Il faudrait des données probantes pour mieux dialoguer avec nos collègues ! Je suis périodiquement confronté à des discussions autour d’opinions… et des données seraient utiles.
Revues prédatrices, de piètre qualité et de qualité
L’UNESCO classe les revues scientifiques en trois groupes, tout en signalant deux points : 1) il existe des zones grises entre ces groupes ; 2) ces trois groupes publient des articles de qualité et des articles mauvais.
Dans le groupe des revues de piètre qualité, il y a des éditeurs populaires dans les milieux académiques car ils publient en 4 à 6 semaines et pour moins cher que les revues de qualité.
Quand je fais des conférences sur les revues prédatrices, j’accepte les critiques habituelles : il y a de bons articles dans des revues de piètre qualité (sous-entendu, notre équipe publie beaucoup dans ces revues).
Dans quelles revues publient nos élites ?
Il faudrait un état des lieux à partir de certains corpus de professeurs des universités. J’ai un peu regardé… Je suggère de faire la cartographie des universitaires des facultés de médecine (pharmacie, odontologie) en se limitant aux professeurs, la cartographie des membres des CME (Commissions médicales d’établissement) des CHU. D’autres corpus seraient intéressants, par exemple les membres de la conférence des doyens des facultés de médecine, compte tenu que j’ai observé par hasard un article d’un doyen dans une revue prédatrice (groupe Fortune, PDF sauvegardé) en mars 2024. Il ne s’agit pas de viser des personnes… Il s’agit de dire ‘Les membres de la CME du CHU XXX ont publiés X centaines d’articles en 2024 dans les revues suivantes (avec des groupements par éditeur)‘. Aucun nom d’expert ne doit apparaître. Il faudra quelques autorisations et précautions.
Le mieux serait de faire cette recherche avec la conférence des présidents de CME des CHU, ou la conférence nationale des doyens de médecine. Je suppose qu’ils seront enthousiastes.
Il faut partir des CV, plutôt que faire une recherche dans PubMed qui ne contient pas les revues prédatrices, bien qu’il y ait des revues de piètre qualité. Il faut se limiter à quelques années… à discuter de 2020 à 2024 ? Cette cartographie pourrait permettre d’estimer les montants de frais de traitement des articles qui sont gaspillés… Peut-être qu’il serait intéressant de travailler avec le projet Open APC (Berlin)… Ils ont des données pas très exhaustives, permettant des comparaisons. Exemple : en 2022, les Hospices Civils de Lyon ont versé 95 K€ à Springer, 91 K€ à MDPI, 70 K€ à Frontiers, 37 K€ à Elsevier, etc… mais les revues prédatrices ne sont pas considérées… et surtout, ce sont tous les praticiens du CHU alors que partir des CV des professeurs serait mieux ? A discuter !
Ce n’est pas simple, car les thésards seront intimidés avec des mots amicaux, et ne feront pas de carrière universitaire. Outre un appel à des thésards, je fais surtout un appel à des présidents de jury qui accepteraient d’évaluer ces thèses. Je connais quelques collègues qui pourraient être intéressés. Mais je serai probablement seul pour ce travail.
Pensez-vous que ce projet soit une bonne suggestion ? Quels commentaires proposez-vous pour améliorer ce projet ? Des comparaisons entre groupes seraient intéressantes, car je suppose que les pratiques de publications dans des revues prédatrices varient selon les groupes.
2 commentaires
Il est possible que ces auteurs aient un peu honte de ces études publiées dans des revues de faible qualité / revues prédatrices, et ne les ajoutent pas à leurs CV.
On pourrait les retrouver éventuellement sur Google Scholar ou d’autres plateformes ?
Je suis intéressé par le sujet, mais j’avoue ne pas comprendre pourquoi aucun nom ne doit apparaître, dans la limite où au moins l’abstract de toutes les publications sont facilement trouvables sur internet ?
Bonjour,
il n’y a pas de frein à la publication des noms. Je pense néanmoins qu’il n’est pas utile de stigmatiser. Les noms pourraient être communiqués.