Trois pratiques mafieuses, bien expliquées sur le blog anonyme Predatory Journals (février 2024) et celui de l’Institut Pasteur Open Science (juin 2024) Ces trois pratiques sont parfois complémentaires. L’image ci-dessous est empruntée au blog Predatory Journals.
1) Paper mills
J’ai souvent évoqué les paper mills, à savoir ces sociétés de service qui écrivent des articles, dont certains totalement inventés avec l’IA, pour vendre des positions d’auteurs. Je cite le blog Predatory Journals.
Article factories began to emerge as a response to the growing pressure for greater scientific production from researchers. They produce articles on a large scale, often with fake or low-quality data. Authors pay to have their names on these papers, and the mills profit from this practice.
D’ailleurs, si vous désirez acheter une position d’auteur sur un article, tout est sur le compte X Authorship for sale. Le phénomène s’amplifie et les éditeurs ont du mal pour détecter les articles totalement inventés.
2) Review mills
L’arrivée des IA génératives a amplifié les évaluations d’articles avec des outils de ce type. Un exemple est cité sur le blog de PredatoryJournals avec le groupe MDPI. Je traduis un paragraphe d’un billet du 12 janvier 2024 : « Ce que j’ai fini par trouver, c’est un Review Mill, un ensemble de 85 évaluations de manuscrits très similaires dans 23 revues publiées par MDPI (Agronomy, Antibiotics, Applied Sciences, Atoms, Biomimetics, Biomolecules, Cancers, Catalysts, Chemistry, Coatings, Electronics, International Journal of Molecular Sciences, Journal of Clinical Medicine, Journal of Personalized Medicine, Materials, Metals, Molecules, Nutrients, Pathogens, Polymers, Prothesis, Sensors et Water) d’août 2022 à octobre 2023, la plupart du temps avec une citation coercitive, c’est-à-dire en demandant aux auteurs de « citer des articles récemment publiés » qui ont toujours été coécrits par un ou plusieurs relecteurs de ce review mill. »
3) Citation mills
Si vous désirez accélérer votre notoriété, je vous suggère de solliciter des sociétés de service qui vont ajouter votre article dans la liste des références d’un manuscrit. C’est bien sûr un service payant. Nous manquons de données pour mieux qualifier cette pratique. Fin août, une news de Nature est revenue sur ces pratiques.
J’ai évoqué aussi les citations ajoutées dans des métadonnées, mais nous manquons aussi de preuves convaincantes. L’article médiatisé sur ce sujet a utilisé comme exemples un article retiré de la littérature et des revues prédatrices. PRUDENCE.
PS : Je remercie Pierre Rimbaud
