En décembre, l'ICMJE ou International Committee of Medical Journal Editors met à jour le document intitulé “Recommendations for the Conduct, Reporting, Editing, and Publication of Scholarly Work in Medical Journals”. Encore appelé recommandations de Vancouver. Les changements ont été publiés début janvier 2020 (www.icmje.org). Le nombre de changements est limité, mais significatif. La version originale a sa traduction en français (Recommandations pour la conduite, la présentation, la rédaction et la publication des travaux de recherchesoumis à des revues médicales).
Si la définition des conflits d'intérêts reste inchangée, le terme "conflits d'intérêts" a été remplacé par "relations et activités" dans l'ensemble du document. L'expression –‘financial and non-financial relationships and activities’—a été introduite. L'expression “disclosure of conflicts of interest” a été découragée et remplacée par “disclosure of relationships and activities”. Nous verrons si les revues modifient la formulation en conséquence dans leurs instructions aux auteurs.
Voici une partie revue : ‘Des individus peuvent ne pas être d’accord pour savoir si les relations et activités d’un auteur représentent des conflits. Bien que la présence de relations et activités n’indique pas toujours une influence problématique sur le contenu d’un article, les perceptions de conflits peuvent nuire à la confiance en la science autant que de réels conflits d’intérêts. Les lecteurs doivent êtes capables d’avoir leurs propres jugements sur les relations et activités d’un auteur et d’estimer quels en sont les conséquences sur le contenu de l’article. Ces jugements nécessitent des déclarations transparentes. Des déclarations complètes d’un auteur montrent son attachement à la transparence, et participent au maintien de la confiance des méthodes scientifiques’.
À son tour, une nouvelle catégorie de fautes scientifiques est introduite: ‘purposeful failure to report those relationships and activities’. C'est probablement une réaction aux nombreux scandales de ces dernières années, comme l'affaire Jose Baselga, dans laquelle un chercheur en cancérologie très connu a omis de révéler qu'il avait des liens directs avec les industries médicales.
Une lecture attentive du document met également en lumière ces principes en pleine évolution :
- Que les rédacteurs n'ont aucun rôle à jouer dans le choix de la liste des auteurs : ‘Les critères utilisés pour déterminer l’ordre dans lequel les auteurs d’un article sont listés peuvent varier ; ils doivent être décidés collectivement par le groupe des auteurs, et non par les rédacteurs’.
- Que les auteurs sont seuls responsables du choix de la revue : ‘Les politiques qui dictent où les auteurs peuvent publier leurs travaux violent ce principe de liberté académique’. Cette situation est due au fait que les sponsors sont soupçonnés d'influencer le choix des revues auxquelles les articles sont soumis.
- Que les ‘Les auteurs doivent éviter de citer des articles dans des revues prédatrices ou les pseudo-revues’.
La longue section sur l'enregistrement des essais a été complétée par l'idée que l'approbation d'une étude par un comité d'éthique ne remplit pas l'exigence d'enregistrement.
Un nouveau paragraphe intitulé "Diversité et inclusion" a été ajouté : ‘Pour améliorer la culture académique, les rédacteurs devraient veiller à engager un pool divers et varié d’auteurs, de relecteurs, de personnel administratif, de membres de comité de rédaction et de lecteurs’. Dans les versions précédentes, ce concept était moins explicite et était enfoui au milieu d'un paragraphe.
Un nouveau concept sur le peer-review a été ajouté : ‘Les relecteurs qui demandent l’assistance d’un statigiaire ou d’un collègue pour préparer un avis de lecture devraient remercier les contributions de ces personnes dans les commentaires écrits transmis au rédacteur en chef. Ces personnes sont tenus au respect de la confidentialité à propos de ces manuscrit’.
