Complexe que cette nouvelle histoire qui agite la communauté scientifique, d'autant plus que l'affaire Hwang nous avait traumatisé ! Hwang Woo-Suk est un Coréen qui avait publié 2 articles dans Science en 2004 et 2006 sur le clonage de cellules souches embryonnaires humaines… mais Hwang a été condamné en 2006 pour fraude…. Si vous regardez Science, les 2 articles de Hwang apparaissent rétractés, et des éditoriaux ont discuté le cas en décembre 2006. En janvier 2014, c'est Nature qui a publié des photos de Hwang triomphant !
Depuis janvier 2014, ce sont les cellules STAP qui agitent la communauté scientifique. STAP pour "acquisition de pluripotence déclenchée par stimulus" devraient ^étre appelées cellules souches pluripotentes, développées à partir de cellules somatiques sans manipulation génétique. Des ‘rumeurs’ ont alimenté les milieux scientifiques : est-ce une nouvelle fraude concernant les cellules souches, cette fois-ci provenant du Japon ? La première auteure s’appelle H Obokata, et les 2 articles sont consultables sans correction, ni 'expression of concern' à la date du 28 avril 2014 : "Stimulus-trigerred fate conversion of somatic cells into pluripotency", et "Bidirectional developmental potential in reprogrammed cells with acquired pluripotency". Articles complexes que je ne peux pas expliquer, voir les électrophorèses (images manipulées) ; thèse plagiée… ! Article de collaboration entre RIKEN et Harvard.
Le RIKEN (Grand institut de recherche japonais) a été très très rapide puisqu'une enquête a rendu ses conclusions en 2 mois (le 1 avril 2014)… Nature a commenté le rapport du RIKEN, détaillé les manipulations, admises par Obokata (centre de Kobe), mais les 2 articles de Nature n'ont pas été rétractés… Nature examine le cas, et peut-être qu'un article pourrait être rétracté.. Les communiqués sur le site de l'ambassade de France au Japon sont excellents, et permettent accès au rapport du RIKEN (traduction anglaise). Je copie le dernier communiqué ci dessous (7 avril 2014) :
Le comité d'enquête du RIKEN chargé d'étudier les problèmes soulevés dans les deux articles sur les cellules STAP publiés dans le journal Nature fin janvier a rendu ses conclusions le 1er avril 2014. Le rapport est disponible depuis quelques jours en anglais sur le site du RIKEN. Les déclarations du Président du RIKEN, M. Noyori et du Directeur du Center for Developmental Biology, M. Takeichi sont également consultables aux côtés d'autres documents connexes (en anglais).
Sur les 6 éléments étudiés, il a été conclu que 2 d'entre eux constituaient des cas d'inconduite en recherche imputables au Dr Obokata. Pour les autres problèmes, l'absence de relecture et de révision par les pairs est présentée comme la cause principale, engageant ainsi la responsabilité des co-auteurs. L'ensemble des éléments nuit gravement à la crédibilité scientifique des articles, met en avant des comportements qui dérogent à l'éthique scientifique et fait apparaître de graves problèmes dans les procédures de révision des articles scientifiques au RIKEN.
Le RIKEN s'est donc engagé à étudier les raisons qui ont conduit à cette situation et à prendre des mesures pour prévenir ce genre de situation à l'avenir, en redéfinissant par exemple les règles et directives internes du RIKEN sur l'inconduite et la négligence. Des mesures disciplinaires sont également prévues pour les responsables. Enfin, le RIKEN s'engage à ré-évaluer le phénomène des cellules STAP d'un point de vue scientifique à l'aide d'un programme de recherche qui devrait aboutir dans 1 an.
Peut-on proposer à l'ANRS de refaire l'étude controversée à La Pitié Salpétrière, cela calmerait la communauté scientfiique ? Cela traine depuis 4 ans…..
Je remercie Xavier Perrot qui m'a transmis le lien pour le site de l'Ambassade de France au Japon, et François Locher pour m'avoir alerté.