C'est une publication du 7 octobre 2014 dans Annals of Internal Medicine, dont je reprends le résumé en fin de ce billet. Beau travail de chercheurs australiens et américains qui a été fait à partir de 26 revues systématiques pour un thème conserné par 2 industries pharmaceutiques. Les conclusions probablement attendues ont été observées, à savoir que les auteurs avec conflits d'intérêts recommandent plus souvent l'utilisation de ces médicaments. Les annexes sont intéressantes, et toutes les bonnes références sur le sujet ont été citées. Est-ce que les revues systématiques Cochrane seraient de meilleure qualité ? Oui, semble-t-il, mais ce n'était pas le critère de jugement principal. Certaines revues systématiques n'ont pas inclus que des essais randomisés ! Le thème des inhibiteurs de la neuraminidase est politiquement 'chaud', et a donné lieu à des rivalités entre Lancet et BMJ.
L'article est bien fait, avec doubles lectures concordantes, dans de bonnes conditions. Cet article suppose que la déclaration des liens d'intérêts n'est pas une action qui prévient les interprétations des auteurs. C'est assez évident, d'autant plus que les déclarations ont tendance à décrédibiliser les articles ! La discussion est intéressante, considérant les opinions de ceux qui pensent que les chercheurs de l'industrie ne devraient pas publier de revues systématiques, tout en reconnaissant que ce sont eux qui ont le meilleur accès aux données : sujet difficile ! Est-ce que les CSR (Clinical Study Reports) seraient plus utiles que les articles publiés sur les essais ? Peut-on généraliser ces résultats à toutes les revues systématiques médicamenteuses. Voici le résumé :
Background: Industry funding and financial conflicts of interest may contribute to bias in the synthesis and interpretation of scientific evidence. Objective: To examine the association between financial conflicts of interest and characteristics of systematic reviews of neuraminidase inhibitors. Design: Retrospective analysis. Setting: Reviews that examined the use of neuraminidase inhibitors in the prophylaxis or treatment of influenza, were published between January 2005 and May 2014, and used a systematic search protocol. Measurements: Two investigators blinded to all information regarding the review authors independently assessed the presentation of evidence on the use of neuraminidase inhibitors as favorable or not favorable. Financial conflicts of interest were identified using the index reviews, other publications, and Web-based searches. Associations between financial conflicts of interest, favorability assessments, and presence of critical appraisals of evidence quality were analyzed. Results: Twenty-six systematic reviews were identified, of which 13 examined prophylaxis and 24 examined treatment, accounting for 37 distinct assessments. Among assessments associated with a financial conflict of interest, 7 of 8 (88%) were classified as favorable, compared with 5 of 29 (17%) among those without a financial conflict of interest. Reviewers without financial conflicts of interest were more likely to include statements about the quality of the primary studies than those with financial conflicts of interest. Limitations: The heterogeneity in populations and outcomes examined in the reviews precluded analysis of the contribution of selective inclusion of evidence on the discordance of the assessments made in the reviews. Many of the systematic reviews had overlapping authorship. Conclusion: Reviewers with financial conflicts of interest may be more likely to present evidence about neuraminidase inhibitors in a favorable manner and recommend the use of these drugs than reviewers without financial conflicts of interest. Primary Funding Source: Australian National Health and Medical Research Council.
Merci à Adam G Dunn
Un commentaire
Une étude similaire parue l’an dernier dans Plos Medicine, sur le lien entre boissons « lights » et prise de poids:
http://www.plosmedicine.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pmed.1001578
Les auteurs ne déclarant aucun conflit d’intérêt avaient 5 fois plus tendance à conclure à une association positive entre boissons lights et prise de poids que les auteurs déclarant des conflits d’intérêt…