La rétractation des 2 articles STAP de Nature mettrait-elle en cause le système du peer review ou plutôt le laxisme des institutions qui n’ont pas d’assurance qualité ?

Nous avons évoqué plusieurs fois ces 2 articles de Nature publiés fin janvier 2014 sur les cellules souches STAP. La première auteure avait avoué des malversations, et le RIKEN (Japon) conduisait une investigation. Ces 2 articles ont été rétractés par Nature, et voici les notes de rétractation de l'un et de l'autre. Ce sont les auteurs qui signent et détaillent toutes les 'erreurs'. Ils terminent par "We apologize for the mistakes included in the Article and Letter. These multiple errors impair the credibility of the study as a whole and we are unable to say without doubt whether the STAP-SC phenomenon is real. Ongoing studies are investigating this phenomenon afresh, but given the extensive nature of the errors currently found, we consider it appropriate to retract both papers."

Nature s'excuse dans un éditorial (3 juillet 2014), mais après avoir revu leur process, les avis des relecteurs, ils avouent que tout est basé sur la confiance. Ils vont revoir leurs analyses, s'assurer de la qualité des figures, demander si les données ont été répliquées par les co-auteurs. Nature a une équipe de jeunes scientifiques plein temps qui évaluent les articles, et Nature ne pratique pratiquement pas de peer-review externe. Cet éditorial appelle à la mise en place de système d'assurance qualité dans les institutions de recherche (eh oui, le peer reveiw est un contrôle qualité dont les limites sont évidentes).

The Lancet a publié un éditorial (12 juillet 2014) sur ce thème, et est très sévère envers les institutions qui ne s'assurent pas des bonnes conditions de la recherche : "All institutions—not just those reacting to a case of misconduct—need to critically look at the environment in which research is done. Transparency, positive and open support, and true scientific enquiry rather than a race to innovation that cuts corners are the key to trust in research."

Après la rétractation de l'article ROR Autirme de A Wakefield par The Lancet en 2010 (soit 12 ans après la publication), le parlement anglais avait évalué le peer review… sans conclusions utiles. Maintenant faut-il accuser les institutions qui accusent les rédacteurs des revues en retour !!!!!

Nombreux blogs ont commenté ce sujet, et merci à tous ceux qui m'ont transmis des informations.

Note du 12 août : suicide d'un co-auteur