peyrelevade « Je ne crois pas à la vertu des hommes, mais je crois aux mécanismes nécessaires pour contrôler leur absence de vertu ».
Discussions et éducation ont leur limite. Ce qu’il faut, ce sont des mécanismes de contrôle et de transparence très stricts. J’adorerais par exemple, que des méthodologistes indépendants aillent mettre leur nez dans les datas de l’étude ERSPC sur le dépistage du cancer de la prostate.
On croit souvent que les industriels fraudent beaucoup. Les connaisseurs du milieu savent que les universitaires sont imbattables dans ce domaine.
Merci pour ce commentaire et bien d’accord : les industriels fraudent, mais ils sont énormément audités, contrôlés, soumis à des régulations rigoureuses… mais les universitaires sont probablement pas mauvais en matière de fraude, et ils sont moins audités, contrôlés par leurs institutions….. La fraude paye en matière de promotion pour les universitaires, et nous connaissons des ‘nominations’ complaisantes, voire douteuses…