Le peer-review ouvert consiste à mettre en ligne les avis des relecteurs (signés ou non signés) avec l'article publié, ainsi qu'à divulguer les noms des relecteurs aux auteurs du manuscrit évalué. Il existe des variantes, et nous avons commenté un article proposant 122 définitions. Les auteurs citent des revues pratiquant le peer review ouvert (EMBO journals, eLife, revues du groupe Frontiers), et la plateforme F1000. En médecine, le groupe BMJ pratique un peer review ouvert.
C'est une belle étude qui a été publiée dans Nature Communications du 18 janvier 2019 avec le titre "The effect of publishing peer review reports on referee bahavior in five scholalry journals". Les auteurs sont suédois, espagnols, hollandais et italiens. L'étude est intéressante car elle a porté sur 9 220 soumissions de manuscrits, 18 525 rapports de relectures pendant 5 ans. Les 5 revues considérées étaient des revues du groupe Elsevier, et des comparaisons ont pu être faites avec 21 647 manuscrits, etc.. la force d'un grand groupe, même si les résultats ne sont pas publiés dans une revue Elsevier ! Dans les informations complémentaires, il y a : "Nature Communications thanks the anonymous reviewers for their contribution to the peer review of this work. Peer reviewer reports are available." Cet article de Nature Communications a eu 3 relecteurs, et les avis sont sur 10 pages. L'article, qui ne cite pas les 5 revues analysées, a beaucoup de données, parfois compliquées, mais les messages principaux contredisent quelques observations antérieures. J'ai traduit une partie du résumé ci-dessous, et repris la figure 4 ci-contre.
Nous avons constaté que la publication des rapports ne compromettait pas de façon importante la volonté des relecteurs d'évaluer les manuscrits, de formuler des recommandations ou de respecter les délais. Les jeunes chercheurs et les chercheurs non universitaires étaient plus disposés à accepter d'évaluer les manuscrits et ont formulé des recommandations plus positives et objectives. Seulement 8,1 % des répondants ont accepté de révéler leur identité dans l'avis de relecture publié. Ces résultats suggèrent que le peer review ouvert ne compromet pas le processus, du moins lorsque les relecteurs sont en mesure de protéger leur anonymat.
Les prises de position en faveur d'un peer review ouvert augmentent, compte tenu que le peer review aveugle n'est ni éthique, ni intègre. Selon, les revues, 20 à 60 % des relecteurs acceptaient de relire les manuscrits, mais ces chiffres ne font que baisser !