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L’article OGM / Séralini a bien été rétracté car les méthodes étaient imparfaites. Combien d’articles devraient être rétractés en suivant cette jurisprudence ?

Points clés

SeraliniL'article de GE Séralini a généré de nombreux commentaires. Le rédacteur de Food and Chemical Toxicology (FCT), A Wallace Hayes, a proposé à GE Séralini de retirer son article. GE Séralini ayant refusé, A Wallace Hayes a rétracté l'article. Des lettres, dont la réponse des auteurs, ont été publiées par FCT.

Cette décision est justifiée par la revue car les méthodes étaient 'flawed'…A Wallace Hayes s'explique dans une lettre postée le 10 décembre 2013 sur le site de ELSEVIER. Il y a controverse : peut-on rétracter un article sur cet argument ? Les recommandations disent que les rétractations sont pour fraudes ou erreurs (on pense 'erreur honnête'). N'aurait-il pas été judicieux de refuser d'emblée l'article plutôt que de le publier…   et c'est là que l'on est gêné : qui a reviewé l'article ? Ce serait un proche de GE Séralini. Pourquoi, ne pas donner les noms des reviewers et publier leurs analyses : ceci est une pratique commune pour les articles du groupe BioMedCentral (ouvrez un article et cliquez à droite sur 'pre-publication history'). Pour certains le peer-review aveugle n'est pas une pratique éthique. Cette rétractation fait aussi discuter la pratique dite du 'post-publication peer-review' : est-ce souhaitable d'évaluer ainsi les articles publiés ? Mais le post-publication peer-review ne marche pas !

Nous connaissons tous des articles publiés, avec de très mauvaises méthodes….     Par exemple, il faudrait d'urgence rétracter l'article "Infant swimming in chlorinated pools and the risks of broncholitis, asthma and allergy". Non seulement, les méthodes sont aussi mauvaises que celle de GE Séralini et ne permettent pas de prouver quelque chose, mais le titre est trompeur ; la presse a affolé inutilement les parents de bébés nageurs…   voir L'Express titrant "Les bébés nageurs plus sujets aux bronchiolites". Vous trouverez cet exemple, et bien d'autres, dans l'excellent ouvrage d'Alfredo Morabia.

Un autre exemple d'article bidonné dans The Lancet en juillet 2008 : "Effect of Dimebon on cognition, activities of daily living, behaviour and global function in patients with mild-to-moderate Alzheimer's disease: a randomised, double-blind placebo-controlled study" ; les audits en Russie n'ont pas été publiés, et ce médicament n'a marché que dans cette publication.

Faut-il invalider les mauvais articles, donc peut-être 30 ou 50 % des publications ?

Sur OGM / Séralini, le blog Retractionwatch a eu 188 commentaires, et tous les avis existent. J'ai survolé ces commentaires : passionnant. Beaucoup ont insisté sur les liens d'intérêts, et manifestement, il y en a beaucoup.

Merci à Olivier Chabot

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11 commentaires

  • Oui. Il faut rétracter les articles dont les méthodes sont tellement foireuses que leurs conclusions sont fausses. Ça va de soi.

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  • @ Dr Maisonneuve : D’abord, merci de soulever la question de l’anonymat des reviewers.
    A propos de la rumeur persistante avançant le possible copinage entre le Pr. Séralini et un des rédacteurs( dont prudemment (?) vous taisez l’identité). Le nom qui circule, comme vous ne devez pas l’ignorer, est celui du Pr. Domingo,….qui fait encore partie du comité éditorial, comptant par ailleurs trois autres personnes – sans compter le rédacteur en chef ( http://www.journals.elsevier.com/food-and-chemical-toxicology/editorial-board/ ). Le Pr. Domingo peut-il être qualifié de proche du Pr. Séralini ? Il serait facile d’ironiser à propos du choix de ce qualificatif : le Pr. Domingo est il un oncle, un beau-frère,…un amant du Pr Séralini ? La proximité doit bien sûr (!) s’entendre dans le registre intellectuel, scientifique voire politique. Quels sont les faits venant appuyer cette allégation ? le Pr. Domingo a publié des revues de la littérature sur l’innocuité/dangerosité éventuelle des aliments OGM que l’on a dit critiques (Domingo, 2007 ; Domingo and Bordonaba, 2011). Je crois que c’est tout le mal qu’on lui a trouvé : étant donné le parcours du Pr. Domingo, plus d’informations, précises et sourcées, à ce sujet serait des plus souhaitable ! Merci d’avance à tous les contributeurs !

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  • Bonjour,
    En réponse à Gabriel, faut-il retirer? Peut être pas.
    Faut-il accepter la publication au départ ? Peut-être pas.
    Ce qui me semble plus certain, c’est la nécessité de bien formé les lecteurs a la lecture critique.
    Mais :
    -est-ce que toutes les avancées se sont faites sur des méthodes irréprochables ?
    -est-ce que toutes les recherches peuvent avoir une méthode irréprochable ?
    -est ce que ce qui est accepté actuellement le sers côté dans 15 ans ? Dans ce cas, faudra-t-il réévaluer ce sui a été publié?
    -dans ce cas précis, il me semblait que la défense de l’auteur était d’avoir utilisé la même
    Méthode que les études concluants a l’inocuite. La conclusion logique de cette rétractation est de retirer les autres publi et donc les produits qui vont avec en attendant des preuves solides de l’inocuite, non ?

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  • Ce qu’il serait utile d’éclaircir :
    – la soumission d’article à une revue obéit-elle à une procédure, à des usages ?
    – l’équipe de Séralini a-t-elle adressé sa proposition d’article à la revue Food and Chemical Toxicology sans plus d’indication de correspondant ou bien a-t-elle envoyé cet article à un (ou des) personnes nommément désignées ?
    – la revue Food and Chemical Toxicology est-elle connue pour avoir des habitudes particulières concernant le choix des reviewers ?
    – à quel moment du processus d’édition, le rédacteur en chef d’une revue telle FCT est-il supposé être au courant des projets des différents éditeurs qui lui sont subordonnés ?

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  • « Combien d’articles devraient être rétractés en suivant cette jurisprudence ?  » demandez-vous : une réponse viendra peut-être indirectement du Haut Conseil des Biotechnologies lui-même. En effet celui-ci a été saisi par la sénatrice Marie-Christine Blandin le 7 novembre 2013 ( info provenant d’Infogm que je n’ai pas retrouvé sur le site de la sénatrice ; http://www.infogm.org/spip.php?article5573)

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  • Les polémqiues sur cet article ne sont pas terminées. Il n’y avait pas d’arguments pour la rétractation, sauf à expLiquer clairement qui étaient les reviewers et quels liens d’intérêts ont été identifiés. Un commentaire du 10 janvier 2014 sur Bioethics Forum revient sur certains conflits d’intérêts dans cette histoire d’OGM, rédacteurs de la revue, et auteurs des lettres ont des conflits d’intérêts…. tout ceci étant connu des initiés….
    http://www.thehastingscenter.org/Bioethicsforum/Post.aspx?id=6684&blogid=140

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  • En date du 30 janvier 2014, Frédéric Jacquemart, président du GIET ( et président du conseil d’admin. d’Inf’ogm)publiait un billet sur son blog relatant l’observation faite par le GIET au FCT au sujet de l’étude de Zhu Y. et al. (2013) http://blogs.mediapart.fr/blog/frederic-jacquemart/300114/lindustrie-aux-commandes-de-la-science
    Le même article fait état de la saisie du HCB par Marie Christine Blandin au sujet de l’article de Snell et al……..

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  • Thomas : il y a un gouffre entre des « méthodes irréprochables » et des méthodes pseudo-scientifiques. Le cherry-picking dans l’interprétation, ça n’est pas qu’une question de « méthode reprochable » : c’est une question d’éthique scientifique par exemple.
    La défense des auteurs, c’est pour le show ; c’est de la com.
    Il suffit d’avoir lu les articles en question (celui de Seralini, et ceux de Hammond) pour être fixé là dessus : ni les objectifs, ni les protocoles ne sont comparables.
    Non seulement c’est une mauvaise défense (le fait que des études à 90 jours utilisent le même protocole n’implique pas qu’on puisse le reprendre pour une étude sur 2 ans), mais en outre, c’est un mensonge. Aucune étude précédente ne se base sur des groupes de 10 rats.
    L’étude de Monsanto citée par Seralini, c’est deux fois plus de rats avec seulement 2 groupes au lieu de 8.
    Aliboron : oui, il y a des usages, explicités par les recommandations aux auteurs, et par les règles COPE. En l’occurrence, le journal FCT a un historique ; ces derniers temps, les éditeurs ont croulé sous les soumissions d’articles. Il y a fort à parier que l’éditeur en charge de l’article de Seralini l’a simplement confié aux 4 reviewers suggérés par Seralini.
    Dans tous les cas, l’article n’a pas été correctement reviewé ; il semble même ne pas avoir été relu.
    Maisonneuve : la raison de la rétraction est claire ; l’article de Seralini est faux. De A à Z. Il suffit même de regarder son premier graphe pour se rendre compte qu’il ne peut pas y avoir de résultat sur la base de données aussi foireuses.
    C’est amplement suffisant pour un retrait.
    Le simple fait d’affirmer qu’il y a une différence en terme de mortalité ou de nombre de tumeurs sans l’avoir testée est un motif de rétraction.

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  • @Maisonneuve :
    * La fonction recherche du blog ne donne aucun résultat pour « séralini » ou « Séralini » ; « seralini » seul m’a permis de retrouver ce billet où je m’empresse de poster un commentaire ( il me semble me souvenir de l’existence d’autres billets sur le sujet, des billets peut-être même plus récents !?)
    * Le 19 mai, le CRIIGEN a annoncé sur son site la publication par FCT d’un texte de Séralini & al. en réponse à la rétraction de leur article. On trouve le texte de cet article intitulé « Conclusiveness of toxicity data and double standards  » sur le site des ed. Elsevier ( http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0278691514002002 état : in press , corrected proof). Je n’ai trouvé aucun commentaire sur la toile. (Sans doute, vu le terrain miné, les acteurs échaudés préfèrent-ils attendre l’état définitif de ce texte ?)
    Un point m’étonne dans le communiqué du CRRIGEN : la publication du droit de réponse aurait eu lieu « grâce à la pression du groupe éditorial Elsevier » auquel appartient FCT. Qu’est-ce à dire ?
    * Puisqu’il en a été question dans les commentaires précédents, je signale ici l’avis rendu le 5 mars par le Comité scientifique du HCB en réponse à la saisine faite le 7 nov par la sénatrice M C Blandin : http://www.hautconseildesbiotechnologies.fr/IMG/pdf/140311_Saisine_Blandin_Avis_CS_HCB.pdf 是中国人 ! Cet avis n’a pas passionné les foules. Je n’en trouve de commentaire que sur Inf’OGM qui évoque des « réponses alambiquées ».(http://www.infogm.org/spip.php?article5651#nb7). C’est tout de même curieux ce silence, non ?

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  • D’après TecnATox, « Prof. José L. Domingo, director of TecnATox, has been named as a “Highly Cited Researcher” in a new, updated list recently announced by Thomson Reuters. » http://www.tecnatox.cat/noticies/Prof._Jose_L._Domingo_is_recognized_as_a_Highly_Cited_Researcher_2014
    « Highly Cited Researchers 2014 represents some of world’s leading scientific minds. Over three thousand researchers earned the distinction by writing the greatest numbers of reports officially designated by Essential Science Indicators℠ as Highly Cited Papers—ranking among the top 1% most cited for their subject field and year of publication, earning them the mark of exceptional impact. »
    Sur la méthodologie ayant présidé à l’élaboration de cette liste établie par Thomas Reuters : http://highlycited.com/info.htm

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