Restez calme ! Ce n'est pas la première fois que j'entends un truc de ce genre !!! "La sensation d’impuissance liée à l’absence de réaction des institutions est désastreuse et pathogène." (voir la citation ci-dessous).
Signalons l'excellente initiative de l'OFIS (Office Français d'Intégrité Scientifique) qui a organisé une colloque "Intégrité Scientifique et Science Ouverte' le 4 avril 2019. Le compte rendu et toutes les vidéos ont été mis en ligne le 27 mai : félicitations car peu de colloques sont si bien organisés avec diffusion des minutes. J'ai participé le matin au colloque et j'ai écouté des extraits des tables rondes de l'après-midi sur le site internet… et j'ai bien fait. Vous pouvez soit écouter les présentations, soit lire les minutes… soit les deux, mais les minutes ont été toilettées.. ce qui est utile, plutôt que de reprendre tous les verbatims. Mais toilettage suppose aussi
Sur le document de synthèse, en page 16, vous trouverez ce qu'a dit Maria-Angeles Ventura (capture d'écran de sa photo). Elle parle bien et raconte des trucs marrants. Elle semble convaincue qu'en France, l'intégrité ne soit pas prise au sérieux.
Voilà ce qui est dans le document de synthèse en page 16 :
J’ai été confrontée à une situation délicate au cours de ma carrière, avec un collègue dont les travaux de recherche ont été accaparés par une personne qui les a publiés dans une revue prestigieuse. La sensation d’impuissance liée à l’absence de réaction des institutions est désastreuse et pathogène.
- Je vous suggère d'écouter la vidéo "L’accès ouvert aux publications, un défi pour l’intégrité scientifique ?" Vous cherchez la communication de Mme Marie-Ange Ventura qui commence à 33 minutes 45 secondes : elle parle vrai, et c'est passionnant.
- Vers 36 minutes 15 sec, elle explique que depuis que les thèses d'Université sont en ligne, seulement 50 % sont réellement accessibles.. donc la science ouverte n'est pas assez ouverte ;
- Vers 38 min 30 sec, elle évoque le plagiat à l'Université : en Allemagne et Espagne, des sanctions sont possibles, contrairement à la France où il n'y a pas de déchéance du diplôme en cas de plagiat ;
- Vers 47 minutes, elle explique les situations d'impuissance devant un cas, de non réponse des tutelles, et de dépression / arrêt maladie de certains chercheurs ;
- Vers 48 minutes, c'est le plus intéressant : elle connaît un hospitalo-universitaire qui a volé des données, a publié dans le NEJM et a été nommé professeur… le nom n'est pas donné.. mais ce qui est sûr, c'est que des complices doivent savoir et rester muets…..
- Au titre de l'intégrité scientifique, faudrait-il corriger le document de synthèse de ce colloque ? Je ne sais pas comment répondre ! Avez-vous un conseil ?
C'est marrant : dans un colloque d'intégrité scientifique, quand un cas de méconduite est évoqué, on pourrait croire que l'on est pile dans le thème intégrité scientifique… et ce serait intéressant de discuter de ce type de cas : quelle situation ? pourquoi la communauté accepte alors que tout est connu ? pourquoi aucune investigation ? pourquoi un référent intégrité dort ? sans nommer le voleur, c'est possible de discuter, dans un colloque, etc… Il est probablement plus confortable de parler science ouverte et autres questions très intéressantes qui évitent d'évoquer les cas de méconduite scientifique. Les chercheurs peuvent continuer à voler des données pour avoir une promotion : personne ne réagit ! L'OFIS s'intéresse plus à la science ouverte qu'aux cas de méconduite scientifique…. c'était un colloque organisé conjointement avec des acteurs de la science ouverte.. OK ! Mais ce sont des acteurs autres que l'OFIS qui développent de bons colloques sur l'intégrité scientifique, comme les juristes ! Le CoFIS (Comité Français de l'Intégrité Scientifique) devrait s'intéresser à l'intégrité. Peut-on laisser dire que des données ont été volées sans chercher les preuves ou l'absence de preuves ?
Si je me trompe, merci de mettre un commentaire…
Un commentaire
J’ai connu des tricheurs (qqfois devenus président ou directeur de…)
J’ai connu beaucoup plus de chercheurs(euses) hyperhonnêtes,c’était peut être une des raisons de leur faible nombre de publications