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Le devenir de la publication scientifique : je crois en un Open Access raisonné et contrôlé…. mais c’est quoi ?

Points clés

GFIIJ'ai été invité sur une table ronde du GFII le 30 mai 2013 pour donner mon avis en 10 minutes sur le devenir de la publication scientifique. Merci à Mr Remi Bilbaut pour son invitation. Prévenir le futur est un art où l'on est sûr d'une chose : se tromper ! Voici mes notes pour un propos sur  Le Meilleur, Le Pire et Les Truands :

Mon propos a été orienté ‘biomédical’
: c’est celui d’un auteur, rédacteur,
reviewer…

Je crois en
l’OA (Open Access) raisonné et contrôlé..  
mais c’est quoi ? Je ne sais pas encore.
On sera
tous notre propre éditeur…  c’est
fantastique, mais les fondements de la science ne changeront pas et continueront
à nous pousser aux mauvaises pratiques…  Nous sortons d’un système stable depuis 200 ans ou plus… pour
entrer progressivement dans un système modelé par les NTIC (Nouvelles
technologies de d’information et de la communication) et dont nous ne percevons
pas encore les progrès ni les risques. La question pourrait-elle se résumer à
qualité versus quantité… 

Le meilleur

  • Je veux
    tout, tout de suite et gratuitement…  
    j’y suis presque…..

  • L’article
    du futur
    …  nous connaissons
    tous les excellentes améliorations technologiques, peut-être sans
    limites..   partage des données ! un rêve ? Non
  • Nous sommes au début du partage des données sources,
    avec par exemple DRYAD : 223 revues, 9446 documents pour 3287 ‘packages’,
    12 700 auteurs, et 2,5 millions de téléchargements en quelques mois ; est-ce un
    progrès ?
  • ORCID pour l'identifiant unique des auteurs  
  • Je ne cite pas les multiples outils… les nouveaux
    modèles (eLife, F1000 research) vous connaissez mieux que moi…  mélange avec les réseaux sociaux, la vidéo, Springer
    avec Papers et BMC ; que fera Elsevier de Mendeley ?
  • Le pire

    • L’inondation : « Que d’eau, que d’eau, mais je n’ai plus rien à boire »
    • Des accidents : disparition de
      données !!  Il y en a eu, et il y en
      aura….
    • Est-ce que les APCs (Article Processing Charges quand
      les auteurs payent) influencent l’acceptation des articles ? Est-ce que la
      publicité ciblée selon les pratiques des lecteurs internautes est un
      progrès ?
    • Les organismes publics veulent avoir des archives
      ouvertes alors que les archives des
      données originales
      ne sont pas satisfaisantes dans les institutions (cas
      Stapel
      )….
    • Comment comprendre que tous les articles originaux du
      BMJ sont d’accès libre, alors que seulement certains sont libres dans le Lancet
      depuis avril 2013 (APC de 5000 $) ?
    • Que deviennent les articles qui ne concernent pas la
      recherche ? Les débats d’idées, les cas cliniques, les revues de
      littérature, les correspondances, les réponses, les éditoriaux, les nécrologies
      qui font la vie des revues : aura-t-on un payeur ?

    Le meilleur
    et le pire

    • Le peer
      review…  pas de commentaires
    • PLOS ONE : plus de sélection selon une
      stratégie ; publication de tout ce qui est de méthodologie correcte, avec APCs
      (1350 $) ; acceptation de 70 % des articles soumis (2010) ; PLOS
      group 25 millions de $ de CA (2011) en moins de 10 ans….
    • Les APCs avec des institutions qui réalisent qu’elles
      payent 2 fois (les bibliothèques payent les abonnements quand les auteurs
      payent un droit de publication) !
    • La disparition du facteur d’impact… mais remplacé par
      d’autres mesures (incompréhensibles ?), mais pas encore par une évaluation de la qualité par des
      jurys ?
      Quel sera l’impact de la déclaration de San Francisco
      (DORA) ?
    • Qui comprend les notions de green, gold, hybride voire
      ‘toll-access’, en dehors des professionnels dans cette salle… et des décisionnaires
      des institutions (documentalistes, boards) ? Les auteurs et chercheurs
      sont perdus…
    • La publicité des rétractations…  dans certains cas cela montre le professionnalisme
      des rédactions, des chercheurs car reconnaître les erreurs est indispensable..
      mais parfois cela tourne à la chasse aux sorcières….
    • La publication est un métier, et nos institutions
      pensent qu’elles sauront tout faire ? J’ne doute….

    Les truands

    • Des collègues français envoient des articles en payant
      quelques dollars, mais ils n’ont aucune idée du support… Ils ont un  nom de revue anglo-saxonne sur leur CV… Ces
      revues sont une illusion sans perennité..
    • Tout devient possible..   un auteur devient maison d’édition… et la
      production scientifique ne se limite plus à l’article…
    • Les truands/prédateurs ont été révélés par Jeffrey
      Beall et son blog ; ils sont en Egypte, en Inde, en Chine, au Bengadesh
      avec une boite aux lettres en Amérique du nord…    et ils sont de plus en plus nombreux http://scholarlyoa.com/
    • Bentham, OMICS, Hindawi, mais attention tout n’est pas
      à jeter chez tous…..
    • J Beall a une plainte lui réclamant 1 milliard de dollars
      de dommages et intérêts !

    Les
    discussions sur l’avenir de la publication scientifique ne résoudront pas les
    problématiques de la science en général. L’organisation de la science pousse
    aux mauvaises pratiques, dont les publications pourraient souffrir :

    • La littérature contribue à une distorsion de la
      science par la publication plusieurs fois des études dites positives, et la
      non-publication des études négatives
    • La reproductibilité des recherches publiées est
      faible : 15 à 25 % pour des recherches en hématologie/cancérologie, peu de
      données dans les autres domaines
    • 50 % des publications seraient embellies (ex :
      remplacement d’un critère principal de jugement par un critère secondaire dans
      50 % des essais chirurgicaux randomisés)
    • je n’évoque pas les fraudes qui sont rares, les
      plagiats fréquents, les liens d’intérêts non déclarés, et les batailles entre
      auteurs qui ont un effet délétère sur la sérénité des équipes de recherche….

    Je crois en
    l’OA raisonné et contrôlé..   mais c’est
    quoi ? Je ne sais pas encore.

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    2 commentaires

    • C’est vrai que ça devient de plus en plus compliqué, pour ne pas dire de plus en plus illisible… Il y a un point remarquable, cependant, qu’il ne faut pas oublier car il est globalement positif: la disparition totale à très court terme du support papier. Le gain de place dans les bibliothèques et hémérothèques n’est pas négligeable. Songez à la version imprimée des Chemical Abstracts, publiés entre 1907 et 2009, qui doit occuper, à vue de nez, plus de 100 mètres linéaires en comptant les indexes. Ironiquement, les bibliothèques universitaires sont très réticentes à se débarrasser de ces monstres de papier, et ont d’excellents arguments pour les garder (e.g. http://lib.utexas.edu/chem/info/ca.html).
      Un corollaire du « devenir de la publication scientifique » est aussi le devenir du passé des revues. J’espère bien que le gain de place, et donc d’argent, permettra de digitaliser toute la littérature des XIXème et XXème siècles, avant que tout ne soit mangé par les mites. Pas seulement pour la valeur historique, mais pour le contenu scientifique. Il n’est pas rare, en effet, de voir des auteurs modernes prétendre résoudre un problème ardu dont la solution est décrite dans une revue obscure des années 1940. Et il est tout à fait scandaleux de ne pas avoir un accès complet, par exemple, au « Bulletin de la Société Chimique de France » sur internet, journal pourtant publié jusqu’en 1997.

      Répondre
    • Bien d’accord avec votre commentaire pour faire revivre et utiliser ces km d’archives. Merci pour le lien aux Chemical abstracts. Eh oui, « c’est de plus en plus compliqué, voire illisible » d’autant plus que l’on sous-traite à des moteurs pour faire les recherches, et l’on le connait pas les équations de recherche de ces moteurs….

      Répondre

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