La revue Critical Care Medicine a ét
é impactée par les fraudes de J Boldt. Ce chercheur allemand a probablement causé la mort de patients suite aux fraudes détectées dans ses articles. Nous avons souvent évoqué ces fraudes, dans le domaine de l’utilisation de solutés intraveineux pour augmenter le volume vasculaire. Boldt avec 194 rétractations est le premier sur l’échelle de RetractionWatch.
Deux questions bienvenues
Un éditorial signé par 15 chercheurs, dont certains du comité de rédaction, revient sur les responsabilités des auteurs et co-auteurs. L’éditorial de juillet 2023 commence par des généralités sur les erreurs et fraudes, et revient sur le cas de Boldt avec deux interrogations :
- Compte tenu de l’ampleur de ces fraudes, est-ce que tous les articles de Boldt devraient être rétractés ?
- Quelles considérations sont dues à ses coauteurs sur des travaux dont les thèmes apparaissent sans rapport avec la fraude ?
Tous les articles de Boldt devraient avoir une mise en garde
En pratique, des collègues de la spécialité pensent que tous les articles de Boldt étaient fraudés. Mais sans enquête, il n’est pas possible de les rétracter tous. La revue Critical Care Medicine a décidé d’ajouter une mise en garde (expression of concern) pour tous les articles de Boldt non rétractés et publiés dans leur revue. Il y a suffisamment d’arguments pour avertir les lecteurs de ces articles., Doit-on étendre cette politique à tous les articles des grands fraudeurs ? Prenons un exemple : faut-il demander à toutes les revues ayant publiés les 3 500 articles de D Raoult d’ajouter des mises en garde ?? J’ai mon opinion.
Responsabilité des co-auteurs d’articles rétractés ?
Les co-auteurs ont des responsabilités car ils n’ont parfois rien vus (certains sont complices). Les co-auteurs ont relu l’article et approuvé les données, leur interprétation et leur présentation. Les recommandations de l’ICMJE sont claires : les co-auteurs sont responsables de l’article. Ils mettent ces articles sur leur CV et les utilisent pour leur carrière et des demandes d’allocation de ressources.
La non responsabilité des co-auteurs dans les cas de fraude est une anomalie !
