Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le plagiat est la partie émergée des mauvaises pratiques en science…. mais il y a plus grave que le plagiat…

Points clés

AFARHier soir a eu lieu la cérémonie annuelle de la remise des prix du SPEPS (Syndicat de la Presse et de l'Edition des Professions de Santé). Je reviendrais sur cette soirée avec des photos. J'ai eu l'honneur d'être le président du jury, et la difficulté de gérer une situation que je n'ai pas voulue. Le jury m'a décerné le premier prix de l'éditorial (je n'ai pas délibéré). Nous faisons très attention aux liens d'intérêts dans ce jury, quite à ne pas toujours faire plaisir… Ce prix a concerné un éditorial "Le plagiat est la partie émergée de la fraude scientifique" publié dans les Annales Françaises d'Anesthésie et de Réanimation en janvier 2013.

Le plagiat ne tue pas de malades, alors que beaucoup d'autres petites tromperies sont probablement plus graves…  je n'excuse pas le plagiat ni l'auto-plagiat…    Je dénonce les donneurs de leçons aveugles. On nous enfume en nous expliquant que les liens d'intérêts sont le problème le plus grave, etc… OUI, déclarons nos liens, et respectons les experts, mais combattons les vrais problèmes ; on nous enfume encore en focalisant tous les griefs envers l'industrie, etc..  OUI l'industrie a des mauvaises pratiques, mais elle change vite et elle a au moins la traçabilité des données,… Ces donneurs de leçons ne voient pas :

  1. Les intérêts des acteurs autour des publications, y compris ces auteurs prêts à tout pour publier, et les rédacteurs favorisant leurs amis (auteurs honoraires) ;
  2. L’embellissement des données, avec par exemple un critère de jugement principal qui change entre le protocole et la publication ; édifiant en chirurgie !
  3. La (non) reproductibilité des publications..  10 à 25 % des articles seraient reproductibles en sciences fondamentales ? et la non communication des données sources ;
  4. Les ‘hot papers’ et 'Quackademic' publiés dans l'intérêt de la revue, plutôt que de la science ;
  5. Open Access et APCs..   avec environ 300 prédateurs !
  6. Les mauvaises pratiques, fabrication, falsification, etc… et des archives académiques pas toujours accessibles (cas Stapel en Hollande)…
  7. DORA pour abandonner le facteur d’impact qui n'a jamais été concu pour évaluer des carrières ;
  8. Tromper le public : autisme et ROR dans The Lancet, études animales présentées comme si elles étaient applicables à l’homme, etc..
  9. On pourrait continuer… car la publication plusieurs fois des données positives, et la non-publication des données négatives sont une distorsion de la science !

J'ai des faits et arguments pour discuter les points ci-dessus : ce ne sont pas des opinions !

Partagez cet article sur les réseaux:
Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

12 commentaires

  • C’est énorme. Je cite : » J’ai eu l’honneur d’être le président du jury » suivi de « Le jury m’a décerné le premier prix de l’éditorial ». MAIS ALLO QUOI. lien d’intérêt CQFD voila.

    Répondre
  • « Nous faisons très attention aux liens d’intérêts dans ce jury, quite à ne pas toujours faire plaisir… »
    INCROYABLE.
    Les œillères, quelle marque ?

    Répondre
  • Le président du jury s’autodécerne le premier prix et nous instruit sur les conflits d’intérêts.
    Parole d’expert !
    Si les conflits d’intérêts tuent les malades, le ridicule, lui…

    Répondre
  • Bonjour,
    merci pour ces commentaires, et je n’ai pas la prétention de vous expliquer que les liens d’intérêts peuvent être gérés. Dans ce cas particulier :
    – je n’avais rien à voir avec les candidatures d’articles, faites par des rédactions que je ne connais pas ;
    – le jury fait très attention aux liens d’intérêts qui sont déclarés et gérés : plusieurs membres du jury ont eu soit à s’abstenir (s’ils sont membres d’un comité de rédaction d’une revue ayant publié un article évalué), soit quitter la salle (directement concerné par la discussion) ;
    – en tant que président, je suis sorti de la salle lors de la discussion des éditoriaux, et je n’avais pas participé au premier tour de votes avant la réunion du jury ; je n’ai pas participé au vote quand La revue La Presse Médicale était concernée, étant membre du comité de rédaction.
    – je suis mal placé pour répondre et je propose de prendre les avis de membres du jury (qui est connu, sera sur le site SPEPS, et dont je peux donner la liste des adresses).
    Je n’ai pas la prétention de convaincre, mais d’apporter les arguments pour se faire un avis. J’ai été bien sûr questionné en public. Je n’ai pas répondu en citant le BMJ qui a posé la question : « Faut-il interdire aux médecins généralistes d’écrire sur la médecine générale ? » voir http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2011/10/en-ao%C3%BBt-2011-fiona-godlee-r%C3%A9dactrice-du-bmj-a-publi%C3%A9-un-%C3%A9ditorial-en-r%C3%A9action-%C3%A0-la-fda-qui-avait-d%C3%A9cid%C3%A9-daccepter.html
    Question difficile sana solution évidente, et laisser les non-experts décider de tout est une proposition. Le débat fait avancer, et je remercie ceux qui ont apporté des commentaires.

    Répondre
  • Je suis surpris que vous ne perceviez pas où se situe le problème. Le conflit d’intérêt n’implique pas que vous ayez influé activement pour que vous soit attribué le prix. Il implique en fait le jury l’ensemble du jury. Comment imaginer qu’il attribue ce prix à son président sans que cette qualité ne l’ait en aucun cas influencé ? Le conflit d’intérêt n’est jamais gérable. Il est. Et il est impossible de définir dans quel sens et avec quelle intensité il influe. Je veux dire que le prix aurait aussi bien pu ne pas vous être attribué alors que vous le méritiez, du fait de ce conflit d’intérêt majeur. Un prix sérieux, crédible, nécessite qu’aucun membre de jury, encore moins son président, soit en situation de recevoir le prix, ou plus largement ait un intérêt direct ou indirect avec le prix. Mais peut être allez vous nous dire que pour juger la qualité d’un article scientifique il faut écrire soit même des articles scientifiques ?

    Répondre
  • Bonjour,
    et merci JS Borde de ne pas vous cacher derrière un pseudo. Vous posez justement la question de la gestion des liens d’intérêts, en remarquant que « le conflit d’intérêt n’est jamais gérable ». En fait, il y a 2 stratégies : la chasse aux sorcières ou la transparence et l’abstention dans les décisions.
    Vous privilégiez la chasse aux sorcières ou MacCarthysme, stratégie actuellement privilégiée par certains groupes. Je ne crois pas que cette stratégie ait montré son intérêt, et dans le domaine des publications, il y a plusieurs exemples. Le NEJM avait pendant 6 ans (1996-2002) exigé que les revues générales ne soient pas écrites par des auteurs ayant des liens d’intérêts et le NEJM est revenu sur sa décision car il n’avait plus de bonnes revues. NEJM et JAMA ont dans les années 80s essayé d’exclure certains experts et sont revenus sur leur politique. http://www.aaup.org/article/moral-education-journal-editors#.Uoe3ZeL5BBZ
    Plus récemment, le JAMA a exigé que les statisticiens des essais n’aient aucun lien avec les sponsors, et le JAMA est aussi revenu sur cette décision.
    La chasse aux sorcières, séduisante sur son principe, n’a pas montré son intérêt. Les autres stratégies n’ont pas montré leur intérêt non plus.
    Merci pour vos réflexions

    Répondre
  • Quelle langue de bois sur la nécessaire déclaration des liens d’intérêts! Il suffit pourtant d’ouvrir les yeux sur la pression lobbyiste infligée au projet de loi sur la transparence. Il suffit pourtant de constater qu’en 2013, il n’y a toujours pas de site internet regroupant les déclarations de liens d’intérêts des experts ou non experts s’exprimant en public. Il est tellement facile de parler de « chasse aux sorcières ». Exagérer le propos, en faire des tonnes pour essayer de convaincre. Vous dîtes : » Je ne crois pas que cette stratégie ait montré son intérêt… » puis vous concluez que cette stratégie : »…n’a pas montré son intérêt. » Votre jugement se transforme en assertion. Bref, de la mauvaise volonté. Je vous invite à lire http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-04/comprendre_la_promotion_pharmaceutique_et_y_repondre_-_un_manuel_pratique.pdf.

    Répondre
  • Bonjour,
    attention, j’ai toujours été et je suis très en faveur de la déclaration des liens d’intérêts. Je le fais toujours moi-même dans la plupart des situations. J’aimerais que d’autres que les professions de santé en fasse autant. voir http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2012/12/excellent-colloque-sur-les-conflits-dint%C3%A9r%C3%AAts-%C3%A0-lh%C3%B4pital-public-o%C3%B9-les-orateurs-ne-d%C3%A9claraient-pas-l.html
    Je n’ai pas de langue de bois sur les liens d’intérêts : je fais partie de la majorité silencieuse qui fait de son mieux pour gérer ces situations. Si je m’exprime, je me fais normalement agresser par une minorité aveugle, dont le champ de vision est limité à certaines pratiques de l’industrie pharmaceutique (non concernée dans la situation discutée).
    Je reconnais tous les travers de l’industrie, mais je ne ramène pas toutes les situations à un unique combat contre l’industrie. L’industrie a amené des progrès majeurs, et la plupart de ses chercheurs sont très honnêtes.
    Les professionnels de santé font probablement mieux que d’autres secteurs d’activité dans le domaine de la transparence, même si cela ne suffit pas.

    Répondre
  • Bonjour
    Il est curieux que les blogueurs attachent autant d’importance aux liens d’intérêt de Mr Maisonneuve pour ce prix alors que tant de problèmes bien plus graves liés à ces liens d’intêrêts méritent d’être dénoncés. En tant que médecin nous sommes influencés plusieurs fois par jour par nos liens d’intérêts (et ceux des autres), conscients ou inconscients, avec l’industrie. Il faut ponc être vigilant quand l’on reçoit une information, c’est notre responsabilité de médecin. Mais c’est ainsi, l’industrie pharmaceutique est indispensable aux progrès de la santé, elle a besoin d’experts, et elle a besoin de vendre ses produits. Ceci étant dit, la publication en ligne de certains liens d’intérêts est une vaste escroquerie intellectuelle (visitez le site http://www.sunshine-act.ordre.medecin.fr/ et vérifiez). A titre personnel, je suis membre de plusieurs « boards » et seuls apparaissent sur le site quelques déjeuners offerts par les laboratoires. Quelle hypocrisie…
    Donc à mon humble avis :
    – non à la diabolisation de l’industrie pharmaceutique
    – oui à une vraie transparence des liens d’intérêts
    – oui à une vraie vigilance de tous
    Cordialement

    Répondre
  • Bonjour,
    merci pour ce commentaire raisonnable, et oui à la transparence.
    J’ai été très critiqué, mais personne n’a cherché à connaître la situation :
    – les articles pour le prix ont été soumis au printemps 2013 par une revue dont je ne connaissais par le comité éditorial (je les ai rencontrés après) ;
    – le président du syndicat m’a proposé d’assurer la présidence sans savoir qu’un de mes articles était parmi les 163 soumis, et j’ai accepté sans savoir qu’un des mes article avait été soumis ;
    – quand j’ai vu la liste des articles, fin juillet 2013, je me suis désisté de l’évaluation de la catégorie ‘éditorial’, et je n’ai plus participé aux délibérations de cette catégorie ; aurais-je dû démissionner du jury ?
    – j’ai explicitement demandé que mon éditorial ne soit pas dans la sélection pour le grand prix.
    Merci pour m’avoir donné l’occasion d’expliquer les faits… alors que ceux qui condamnent n’ont jamais cherché à connaître le déroulement du prix.
    Cordialement

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles populaires

Archives mensuelles

Suivez-nous

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle

Tags

Vous pourriez aussi aimer