Suite au billet sur un auto plagiat majeur en France, j'ai constaté que les avis divergeaient sur l'auto-plagiat, certains estimant que c'était une pratique habituelle, voire acceptable….A juger vos commentaires, il y a eu un problème de loyauté d'un expert de qualité, auteur des articles, et de loyauté des revues qui n'ont pas encore informé leurs lecteurs. Des références au code de déontoligie ont été faites. J'ai consulté des ouvrages sur cette question : oui, l'auto-plagiat existe, mais deux conditions pour l'accepter n'ont pas été remplies dans le cas discuté :
- citer explicitement la source, et mettre entre guillemets (ou italiques) les parties plagiées ;
- respecter les règles du droit de propriété (demander l'autorisation de republier à la revue victime du plagiat), et remercier pour l'autorisation.
Dans le cas analysé, il fallait citer la source et mettre entre guillements plus de 70 % des articles : je doute que les revues aient accepté de publier.
J'ai félicité la Revue de Médecine Interne qui a fait un pas dont elle peut s'honorer : elle va informer ses lecteurs. Je ne sais pas si elle va rétracter l'article de la littérature, montrant qu'elle connaît les bonnes pratiques éditoriales. Respectons le comité de rédaction, même s'il semble opportun de rétracter l'article. Ce serait une première en France : est-ce qu'une revue française a déjà rétracté un article ? Je ne compte pas les rétractations administratives faites par les agences, car elles n'ont pas eu de base scientifique. Vos commentaires ont été constructifs, et je me permets d'en citer un "Savoir reconnaître les erreurs et agir en conséquence, n'est-ce pas le début de l'honnêteté intellectuelle qui fonde la légitimité de toute revue ?"
WAME (World Association of Medical Editors) a une position que j'ai traduite : "L'auto-plagiat est la pratique d'un auteur utilisant des portions de ses précédents écrits sur le même sujet dans une autre de ses publications, sans une citation explicite entre guillemets. Cette pratique est répandue et parfois non intentionnelle, car il y a de nombreuses façons de dire la même chose lors d'occasions nombreuses, particulièrement en écrivant la section "Méthodes" d'un article. Bien que cette pratique viole le copyright qui a été transféré à la maison d'édition, il n'y a pas de consensus pour affirmer que c'est une mauvaise pratique, ou pour dire combien de mots peuvent être reproduits avant de dire que c'est un plagiat. Probablement que l'auto-plagiat n'est pas considéré comme le plagiat des idées et mots d'autres individus. Quand une revue a développé des recommandations dans ce domaine, ce devrait être clairement expliqué aux auteurs."
5 commentaires
le silence de la revue neurologique, qui est encore plus concernée par le plagiat, devient une malhonnêteté
cette « revue » ne peut plus prétendre qu’elle ne savait pas, ne peut plus prétendre être crédible
« Le monde est dangereux à vivre! Non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
Albert Einstein
Bravo la revue neurologique !
Quand on ouvre une revue, c’est en pensant trouver des articles sérieux et originaux, validés par une rédaction compétente et responsable. On fait confiance.
Là, on fait passer des éditoriaux pour des articles, des textes déjà parus pour des originaux.
Il y a abus de confiance.
Le silence des revues, qui refusent d’assumer, montre que c’est une pratique courante.
Ça remet tout le système en doute et jette le discrédit sur l’ensemble des périodiques médicaux.
Cette situation est ahurissante et peu glorieuse pour les revues concernées.
Les rédacteurs en chef sont ils formés aux standards internationaux de l’édition de contenus scientifiques, et aux règles du COPE auquel adhèrent leurs revues ?
Sur quels critères ont-ils été désignés par leur société savante ?
A quoi servent-ils s’ils ne savent pas résoudre ce genre de cas typiques de l’édition ?
Leur attitude d’amateurs (et plutôt couarde) est-elle encouragée par Elsevier ?
Il est quand même déplorable que constater l’incapacité de ces « professionnels » pour résoudre des abus dénoncés par des patients (merci à eux) et faire le ménage !
Ils nous discréditent tous.
Bonjour,
Je ne suis pas certain que les avis divergent autant que le responable de ce site le dit. Excepté l’auteur pris sur le fait, il y a même consensus pour dénoncer et rejeter cette pratique méprisable.
L’auteur s’est joué des rédactions et les rédactions le protègent.
Recopier un texte sans citer ses sources et références, et sans obtenir l’autorisation préalable est un vol : vol des droits intellectuels (cautionné par Elsevier), vol du lecteur qui veut lire des textes récents (celui publié dans la Revue neurologique en 2007 date de 2003 !).
Cela est inadmissible pour un « expert de qualité ». La pauvreté du propos et des arguments du texte font d’ailleurs douter de ces qualificatifs (que de certitudes infondées !)…
Le rôle des revues est de rapprocher de la vérité. En gardant le silence et les articles, en continuant de cacher la vérité, elles font l’inverse de leur mission.