Je reste très circonspect devant cette course à la publication qui consiste maintenant en un payement de 1350 $ à PLOS ONE pour être publié… 100 000 articles 7,5 ans après le lancement. Le taux d'acceptation de 70 % est supérieur à celui des grandes revues (10 à 15 %), et des revues de spécialités (15 à 35 % environ). Est-ce un progrès ? Oui pour la rapidité de publication. Par contre pour la qualité du peer-review, j'entends le meilleur et le pire. Si vous voulez vous gaver des cocoricos de PLOS ONE, allez sur leur blog. Il n'y a que des records. A ce rythme, nous fêterons les 200 000 dans 3 ans, les 300 000 dans 5 ans puis 100 000 nouveaux par an… cela se nomme le progrès ! Un seul média va bientôt représenter plus de 5 % des articles inclus dans Medline chaque année.
Dans le même temps, certians se gaussent de l'article le plus vu sur PLOS Medicine, avec 1 000 000 de 'views' 'entre août 2005 et avril 2014) : 'Why most published research findings are false?'… cela n'inquiète pas les coureurs de fond de la publication…. Et si c'était vrai ? Le rêve d'avoir de bonnes publications est définitivement oublié, compte tenu du mode de promotion dans les organisations.
8 commentaires
Il n’y a pas que PLOS one a avoir un reviewing parfois très léger. Quand on voit des articles qu’on refuse, qui reviennent à un collègue, qui le refuse puis qui finalement est publié dans la même forme. Franchement on se demande à quoi ça sert de faire du reviewing, car au final ça sort.
Tant que la bibliométrie sera l’alpha et l’oméga du recrutement et des promotions, ce n’est pas près de changer.
Dans PLOS one, il y a de tout, j’y ai publié un article car les résultats étaient négatifs et aucune revue n’en voulait alors que je suis convaincu que c’était important. PLOS one permet d’éviter les vrais rapaces.
Il y a quand même une limite: PLOS|ONE publiera son dernier article aux alentours du 19 juin 2116, car l’éditeur a enregistré un suffixe pour le DOI du journal limité a 7 digits, soit 9,999,999 articles.
Quoiqu’il en soit, c’est un sympathique coup de pouce pour les auteurs: le 100,000-ème article a été vu 910 fois au moment où j’écris, alors que le 100,001-ème, publié deux jours avant, n’a que 178 visites au compteur.
J’aimerais bien savoir sur quoi se basent les gens qui disent que PLOS One fait un reviewing moins bon que d’autres journaux. Les critères sont clairs, ils sont ici :
http://www.plosone.org/static/publication
Quand à l’idée que l’open access serait un problème pour la qualité, voir ici :
http://toutsepassecommesi.cafe-sciences.org/2014/03/26/lopen-access-ne-nuit-pas-a-la-qualite-scientifique/
Je trouve personnellement très positif que grâce à PLOS One et d’autres jouraux similaire (1) une grande quantité d’information scientifique soit librement disponible et analysable (text-mining), (2) de nombreux résultats qui auraient moisi dans des tiroirs doit publics. Beaucoup de ces résultats sont peu intéressants seuls, mais ensemble ils forment une énorme quantité de connaissances.
Déclaration de conflit d’intérêt : je suis éditeur bénévole chez PLOS One.
Bonsoir,
effectivement, vos remarques sont vraies.. Mais les opinions que je rencontre en discutant avec les auteurs, reviewers et éditeurs qui travaillent pour PLOS sont très variables. Rarement, j’ai entendu des commentaires aussi divergents
Donc opinions… et on aurait besoin de faits
Cdlmt
HM
Je ne suis pas sur de quels faits vous attendez. Je vous ai fourni les critères de publication de PLOS One.
On peut noter que PLOS One est l’un des journaux à s’être le mieux sorti du hoax d’un journaliste de Science l’an dernier :
http://retractionwatch.com/2013/10/03/science-reporter-spoofs-hundreds-of-journals-with-a-fake-paper/#comment-64133
Pas directement lié à PLOS One, mais les journaux prestigieux à haut facteur d’impact ont aussi les plus forts taux de rétraction :
http://iai.asm.org/content/79/10/3855.full
Ensuite, il me semble que la charge de la preuve est pour ceux qui voudraient dire que PLOS One publierait moins rigoureusement, ou de la science moins correcte ou moins soutenue. Que PLOS One publie des articles moins excitants, c’est assumé dans la mission du journal.
Pour renchérir sur le commentaire de Marc, il semble que le choix de PLOS One comme cible soit étrange (ou alors, vous gagneriez à mieux l’expliquer). Si vous voulez dénoncer la course à la publication à l’oeuvre dans le monde de la recherche, il y a évidemment de l’espace pour le faire et vous pourriez trouver bien, bien pire. Si vous voulez dénoncer les revues aux critères de publication douteux, il y en aurait des centaines qui mériteraient de passer à la trappe avant PLOS One. Certes, PLOS One sait se promouvoir: est-ce mal?
J’ai publié depuis 30 ans une centaine d’articles (une vingtaine dans des revues d’impact supérieur à 10). Mon meilleur papier a été publié en 2013 dans PLOS ONE.
Pourquoi? Parce qu’il y a des circonstances dans lesquelles il devient difficile de franchir les barrières pas uniquement scientifique de la peer review. C’est le cas de spécialités scientifiquement fragiles, la Rhumatologie par exemple, dans lesquelles l’arrivée de nouveaux médicaments et de beaucoup d’argent a rendu presque impossible une évaluation convenable.
Je ne partage pas cet avis négatif sur Plos One.
Des arguments factuels existent :
Plos One est un des journaux en pointe sur la transparence de la recherche et a un niveau d’exigence trés supérieur à de nombreux journaux y compris à de multiples journaux de très fort impact facteur):
– utilisation systématiques des principales reporting guidelines (ARRIVE pour la recherche animale ,….)
– Check-lists à remplir pour ces différentes guidelines (contrairement à la trés grande majorité des journaux)
– demande d’un protocole traduit en anglais pour tous les essais cliniques randomisés
– décisions de publication basées sur la qualité des méthodes et non des résultats
Plos One (et plus généralement le groupe Plos) sont en pointe également sur des expérimentations randomisés pour améliorer la peer review et la qualité des articles utilisant en cela l’avantage de leur taille.
Bien sur la peer review reste une activité humaine et de qualité variable et il est évident que certains articles sont moins bons et/ou moins bien reviewés que d’autres mais globalement le travail effectué pour les 20 papiers auxquels j’ai participé publiés dans Plos One m’a semblé de qualité