Je n’évoque pas souvent les journaux piratés (Hijacking Journals) car ce phénomène me semblait en décroissance.. mais je me trompe. Le site Retraction Watch (RW) tient à jour une liste des 317 journaux piratés. En bref, ce sont des journaux qui prennent des articles à d’autres journaux légitimes, et qui font n’importe quoi. Anna Abalkina est la spécialiste de cette fraude et tient à jour cette liste. Un billet de RW explique en détail ce phénomène.
Dans la liste, il y a le journal français Fourrages que j’avais décrit en 2015, suite à des informations de J Beall. Fourrages avait été à nouveau piraté en 2020. Les liens des anciens billets sont parfois morts car certaines archives ont disparu. Fourrages n’a probablement pas été inquiété depuis.
Springer Global gêne des grands éditeurs légitimes
Nous n’avions pas observé ce phénomène depuis longtemps. Des informations en ligne (26 novembre 2024) vont certainement disparaître, et ont été archivées par RW. Le billet de RW du 25 novembre 2024 (image ci-contre) détaille les pratiques de Springer Global avec des copies écran d’exemples. Springer Global n’a rien à voir avec Springer Nature.
Cette société explique qu’elle est basée aux USA, mais avec une adresse en Angleterre ! Il y a un site internet avec beaucoup d’offres, dont des journaux… comme JAMA Ophthalmology !! Si vous consultez le journal Ophthalmology SG, il y a deux articles et en accédant à ces articles, le lien vous envoie sur un article de la revue Elsevier ‘Ophthalmology’.
RW a contacté cet éditeur pour demander des informations et le site a été modifié sans répondre. RW suspectait une société de type paper mill. Il y a 16 journaux listés et RW a archivé des pages ici. Dans le billet de RW, il y a des copies des emails échangés avec cette société qui dit être un nouvel entrant sur le marché. Voici, par exemple, une réponse : “While we acknowledge that some submissions may contain journal names or designs that resemble those of established publishers, it is important to note that our role does not extend to verifying the authenticity of submitted content,” the company told us.