Les recommandations de ICMJE, ou convention de Vancouver (consultables en français sur www.icmje.org grâce à la HAS), ont un paragraphe expliquant comment manager les erreurs et les fraudes. Ce paragraphe est long et je l'ai reproduit en entier en fin de ce billet. Je le cite à propos de la référence inventée dans le numéro 56 de la publication DPC & Pratiques. Ces recommandations ne font que reprendre les recommandations habituelles quand on fait une erreur : ne pas faire l'autruche, avouer et dire quelles mesures seront prises pour éviter une nouvelle erreur.
Ayant cité une référence inexistante par erreur, et compte tenu des recommandations de Vancouver pour les publications, la rédaction de DPC & Pratiques devrait publier des excuses (dans le numéro 58) ainsi :
- Une note signée des auteurs de l'article : Dans l'article "Analyse des processus de DPC – Etat des lieux réalisé dans le cadre des Assises du médicament", nous avons par erreur cité une analyse de l'OCDE qui n'existe pas. nous nous en excusons et remercions les lecteurs qui nous en ont fait la remarque. Signé "Les auteurs" (HAS ou Collège ou Dr Machin)
- Un erratum du coordinateur de DPC & Pratiques du type : Dans le numéro 56 de DPC & Pratiques, nous avons oublié de mentionner la paternité de l'article "Analyse des processus de DPC – Etat des lieux réalisé dans le cadre des Assises du médicament" et nous nous en excusons auprès de HON code et de nos lecteurs que nous remercions pour leur sagacité. Les auteurs étaient : HAS ou Collège ou Dr Machin. Une référence inexistante a été citée dans le même article ; le comité de rédaction a mis en place une relecture de tous les articles avant publication ; pour chaque article, cette relecture sera confiée à deux reviewers externes à la HAS.
Après publication de ces courtes notes, nous féliciterons la rédaction de la publication. Ces erreurs nous arrivent à tous et il vaut mieux en rire et ne pas accuser. Nous avons vu les erreurs du BMJ, du journal Le Monde et ces journaux les reconnaissent….. Je fais des erreurs… et j'essaye de les corriger au plus vite.
Extrait des Recommandations de ICMJE :
III. B. Corrections, rétractations et « expressions de réserves »
Les rédacteurs doivent partir du principe que les auteurs présentent des travaux fondés sur des observations honnêtes. Cependant, deux types de difficultés peuvent survenir.
Tout d'abord, on peut noter dans des articles publiés des erreurs qui nécessitent la publication d'une correction ou d'un erratum concernant une partie du travail. Les corrections doivent apparaître sur une page numérotée, figurer dans la table des matières, inclure la citation d'origine complète et un lien vers l'article original et vice versa si l'article est mis en ligne. On peut concevoir qu'une erreur puisse être assez grave pour nuire à l'intégralité du travail, mais cela est peu probable et les rédacteurs et les auteurs doivent traiter ces erreurs au cas par cas. Une telle erreur ne doit pas être confondue avec les lacunes révélées par l'apparition de nouvelles informations scientifiques dans le cours normal de la recherche. Dans ce dernier cas, aucune correction ni rétractation n'est nécessaire. Le deuxième type de difficulté est la fraude scientifique. Si des doutes importants sont émis quant à l'honnêteté ou l'intégrité du travail, qu'il soit soumis ou publié, il incombe aux rédacteurs de veiller à ce que la question soit traitée de façon appropriée, généralement par l'établissement responsable du travail des auteurs. Ce n'est généralement pas le rôle des rédacteurs de mener une enquête complète ou de trancher ; cette responsabilité incombe à l'institution dans laquelle le travail a été effectué ou à l'organisation qui l'a financé. Les rédacteurs doivent être informé rapidement de la décision finale et, si un article frauduleux a été publié, la revue doit publier une rétractation. Si cette méthode d'investigation ne conduit pas à une conclusion satisfaisante, le rédacteur peut choisir de mener sa propre enquête. Outre la rétractation, le rédacteur peut choisir de publier une expression de réserves concernant des aspects de la conduite ou de l'intégrité des travaux. La rétractation ou l'expression de réserves, ainsi identifiée, doit figurer sur une page numérotée, dans une section visible de la version papier de la revue ainsi que dans la version électronique, être indiquée dans la table des matières et inclure dans son intitulé le titre de l'article original. Il ne doit pas simplement s'agir d'une lettre à la rédaction. Idéalement, le premier auteur de la rétractation doit être le même que celui de l'article, même si, dans certaines circonstances, le rédacteur peut accepter les rétractations adressées par d'autres personnes responsables. Le texte de la rétractation doit expliquer pourquoi l'article fait l'objet d'une rétractation et inclure une référence de citation complète à cet article. On ne peut supposer que les travaux antérieurs de l'auteur d'un article frauduleux sont valides. Les rédacteurs peuvent demander à l'institution de l'auteur de leur garantir la validité des travaux publiés dans leurs revues ou de publier une rétractation concernant ceux-ci. Sinon, les rédacteurs peuvent choisir de publier un communiqué indiquant que la validité des travaux précédemment publiés est incertaine.
Il peut être utile aux rédacteurs qui ont des questions liées à la faute éditoriale ou scientifique de consulter les excellents organigrammes que le « Committee on Publication Ethics » (COPE) a élaborés. Fondé en 1997, le COPE est un forum dans lequel les rédacteurs et les revues évaluées par des pairs peuvent discuter de questions liées à l'intégrité de l'enregistrement scientifique ; le comité soutient et encourage les rédacteurs à présenter, cataloguer et mener des enquêtes sur les problèmes éthiques du processus de publication. Le principal objectif du COPE est de fournir une tribune d'expression aux rédacteurs qui s'efforcent de trouver le meilleur moyen de traiter les violations potentielles de l'éthique de la recherche et de la publication.