Apparue en 2012, avec les pratiques d'un coréen (Hyung-In Moon) qui avait réalisé lui-même le peer-review de 35 de ses articles, on aurait pu imaginer que le phénomène serait éphémère.. Ce coréen n'était pas le premier cas. Eh bien non, car d'autres cas ont été décrits.
Le 18 août, Springer a rétracté 64 articles de 10 revues pour des pratiques frauduleuses du peer-review. Après investigations, Springer a constaté que des adresses emails de reviewers avaient été fabriquées pour tromper le peer-review. En général, ce sont des auteurs qui suggèrent des reviewers et proposent une adresse email inventée dont ils contrôlent la boite email…. Springer annonce travailler avec les auteurs des articles rétractés pour voir quelles suites donner… Car dans certains cas, ce sont les rédacteurs qui sont fautifs, et pas les auteurs (des cas ont été décrits). Mais que faire ? Ce sont peut-être de bons articles ! Exiger des adresses email institutionnelles, mais au moins 25 % des chercheurs utilisent des adresses publiques (gmail, yahoo, hotmail, etc…) pour diverses raisons…. Arrêter la demande de suggestions de reviewers faite aux auteurs… des revues l'ont déjà adopté comme politique.
Il y a de plus en plus de cas, et Ivan Oransky (blog RetractionWatch) en aurait compté environ 230, soit 15 % des 1500 rétractations répertoriées sur le blog depuis 2012. Nombreux cas décrits sur RetractionWatch !
Le peer-review est toujours menaçé, mais nous n'avons pas de meilleure outil pour évaluer les articles, même si des mégarevues semblent l'avoir remplacé par le 'peer-view' ! Continuons à l'améliorer en formant les rédacteurs (pas les reviewers !). Et dire qu'il existe de nombreuses recommandations pour les reviewers !
PS : encore 17 nouvelles rétractations pour fraude au peer-review le 19 août 2015 !
