J’ai plusieurs fois rencontré cette situation, et apporter des conseils est difficile. Sur le site du Committee On Publications Ethics, il y a un cas décrit qui m’inspire pour ce conseil que je peux donner aux auteurs d’articles publiés dans une revue prédatrice, comme celui que j’ai décrit le 5 décembre 2019. Le retrait de cet article par ses 6 auteurs serait un excellent exemple pour les étudiants.
- Vous avez, par inadvertance soumis un article à une revue prédatrice ; vous vous en êtes aperçu rapidement et vous n’avez pas accepté de payer les 899 € qu’ils vous ont immédiatement demandés (ou vous avez déjà payé) ; néanmoins, l’article a été publié en quelques jours, après avoir reçu un avis de relecteurs disant que l’article était bien….
- Vous demandez à la revue de retirer cet article de son site internet ; vos emails n’ont pas de réponse, certains ayant été ‘undelivered’ ; vos appels téléphoniques n’aboutissent pas, et en désespoir, vous avez envoyé un courrier postal qui est revenu ‘NPAI’. Vous menacez, voire d’attaquer, mais vous ne savez pas qui attaquer car l’adresse est en Inde, et car votre avocat ne sait pas comment attaquer : leur business n’est pas frauduleux ; ils ont mis en ligne un article que vous avez envoyé… donc vous étiez d’accord….
- Votre article a été retiré quelques jours du site de la revue, puis il est apparu à nouveau… voire dans une autre revue de même groupe de publications. Vous voulez publier cet article dans une revue indexée dans une base de données, et vous savez que les ‘duplicate publications’ ne sont pas éthiques. La revue légitime vous demandera de signer que cet article n’a été ni soumis, ni publié ailleurs ! Comment faire.. Gardez les preuves de vos demandes de retrait de votre article.
- Soyez clair et transparent avec la revue à laquelle vous voulez soumettre votre article : vous les informez que votre article a été publié par erreur dans une revue prédatrice, et vous proposez d’ajouter une note du type « this is the only valid version of the paper« . Certains rédacteurs peuvent comprendre votre bonne foi.
Je sais que cela a été possible pour certains collègues : vos témoignages MERCI
3 commentaires
Bon article merci
Bonjour,
merci pour cet excellent article. J’ai eu le même problème quand j’ai voulu publier ma thèse de médecine, et que je me suis rendu compte (trop tard!) que c’était une revue prédatrice, je leur ai demandé de ne pas publier mon papier, mais ils l’ont fait quand même…c’était en 2016…j’ai baissé les bras, mais ils me relancent tout de même (5 ans après!) pour payer ce que je leur « dois », juridiquement parlant je n’ai pas à le faire, n’est-ce pas?
Merci pour votre réponse et tout votre travail,
François
Merci
Cette situation existe. Je n’en connais pas la fréquence. Vous avez deux stratégies :
– ne rien faire et ne pas répondre aux demandes ; si vous répondez, ils voient que vous existez et relancent encore plus ;
– soit les menacer fortement en demandant de retirer l’article, etc..
Avez-vous publié ailleurs ?
COURAGE avec les escrocs