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Stapel : le rapport final établit la fraude pour 55 articles des 108 analysés (31 ont été rétractés)

Points clés

Nous avons évoqué le cas de D Stapel suite à la rétractation de certains articles. Ce chercheurs en sciences sociales, né en 1966, a été ‘démissionné’ de l’université de Tilburg, Hollande, en septembre 2011. Trois comités ont travaillé pour investiguer ses 3 périodes d’activité dans 3 universités différentes. Stapel a publié 45 articles entre 2007 et 2011: 34 ont été invalidés ; 31 articles entre 2000 et 2006 : 21 ont été invalidés ; 32 articles entre 1993 et 1999 : 7 ont été invalidés. Sera-t-il jugé pour les 2,2 millions € de fonds publics ayant été dépensés pour ses travaux ?

J’ai lu en détail ce rapport excellent du 28 novembre 2012, et j’ai tremblé car des situations de pouvoir semblables existent en France (Marseille ?) : Stapel a eu une carrière brillante, devenant ‘dean’ de son université. Il était aimable, facile de contact avec les étudiants, et bien considéré. Il encadrait de nombreuses thèses et faisait travailler collègues et étudiants. D Stapel animait de nombreuses discussions pour prévoir les méthodes de travail, faire les questionnaires… et il s’occupait de collecter les données.. il apportait les données aux étudiants pour analyse et publication. Les 3 comités ont audité les co-auteurs, les étudiants, et surtout fait appel à des statisticiens pour ré-analyser les publications… car peu de données originales ont été obtenues..  D Stapel a un peu collaboré, lu le rapport final et ses remarques ont été prises en compte..  Dès le début, il a reconnu les fraudes tout en disant que sa mémoire était défaillante. Le rapport (traduit du hollandais en anglais) étudie la personnalité de Stapel, son charisme, sa disponibilité pour les journalistes, ses invitations au restaurant, ses frais non contrôlés, etc..  et les collègues ont une certaine responsabilité : pas de partages d’expérience, aucune supervision dans les universités, etc…

La liste des publications frauduleuses est dans le rapport, dont 31 ont été rétractées, mais toutes les revues n’ont pas encore rétractés tous ces articles…   et comme pour les autres fraudeurs, certaines revues ne mentionneront jamais ces fraudes, les articles restant disponibles dans les bases  de données pour les générations futures qui n’auront pas connu la personnalité de fraudeur de Stapel. 10 thèses contiennent des données inventées par Stapel, mais les étudiants ne sont pas accusés.

Il a été dénoncé par 3 étudiants courageux, après que 2 tentatives de dénonciation aient été ‘découragées’ par Stapel et des pairs… Le rapport évoque les conséquences sur les co-auteurs, les universités, les financeurs, etc..  mais ne nous dit pas si Stapel déprime, a divorcé, fait de la prison voire remboursé les fonds alloués pour les recherche… car tout ceci arrive aux fraudeurs américains…. mais Stapel vient de publier un livre en hollandais..

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4 commentaires

  • J’aimerai savoir pourquoi marseille serait plus à risque d’abriter des fraudeurs qu’ailleurs?
    Soit vous avez des informations et il faut les rendre publiques soit c’est pas loin de la diffamation…

    Répondre
  • Indépendamment, en novembre 2012, deux anciens collaborateurs d’un laboratoire ont attiré mon attention sur un article de Science le 2 mars 2012 http://www.sciencemag.org/content/335/6072/1033.summary
    Je ne connais pas ce laboratoire, mais la production scientifique du chef de service semble être une des plus haute en France (à vérifier, mais sur PubMed ce jour, 897 publications les 10 dernières années). C’est probablement un excellent laboratoire. Je n’ai pas plus d’informations, donc aucun soupçon, mais je me demande toujours comment un auteur peut signer environ 90 articles dans des revues indexées chaque année. Je suis admiratif. Avez-vous des données ?

    Répondre
  • Effectivement didier Raoult et son équipe a une énorme production, le début de l’article explique comment ceci est possible: 200 scientifiques et étudiants… Je rajouterai une force de travail exceptionnelle, une organisation quasi militaire du laboratoire, une vraie interaction clinique et labo, profondément enraciné dans la culture de ses collaborateurs sont les clefs du succès.
    Succès qui va donner naissance à un IHU consacré aux maladies infectieuses.
    Le cas de Stapel n’est probablement pas unique, je trouve que surtout ce que ça révèle c’est la légèreté de certains reviewers qui ne se posent pas de questions sur les données trop belles. Ensuite les structures sont contentes d’avoir des stars et quand ils ont un Nobel les pays… Le système pousse à la publication pour exister. Il faut peut être interroger la façon dont nous avons d’évaluer la science.

    Répondre

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