Cette affaire a été décrite dans des médias français le 25 septembre 2014, par exemple Le Figaro et sur Egora. Le Pr Alain Malafosse, psychiatre aux hôpitaux de Genève, a été révoqué et est revenu en France (Hérault). Une procédure est en cours, avec perquisition du domicile en France, etc… Le préjudice serait de 1,7 millions de francs suisses. La notice de rétractation signée par les co-auteurs (notice payante, ce qui est INADMISSIBLE) explique que A Malafosse a fabriqué des données, ceci suite à une investigation demandée par le doyen de la faculté de Médecine de Geève. Le titre de l'article : "Childhood maltreatment and methylation of the glucocorticoid receptor gene NR3C1in bipolar disorder". Les faits ont, semble-t-il, été reconnus par le Pr Alain Malafosse. L'article de janvier 2014, dans le British Journal of Psychiatry a été rétracté en août 2014 (voir image). Je reproduis des extraits de l'article de La Tribune de Genève :
«A la suite d’une plainte à l’interne d’une collaboratrice, une enquête menée par l’Université, rendue en mai, a décelé une fraude scientifique. C’est très grave», explique Henri Bounameaux, doyen de la Faculté de médecine. Raison pour laquelle l’article a été retiré de la revue «British Journal of Psychiatry» et l’intéressé révoqué en juillet. L’enquête n’a pas décelé d’autres falsifications de ce collaborateur en poste durant dix-neuf ans à Genève ni de complicité à l’interne.
Ces faits, le professeur mis en cause les reconnaît. «Les données biologiques utilisées dans cette recherche sont fausses, indique-t-il depuis son domicile de l’Hérault (F). Une partie de ces données n’ont pas été produites, mais inventées.» Par qui ? Il répond sans plus de précision: «Je suis responsable.» L’étude en question devait déterminer si les traumatismes vécus dans l’enfance modifient l’ADN chez les personnes souffrant de troubles bipolaires. Les résultats ont été manipulés pour servir la démonstration. Cette corrélation a pu être établie avec les personnes borderline, par le même professeur, dans deux études qui, elles, n’ont pas été remises en cause."
Merci à François Locher, Pierre Durieux et Xavier Perrot
3 commentaires
Bonjour,
J’ai lu l’article du Figaro sur cette affaire et il me semble que la procédure pénale en cours porterait sur une escroquerie non liée à la publication rétractée pour falsification de données.
Merci pour cet article très intéressant !
Bonjour,
Voici la dernière nouvelle de l’affaire Malafosse, dans la presse genevoise: M. Malafosse évite la prison avec sursis, car il rembourse 2/3 du montant détourné (730 000 sur le 1,2 million frs).
Et l’Université de Genève et les Hôpitaux se montrent satisfaits de cet accord! Incroyable: falsifier des données, détourner de l’argent, fuire en France pour échapper à la justice suisse, échapper à un arrêt international, finalement, ce n’est pas si grave que ça. La totalité du montant n’est pas remboursé, un solde de 470’000 frs, ce n’est rien, rien du tout.
L’article de presse ne mentionne pas le nom de Malafosse, et est un excellent exemple de la maîtrise de la communication institutionnelle universitaire: le scandale n’a pas eu lieu, « tout se termine bien », et tout le monde se félicite. L’Université de Genève n’est pas éclaboussée, elle a bien « géré » l’affaire.
Comment la citoyenne que je suis peut-elle vraiment croire que l’affaire est finie? Où sont les étudiants formés par M. Malafosse? Comment maîtrisent-ils l’éthique scientifique? Ce psychiatre a-t-il lui même consulté pour comprendre ses propres comportement? D’autres délits que l’invention de données, détournement d’argent, faux dans les titres, et fuite ont-il été commis? La justice française a-t-elle enquêté de son côté sur cet élu, et quels sont les résultats? Ont-ils été publiés?
Bref, je reste sur ma faim.
Sylvie Vullioud
Erratum:
Voici le lien sur l’article de presse précité:
Un professeur a détourné 1,2 million, il rembourse (La Tribune de Genève, 20.05.2016)
http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/professeur-detourne-12-million-rembourse/story/10849232
Sylvie Vullioud