Plusieurs fois, nous avons déploré cette activité de groupes commerciaux : les numéros spéciaux sont devenus le salon des articles réfusés des guest editors… J’en passe.. le guest editor co-signe une partie des articles des numéros qu’il édite… probablement sans trop les lire car les articles sont publiés en deux semaines après la soumission.
Le FNS reconnaît ces pratiques très douteuses
Le Fonds National Suisse (FNS) oblige les chercheurs qu’il finance à publier en accès libre. Le FNS paye les FTAs (Frais de traitement des articles ou APCs) des articles publiés en accès libre… mais le FNS n’avait pas anticipé cette gabegie… et ne veut plus payer en fermant les yeux. Il s’agit d’une information du 30 novembre 2023, dont je copie quelques extraits :
- Les articles publiés dans des éditions spéciales vont grandissant. Cette forte augmentation et des processus disparates favorisent les dérives. Dès février 2024, le FNS ne financera plus d’articles OA dans ce type de publications.
- Au cours des dernières années, les articles publiés dans des éditions spéciales sont devenus de plus en plus courants. En 2018, 33 articles financés par le FNS ont paru dans des éditions spéciales. En 2022, ce nombre s’élevait à 315. Certaines revues publient désormais nettement plus d’éditions spéciales que d’éditions normales, et des invitations sont envoyées en masse à des éditeurs invités potentiels.
- D’après les analyses bibliographiques, l’augmentation des éditions spéciales entraîne une diminution des temps de traitement et des taux de refus. Bien que contraire à la politique d’encouragement et aux valeurs du FNS, la culture du « publier ou périr » est ainsi encouragée.
Félicitons le FNS pour cette décision raisonnable. Encourageons le FNS à refuser de payer les FTAs d’articles publiés par des revues de faible qualité….
En France, pas de problème pour payer les FTAs des revues de faible qualité !!!
Merci à TheMetaNews qui a signalé cette info
Un commentaire
Bonjour Hervé,
c’est militant et va dans le sens de l’InterAcademy Partnership (IAP, rapport 2022). L’annonce du FNS est rédigée de manière à englober tous les éditeurs et revues, sans en citer aucun, sachant en effet que les « Special Issues » sont une forme qui se développe partout. Mdpi en est le fer de lance, c’est sa stratégie scientifique et commerciale majeure. Frontiers appelle ses Special Issues des « Research Topics ». Et les revues des grands éditeurs classiques ne sont pas en reste sur cette politique éditoriale.
FNS est suisse, comme les sièges sociaux de Frontiers (Suisse) et Mdpi (Suisse et Chine). Il serait intéressant de suivre l’actualité scientifique de ce pays.
Cécile Fovet-Rabot (Cirad)