Le comité d'éthique du Cnrs (COMETS) a publié un bon avis (2018-37, 12/04/18) intitulé « Quelles nouvelles responsabilités pour les chercheurs à l’heure des débats sur la post-vérité ? » Faut-il dire "informations fallacieuses" ou "infox "? Il faut lire ce rapport 2 ou 3 fois pour bien intégrer nos responsabilités car nous devons nous engager pour La marche des sciences, la transparence, les sciences participatives et surtout la formation à l’esprit critique dans l’éducation primaire et secondaire.. En bref, le COMETS, avec raison, nous dit qu'il faut apprendre à lire et compter à l'école.
Ce sont 25 pages intéressantes pour exposer une question difficile. Les études alternatives des marchands de doutes devraient 
pousser les chercheurs à intervenir dans le débat public. Nous avons analysé un rapport des Académies américaines exposant les difficultés pour communiquer la science : la recherche sur la communication de la science est insuffisante ! C’est sûr que quand des Professeurs Joyeux et Montagnier disent des contre-vérités scientifiques, les impacts peuvent être désastreux !
Page 4 : « Mais les batailles de désinformation qui prennent l’opinion publique à parti ne sont pas toujours déclenchées par des lobbies défendant des intérêts industriels. De plus en plus, les scientifiques font face (ou même font place) à des intérêts religieux ou idéologiques, qui cherchent à imprimer leur marque sur les vérités scientifiques établies ».
Voici la copie des recommandations en fin du rapport (pages 34 et 35) :
Le COMETS recommande donc aux institutions de recherche :
- d’inciter les chercheurs à réagir face aux infox dans leurs champs de compétences respectifs.
- d’organiser les moyens de combattre les infox et la désinformation scientifique en associant à la réflexion les partenaires de chaque institution concernée et les représentants des médias.
- d’investir dans la communication de leurs résultats et de former les chercheurs à des pratiques de communication efficaces, honnêtes et rigoureuses, y compris sur les nouveaux médias.
- de valoriser davantage la diffusion de la recherche et la vulgarisation bien conduite, dans l’évaluation de l’activité scientifique des chercheurs.
- de mieux reconnaître, dans le suivi de carrière des chercheurs, leur activité de vérification des résultats dans l’évaluation scientifique des collègues, afin de repérer les erreurs et de dénoncer les fraudes, qui décrédibilisent la recherche, susceptibles qu’elles sont de récupérations par les fabricants d’ignorance.
- de travailler à renforcer la formation scientifique des décideurs publics, par exemple en participant à des modules de formation à la démarche scientifique au sein de l’ENA et des autres institutions appropriées.
- de participer à l’amélioration des connaissances scientifiques des journalistes de la presse et des médias par tous les moyens appropriés, aux côtés de l’AJSPI, des sociétés savantes et des écoles de journalisme.
- de développer les recherches portant sur la meilleure façon de faire comprendre la méthode scientifique dans l’enseignement primaire et secondaire, et d’éduquer à l’histoire des sciences et des controverses.
- de promouvoir les sciences participatives pour former le public à la démarche et au raisonnement scientifique.
- de rappeler le rôle et les limites de la responsabilité des experts scientifiques dans l’élaboration de politiques publiques et les prises de décision.
- d’éviter d’ignorer la part des convictions morales personnelles, des opinions politiques ou des croyances religieuses, chez les scientifiques appelés comme experts et intervenants dans le débat public.
- de rappeler l’importance du rôle de lanceur d’alerte des scientifiques.
