Des recherches pour rire et penser
Le 14 septembre 2023, cérémonie des Ig Nobel (prononcez ignoble) en virtuel (depuis COVID !). Il y aura le 11 novembre une cérémonie dans un amphi de Harvard. Toujours organisée par le journal Improbable Research avec son objectif ‘Une recherche qui permet de rire… et de penser‘. J’en fait parfois un court billet comme en 2021 où nous avons appris que l’orgasme débouche le nez, ou en 2019 avec un hommage à J Chirac pour son prix Ig Nobel de la paix en 1996 (commémoration d’Hiroshima par des bombes atomiques dans le pacifique).
La vidéo de 1 h 26 minutes permet de suivre tous les prix remis par de vrais lauréats Nobel. Vous pouvez sous-titrer en anglais. Le thème général était l’eau, notamment avec l’opéra qui coupe les remises de prix. La remise est toujours codifiée avec les lancers d’avion en papier sous forme virtuelle, et pas en amphi ! Cette année, nous avions une française parmi les prix Nobel remettant les IgNobel, Esther Duflo BRAVO. Toujours la remise d’un billet de 10 milliards de dollars du Zimbabwe.
Les 10 prix de cette année 2023
Vous avez accès à tous les articles à partir de ce lien) et ci-dessous j’ai des traductions françaises approximatives :
- Chimie, physique (10 min 30 s) pour un article ‘Eating fossils’ avec des explications sur la pratique des chercheurs qui lèchent les pierres…
- Littérature (15 min) : ‘L’induction du Jamais Vu en laboratoire : Aliénation des mots et saturation sémantique’ pour un article avec un auteur français (bravo à Chris Moulin, Cnrs, Grenoble) ; ils ont étudié les sensations des personnes qui répètent un mot de nombreuses nombreuses nombreuses nombreuses nombreuses fois ; jamais vu s’oppose à déjà vu, expression connue des anglo-saxons ;
- Le prix des ingénieurs (19 min) pour la réanimation d’araignées mortes pour les utiliser comme outils de préhension mécanique ;
- Le prix de la santé publique (31 min 30 s) pour l’invention des toilettes de Stanford, un appareil qui utilise diverses technologies – notamment une bandelette d’analyse d’urine, un système de vision par ordinateur pour l’analyse de la défécation, un capteur d’empreinte anale associé à une caméra d’identification et une liaison de télécommunications – pour contrôler et analyser rapidement les substances excrétées par l’homme. C’est une invention post-COVID. La présentation est merveilleuse.
- Le prix de la communication (36 min 15 s) : ‘Signatures neurocognitives de la séquence phonémique chez les locuteurs rétrogrades experts’ ; remise par Esther Duflo… génial !
- Le prix de médecine (41 min 50 s) : l’utilisation de cadavres pour déterminer s’il y a un nombre égal de poils dans chacune des deux narines d’une personne !
- Le prix de la nutrition (56 min 15 s) pour des expériences visant à déterminer comment des baguettes et des pailles électrifiées peuvent modifier le goût des aliments ;
- Le prix de l’éducation (1 h 01 min 30 s) pour l’étude méthodique de l’ennui des enseignants et des élèves ;
- Le prix de psychologie (1 h 07 min 15 s) remis par Frances Arnold, pour des expériences dans une rue de la ville afin de voir combien de passants s’arrêtent pour regarder vers le haut lorsqu’ils voient des étrangers regarder vers le haut ;
- Le prix de physique (1 h 10 min 45 s) pour avoir mesuré l’influence de l’activité sexuelle des anchois sur le mélange de l’eau de mer sans bien savoir quelles en sont les conséquences sur le climat !
Toujours les conférences 24/7, à savoir présenter une recherche en 24 secondes et la résumer ensuite en 7 mots. Les conférences rythment la cérémonie, et sont listées ici avec les minutages dans la vidéo.
Vous trouverez des résumés dans Le Canard Enchainé, Le Monde (bonne analyse de Pierre Barthélémy), The NewScientist, Sciencepost, et d’autres médias.
