Les articles sur le phénomène des rétractations, à savoir des articles invalidés pour erreur honnête ou fraudes et méconduites scientifiques, augmentent. Ces analyses sont soit pas pays, soit par disciplines, et la base de RetractionWatch est une bonne source. Elle contient bientôt 24 000 rétractations (août 2020). Une équipe de chercheurs américains a analysé les rétractations jusqu'à fin décembre 2019 dans les spécialités obstétrique et médecine foeto-maternelle. Les résultats ont été publiés en août 2020 dans un article publié par la revue American Journal of Obstetrics & Gynecology MFM avec comme titre "Retracted Articles in the Obstetrics Literature: Lessons from the Past to Change the Future". Voici la traduction des résultats exprimés dans le résumé portant sur une analyse de 122 rétractations :
Le délai médian de rétractation était d'un an (fourchette, 0-17), avec une médiane de trois citations par article (fourchette, 0-145). En outre, le facteur d'impact médian des revues était de 2,2 (fourchette, 0,1-27,6), avec un h-index médian du premier et du principal auteur de 6,0 et 13,5, respectivement. La majorité des articles étaient des recherches originales (n=80 ; 65,6 %), plus précisément des études rétrospectives (n=11 ; 9,0 %), des rapports de cas (n=19 ; 15,6 %), des études prospectives (n=18 ; 14,8 %), des essais contrôlés randomisés (n=11 ; 9 %), de la science fondamentale (n=18 ; 14,8 %) et des revues systématiques ou des méta-analyses (n=3 ; 2,5 %). Parmi les articles éligibles, 32 (26,2 %) ont été publiés dans des revues avec un facteur d'impact ≥ 4 et 21 articles (17,2 %) ont été publiés dans les dix principales revues OB/GYN avec un facteur d'impact. La majorité des rétractations concernaient des questions liées au contenu (n=87 ; 71,3 %), dont 21,3 % (n=26) pour duplication d'articles, 18,9 % (n=23) pour plagiat et 16,4 % (n=20) pour erreurs dans les résultats ou les méthodes. Parmi les autres raisons, citons la mauvaise conduite de l'auteur (n=12, 9,8 %), les résultats non reproductibles (n=11, 9,0 %) et la falsification (n=8, 6,6 %). La réponse la plus fréquente des revues était une déclaration de rétractation (n=82 ; 67,2 %). L'absence d'avis de rétractation et/ou une information limitée à l'absence d'information fournie par la revue de publication se sont produites dans 19 articles rétractés (15,6 %).
Les messages sont :
- il s'agit de la partie émergée d'un iceberg ;
- 3/4 des rétractations ont été observées depuis 10 ans ;
- toutes disciplines confondues, ce sont au moins 500 000 rétractations par an que nous devrions observer !