Le combat cyclique des chercheurs contre les maisons d'édition est reparti… c'est assez compliqué et je ne peux résumer correctement en quelques lignes. Les grandes maisons d'éditions (Elsevier, Informa, Springer, Wiley) affichent régulièrement des profits… et des chercheurs pensent que leur valeur ajoutée ne justifie pas ces profits. Ce sont des mouvements qui viennent plus des sciences de la terre que de la biomédecine. Dans certains domaines, prenons la physique, les chercheurs s'occupent parfois des relectures de leurs travaux, puis soumettent un article prêt à être imprimé (camera-ready copy) avec une mise en page terminée…Ils font tout le travail ? Certains pensent que ces maisons d'édition retardent la mise à disposition de recherches, retiennent les copyrights, et en faisant payer les lecteurs pour des travaux financés par des fonds publics… c'est un résumé…
Internet a beaucoup changé le système, et PLoS est devenu une maison d'édition majeure, avec 13 798 articles publiés en 2011 par PLoS ONE. De bonnes explications sont dans Discover magazine , The Scientist , Le Figaro , et la pétition "Le coût du savoir" a été signée par 8000 chercheurs (ce n'est pas énorme) début mars 2012… ce n'est pas la première fois, ni la dernière fois… Elsevier se défend par des messages à la communauté scientifique, et il faut les prendre en compte.
Je n'ai pas signé, non pas parce que j'ai des liens d'intérêts avec ces maisons d'éditions, mais surtout parce que je vois le travail et le savoir faire apporté pour améliorer la qualité des revues. Je ne suis pas convaincu que laisser aux seuls chercheurs la gestion des revues soit un avantage : l'internet permet tout, mais surtout augmente le volume des publications sans règles du jeu, alors que je préfère que la qualité augmente et que le volume diminue…. les grandes maisons d'éditions nous préparent des évolutions de qualité.. allez voir l'article du futur..
2 commentaires
Bonjour Hervé,
La pétition récente vise qu’une société: Elsevier, parce que ses pratiques sont spécialement nuisible à la processus de la communication scientifique. Leur support pour le Research Works Act (RWA), maintenant (heureusement) défunt, était la goutte qui a débordée la vase pour certains.
Oui, on peut imaginer des maisons d’édition qui ajoutent valeur. Mais quand le prix de revues montent deux fois le taux d’inflation chaque année pour une décennie, et leur profits sur cet activité sont rapportés à 36% (!) il faut réévaluer la relation. Elsevier est un monopoliste et exploite sa position avec grand habilité, alors que le monde paye très cher (et ne peut pas lire les résultats!)
Il existe des autres voies de garder la qualité et chasser les broutilles par ex. http://blogs.law.harvard.edu/pamphlet/2012/03/06/an-efficient-journal/ (anglais). (Et cet exemple est presque aussi embarrassent pour PLoS que pour Elsevier).
Bien cordialement,
Douglas
Pour un contexte plus large, une lettre aujourd’hui parue au Times Higher Education constate que les profits seuls d’Elsevier pour l’année 2010 (2,4 milliards euros) puissent publier la littérature scientifique mondiale entière (1,5 million articles) avec le formule tarifaire du PLoS ONE : http://www.timeshighereducation.co.uk/story.asp?sectioncode=26&storycode=419287&c=1 — et tout le monde l’aura accès.