Les premiers articles de The Lancet Psychiatry ont été publiés le 2 mai 2014, et c'est un évènement car, bien sûr, la qualité est au rendez-vous. Huit articles ont été mis en ligne et en accès libre : 1 éditorial, 1 article original, 3 revues générales (series), 1 commentaire, et 2 'insights'. La rédaction a décidé d'avoir une thématique : le suicide, bon choix ! Les articles sont bien écrits, ce qui traduit un travail éditorial majeur… C'est comme cela que l'on reconnait les rédactions qui travaillent bien. Les relectures ont dû être attentives avant publication. Cette nouvelle revue de psychiatrie fait de la science, et non pas de la psychiatrie verbeuse, sans réelle méthodologie de recherche… C'est pour cela que cette revue sera gagnante.
L'éditorial présente le numéro, mais évoque peu la stratégie future de Lancet Psychiatry. Je suppose que les auteurs des articles publiés ont payé un droit (5 000 USD) pour être en accès libre, sauf que le grant étant du NIH.. y-a-t-il eu négociations ?
L'article original est excellent, sur 10 pages, signé par des américains, de bonne qualité rédactionnelle avec une vraie méthodologie (certains psychiatres savent faire, par tous !) : "Newspaper coverage os suicide and initiation of sucide clusters in teenagers in the USA...". Il s'agissait de comparer des clusters de suicides avec des groupes contrôles. L'étude a porté sur 48 groupes de suicidés (3 à 11 suicides par groupe, moyenne 3,88 !). En bref, il semble que les articles de journaux grand public (et les réseaux sociaux) auraient un impact sur les taux de suicides groupés.. Il me faudrait l'avis d'un psychiatre pour interpréter ces données. J'ai repris l'interprétation décrite en page 8 :
We believe our study to be the first to analyse a national sample of statistically inferred adolescent suicide clusters by comparison with a matched control group of non-cluster suicides. We found publication rates of news stories about the young people who had died by suicide in our study, and of news stories about other suicidal individuals, to be significantly higher after the index suicide in a cluster than after a non-cluster suicide. Additionally, more prominent, explicit, and detailed reporting on any suicide in the wake of an initial adolescent suicide was associated with the occurrence of a subsequent adolescent suicide. Our findings constitute the first available information about the circumstances differentiating a suicide that leads to a suicide cluster from one that does not. Together with previous research,2, 26 our findings suggest that the vulnerabilities characteristic of suicidal youth might be compounded in the context of media reporting on a previous suicide. Our findings emphasise the importance of adherence to media guidelines in the wake of a suicide, and of heightened postvention efforts with vulnerable adolescents after a suicide that receives media attention.
Gould MS, et al. Newspaper coverage of suicide and initiation of suicide clusters in teenagers in the USA, 1988-1996: a retrospective, population-based, case-control study. The Lancet Psychiatry Published online May 2, 2014.