Cet article de Scientometrics (mai 2024) a pour titre : Biomedical retractions 
due to misconduct in Europe: characterization and trends in the last 20 years. Les signataires sont des chercheurs espagnols et américains.
De bonnes méthodes
Décrites dans le résumé ci-dessous, ajoutons que : ‘For study purposes, the term “Europe” was construed as encompassing current European Union Member States plus the United Kingdom, Norway, Iceland, Liechtenstein, Serbia, Turkey, Russia, Switzerland, and Belarus.
Les résultats confirment une augmentation des rétractations
Ce sont les articles originaux et les revues prestigieuses qui sont les plus concernés. Ce sont des articles avec 1 à 5 auteurs qui sont plus concernés que les articles avec plus de 5 auteurs. Et important : il y a moins de rétractations quand ce sont des études collaboratives internationales.
Les disciplines les plus représentées sont la biologie et biochimie moléculaire, l’anesthésie et l’oncologie.
L’article analyse les quatre pays les plus concernés, à savoir Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Espagne. La France n’est pas loin (tableau 1) : en 6 ème position pour les méconduites (71 rétractations), en 4 ème position pour les erreurs honnêtes (26 rétractations) ; en 6 ème position pour les rétractations sans cause (17 rétractations).
Voici une traduction du résumé :
L’objectif était de décrire les rétractations biomédicales et d’analyser celles qui ont eu lieu entre 2000 et 2021 en raison d’une mauvaise conduite de la recherche chez les auteurs affiliés à des institutions européennes. Une étude transversale a été menée en utilisant la base de données Retraction Watch, Journal Citation Reports et PubMed comme sources de données. Les articles biomédicaux originaux, les revues, les rapports de cas et les lettres dont au moins un auteur est affilié à une institution européenne ont été rétractés entre le 01/01/2000 et le 30/06/2021 ont été inclus. Nous avons caractérisé les taux dans le temps et effectué une analyse sur les 4 pays ayant le plus grand nombre de rétractations : Allemagne, Royaume-Uni, Italie et Espagne. 2069 publications ont été identifiées. Les taux de rétractation ont augmenté de 10,7 à 44,8 pour 100 000 publications entre 2000 et 2020. Les méconduites en matière de recherche sont à l’origine de la plupart des rétractations (66,8 %). Les raisons des rétractations liées aux méconduites ont évolué au fil du temps, allant des problèmes de droits d’auteur et de paternité en 2000 (2,5 pour 100 000 publications) à la duplication en 2020 (8,6 pour 100 000 publications). En 2020, la principale raison de rétractation était la fabrication et la falsification au Royaume-Uni (6,2 pour 100 000 publications) et la duplication en Espagne (13,2 pour 100 000 publications). Les rétractations d’articles rédigés par des auteurs liés à des institutions européennes sont en augmentation et sont principalement dues à des méconduites en matière de recherche. Les types de méconduites ont changé au fil du temps et diffère selon les pays européens.
2 commentaires
Ces résultats sont terribles et hallucinants surtout pour l’oncologie en sachant que des articles basées sur des données falsifiées ou inventées concernent des thérapeutiques prétendues innovantes et vendues à des prix insoutenables et non justifiés , et ceci dans même compter les espoirs trompés des patients
Honte à ces escrocs
Bien d’accord. Dans certains domaines, oncologie par exemple, sont mises sur le marché des molécules dont on espère que des essais confirmeront leur activité… Mais les molécules restent sur le marché quelles que soient les résultats des études de confirmation.
Dans l’Alzheimer des dérapages existent, faisant croire que ces nouveaux anticorps monoclonaux seraient meilleurs que les vieux médicaments !!! https://www.redactionmedicale.fr/2023/08/alzheimer-le-business-des-medicaments-continue-avec-les-derapages-americains
Cordialement