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L’histoire des revues scientifiques : passionnant

Points clés

history sc journalsJ’ai découvert un livre plein d’informations sur les revues scientifiques. Je l’ai lu (non survolé) avec beaucoup de plaisir, survolé car il fait 643 pages ! S’il est téléchargeable gratuitement, j’ai préféré l’acheter pour mieux en profiter. J’ai écouté plusieurs fois Aileen Fyfe, première autrice, et son travail d’historienne est passionnant. Dans ce livre, c’est essentiellement l’histoire de la Royal Society, mais les échanges avec le Journal des Sçavans étaient nombreux.

En 1665, les premières revues ont été créées : le Journal des Sçavans à Paris, les Philosophical Transactions à Londres. Le sommaire des premiers numéros montre une science européenne avec beaucoup d’échanges entre quelques pays. Des auteurs anglais, français, allemands et italiens se côtoient sur les sommaires. Les Sociétés savantes sont alors toutes puissantes, avec des liens avec la société civile. Les auteurs et rédacteurs ont souvent des positions publiques dans la cité. Il y a 5 parties dans ce livre :

L’invention des revues scientifiques 1665 – 1750

Les premières revues publient en plusieurs langues, latin, anglais, français, allemand, italien, hollandais. L’objectif initial du Journal des Sçavans, créé à l’initiative de Jean-Baptiste Colbert, était de faire savoir ce qui se passait dans la république des lettres. Il consistait en un catalogue des plus importants livres publiés en Europe, en expliquant ce qu’ils contenaient, une liste de nécrologies des personnalités en reprenant leurs publications, des expérimentations en physique et chimie pour comprendre la nature, une liste de décisions légales importantes. Plus tard, d’autres sciences sont venues remplir les sommaires.

La maturité et l’institutionnalisation 1750 – 1820

Cette période est plus stable. Des mémoires longs, détaillés décrivent des découvertes, et la plupart d’entre eux ont d’abord été discutés lors de réunions scientifiques. Ces présentations publiques sont faites sous l’égide des Sociétés savantes. Les Sociétés savantes qui créent d’autres périodiques et structurent les premières maisons d’édition. Les Américains arrivent avec quelques revues au début du XIXe siècle. L’objectif d’être plus court, plus fréquent et régulier apparaît. Environ 75 % des manuscrits soumis sont publiés, parfois après un temps long pour des modifications.

La professionnalisation de la science 1820 – 1890

Les pratiques éditoriales ont été transformées avec l’apparition des relecteurs externes en plus des comités de rédaction. L’objectif était d’avoir des avis d’experts pas toujours représentés dans les comités. Ces « rapporteurs », ainsi nommés à l’Académie de Paris, apportaient des évaluations parfois aussi intéressantes que les manuscrits. Des évaluations devenaient parfois confidentielles. Moins de 40 à 50 % des manuscrits pouvaient être acceptés pour publication. Pour les auteurs, une élite masculine, la publication a commencé à véhiculer un capital social ; les articles commencent à être considérés pour des carrières. C’est dans cette période que sont apparues de telles revues en Angleterre, d’abord avec The Lancet, créé en 1823 par un chirurgien de 27 ans, Thomas Wakley. La revue Nature a été créée en 1869 avec un rédacteur en chef qui a régné pendant cinquante ans avant de passer la main à 82 ans. La création de la revue Science date de 1880, à New York, avec l’objectif de faire aussi bien en Amérique du Nord que ce que faisait la revue Nature en Angleterre.

La croissance de la science 1890 – 1950

Les revues scientifiques ont changé avec l’arrivée des universités, puis des deux guerres mondiales, et plus tard de « l’entreprise scientifique ». L’augmentation des chercheurs, le développement des spécialités, ont poussé les revues à se multiplier. Les revues se sont adaptées au flux des manuscrits, augmentant de 2 à 3 % chaque année. Trouver des ressources devenait alors une priorité. Au début du XXe siècle, les femmes sont arrivées dans la science et ont signé des articles. Les revues ont été publiées par des éditeurs devenus des sociétés commerciales ayant des politiques d’abonnement. Le contrôle éditorial restait sous la responsabilité des Sociétés savantes. Des gouvernements ont aidé financièrement des revues qui n’étaient pas souvent profitables. Les deux guerres ont créé des difficultés financières et diminué le personnel pour manager et fabriquer des revues, certaines arrêtant leur parution.

Le business des publications 1950 – 2023

Depuis les années 1960, les revues ont été confrontées aux politiques des hauts dirigeants de la science qui ont incité le Publish or Perish. La folie du facteur d’impact, indicateur de notoriété des revues, a contribué à augmenter les publications. Le public admire des chercheurs ayant publié des centaines d’articles, dont une partie sans aucun impact pour faire avancer la science. Des chercheurs ont été promus avec de nombreux articles médiocres, alors que le chercheur ayant un seul article dans une revue prestigieuse n’avait pas de promotion ! Chercheurs et rédacteurs de revues, pris dans une course à la publication, ont consciemment observé l’émergence de pratiques douteuses dans les publications.

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