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20 % des étudiants/thésards auraient eu des pressions pour pour publier des données sur lesquelles ils avaient des doutes…. Heureusement c’est au Texas, et pas en France !

Points clés

ReproductibiltéCette donnée est inacceptable, mais remettons la bien dans son contexte avant de généraliser.. encore que je connaisse des collègues qui ont été dans cette situation… Cet article, facile à lire, est dans PLOS ONE de mai 2013 ; les méthodes sont insuffisamment décrites. Il s’agissait d’une enquête par voie électronique dans une institution du Texas dédiée au cancer. Le taux de réponse a été de 16 % car les professionnels n’aiment pas ce type de questions ?  434 réponses ont été obtenues ; 263 chercheurs enseignants sur 1533, et 171 étudiants/thésards sur 1159 ont répondu, et les données nous questionnent :

  • 55 % (237/434) ont essayé de reproduire des données publiées, et n’ont pas réussi !
  • 78 % (71/191) ont essayé de contacter les auteurs ayant publié ces données ;
  • 33 % (22/66) ont pu solutionner les différences ;
  • 33 % (66/198) ont publié les résultats contradictoires.

Les données les plus choquantes, en terme de formation de nos jeunes collègues, étaient que 18,6 % (27/145) des ‘trainees’ avaient eu des pressions pour publier des données sur lesquelles ils avaient des doutes, que 31,4 % (44/140) avaient eu des pressions de superviseurs pour montrer que leurs hypothèses étaient correctes, même si les résultats ne les confirmaient pas, et que 48,9 % (68/139) savaient qu’il fallait soumettre à des revues ayant un facteur d’impact élevé.

Avez-vous eu des pressions lors de vos thèses ou premières publications ?

Mobley A, et al. A survey on data reproducibility in cancer research provides insights into our limited ability to translate findings from the laboratory to the clinic. PLOS ONE 2013 8(5) : e63221

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3 commentaires

  • Je ne sais pas si on peut parler de « pression » dans le sens péjoratif ou vous l’entendez, mais par contre j’ai personnellement rencontrer dans mon laboratoire une « insistance » pour aller dans une direction et persister dans cette même direction alors que plusieurs résultats vous indiquent qu’il faudrait s’arrêter, revoir la pertinance de la question ou des techniques choisies, voire peut être changer de sujet… alors oui. Pire, on persiste jusqu’à ce que l’on finisse par trouver quelque chose, un vague résultat « vendable » qui va dans le sens attendu (même si les précédentes expériences vous disent bien que non)… ensuite cette insistance entraine une forme de lassitude (il faut bien publier après tout, sinon pas de bourse pour rechercher et donc finir la thèse, le cercle vicieux…) alors on courbe l’échine et on ferme un peu les yeux, on devient moins stringeant, moins critique… S ajoute à celà la vision de certains chercheurs, qui ont une vision un peu binaire de la recherche – surtout quand elle a une application clinique », tout est « blanc » ou « noir » alors qu’on sait bien que la réalité c ‘est du « gris »… et donc qui comprennent mal certains résultats (pourquoi ce patient n’a pas de symptômes, il a pourtant les anticorps anti-schmurtz). Personnellement, depuis mon DEA et mon PhD, je vois la recherche bien différemment …

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  • Bonjour et merci pour votre témoignage. Vous exprimez très bien ces dérives minimes, mais qui s’additionnent au cours du temps. La fatigue pousse ensuite à une décision de façon à renouveler des contrats !!

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  • Ce ne sont pas des dérives minimes car il ne faut pas oublier qu’il y a des patients derrière ! Quand on se lance dans une approche thérapeutique qui ne fonctionne pas bien et qu’on va quand même fourguer ça aux malades (grâce aux merveilleuses inventions que sont les obtentions accélérées d’AMM)pour voir ce que ça donne, avez-vous la conscience tranquille ? Lorsque l’AMM est accordée et qu’ensuite vous découvrez que le produit miracle se fait épingler dans une étude épidémiologique ou dans Prescrire parce qu’il a des effets secondaires graves ou que c’est du pipi de chat, peut-on se sentir bien ? Ce sont les patients qui payent l’addition des dérives…
    Toute recherche biomédicale doit être évaluée en terme de bénéfices pour le malade, c’est pour lui qu’on travaille, pas pour un patron, pas pour les universités, pas pour les labos, pas pour une carrière. Un bon chercheur, ce n’est pas celui qui lèche les fesses des puissants et de ceux qui le payent, c’est celui qui mobilise tout son savoir et agit selon son âme et conscience. Ne jamais se vendre, ne jamais se prostituer (au sens latin du terme : prostituere : proposer à la vente), c’est la règle n°) 1 de la recherche scientifique.

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