Joachim Boldt était un anesthésite allemand, Heildelberg, dont envion 90 articles ont été rétractés de la littérature. Je dis 'était' car il ne pratique plus son métier. Nous avons publié 5 billets sur son histoire. Au moment des rétractations (2011), outre le fait que Boldt soit reconnu comme un fraudeur, les raisons des rétractations étaient le plus souvent "absence de comité d'éthique". Est-ce que l'absence de comité d'éthique est une raison suffisante pour rétracter un article ? Ne vaudrait-il pas mieux publier une "expression of concern", car absence de comité d'éthique ne veut pas obligatoirement dire fraude, mais au minimum négligence ?
Dans le cas de J Boldt, une commission d'enquête universitaire (Landësarztekammer Rheinland-Pfaalz) a mis en évidence, après les rétractations des articles, des données inventées, des irrégularités dans les expériences, etc.. et une autre Université (Justus-Leibig Universität Giessen) a audité des travaux et constaté que des articles non rétractés reposaient sur des données fausses ! Ceci explique qu'en novembre 2014 (vol 119, numéro 5), SL Shafer, rédacteur en chef de la revue Anesthesia & Analgesia décide de rétracter un article de 1996, sur la base du rapport de l'Université.
Dans les cas de fraude majeure, il est très difficile de savoir quels articles rétracter ! Doit-on rétracter tous les articles du fraudeur au prétexte qu'ils sont tous suspects, ou doit-on rétracter ceux pour lesquels une preuve de la fraude a été obtenue (en général par l'Université) ? Les revues sont dans une position difficile, car elles ne peuvent pas auditer les données sources (ce n'est pas leur mission), et les Universités ont une certaine tendance à cacher, et mal auditer leurs chercheurs… classique….