Médecin de passage, le témoignage d’un gilet jaune de la recherche biomédicale : salut l’artiste Ménard

J’ai lu avec plaisir un livre écrit par Joël Ménard « Médecin de passage« . Connaissant l’auteur, j’ai apprécié certains chapitres, et j’ai découvert une grande érudition littéraire et cinématographique, avec des dialogues imaginés avec deux auteurs : Archibald Cronin (médecin écossais) et David Lodge (écrivain anglais). L’auteur se demande s’il ne s’agit pas de Archibald Ménard ou Joël Cronin. C’est un livre à compte d’auteur mis en vente sur Amazon.

Je reprends un extrait de la 4ème de couverture : ….. J’aurais voulu être un artiste…!’ De 1965 à 2015, cinquante années de vie médicale, en Europe comme en Amérique du Nord, ont été partagées entre soins, recherche publique, enseignement, recherche industrielle et administration de la santé. Le mélange du témoignage et de l’essai, entre les écrits d’Archibald Cronin et de David Lodge, illustre une réflexion globale sur une vocation et ses multiples visages, jusqu’au moment du passage de l’autre côté du miroir, lors d’un combat personnel contre le cancer.

Gilet jaune, car Joël Ménard nous décrit l’attirance et le rejet de la Haute administration.

• Sur la formation des médecins (pages 74/75): ‘Il suffit de lire les projets de 2016 sur ce qui est devenu le développement professionnel continu pour voir l’échec annoncé. Les anagrammes s’enrichissent autant que la pensée s’étiole. Peut-on même comprendre le langage ministériel ? Une agence nationale de développement professionnel continu, l’ANDPC — bien sûr ! — remplacera l’organisme gestionnaire actuel, l’OGDPC ! — c’est évident ! — que personne n’a eu le temps de connaître…  L’ANDPC aura — à coup sûr ! — un Conseil d’administration, un conseil de gestion, un comité d’éthique, et sept conseils scientifiques indépendants. »
• Créer des systèmes d’évaluation et de contrôle a le double avantage de faire travailler les autres et de mettre en valeur l’intelligence organisationnelle distillée par certaines écoles (pages 155/156). Les systèmes d’évaluation et de contrôle ne peuvent que proliférer.
• Il est moins risqué d’avoir tort en groupe que d’avoir raison tout seul (page 156). C’est pourquoi les comités d’experts se multiplient.

Le chapitre 10 « David Bowie : le dernier message » est surprenant, car cet artiste a su mettre en scène sa mort. Est-ce un message ?