Parmi les fraudeurs identifiés par les revues biomédicales, il y a beaucoup d'anesthésistes-réanimateurs. Citons Scott Reuben, Joachim Boldt, ou encore Yoshitaka Fujii… à eux 3 ils ont plus de 300 articles rétractés. Félicitons les rédacteurs des revues de ces spécialités pour avoir eu le courage de prendre ces décisions.. Les rédacteurs se concertent, partagent leurs suspicions et signent des lettres communes si besoin. A la question, pourquoi tant de fraudes dans cette discipline, je réponds en général : "parce qu'ils sont plus exigeants, plus honnêtes et savent investiguer". Encore 2 exemples récents :
European Journal of Anesthesiology (EJA) a rétracté un article parce qu'un des auteurs n'était pas d'accord avec la soumission et la publication ; cette note de rétractation apparaît dans le numéro d'avril de EJA, et elle est pas explicite… pour comprendre l'histoire, il faut lire le billet de Adam Marcus ; en fait la signature d'un auteur a été imitée, des résultats ajoutés pour des travaux majeurs faits dans un hôpital que cet auteur lésé a quitté il y a 6 ans… toujours dangereux de s'approprier les données des collègues sans les informer explicitement ! Bravo car EJA a retiré l'article !
Dans l'histoire des faux reviewers (voir billet du 30 mars), les revues d'anesthésie-réanimation ne se sont pas fait prendre.. Aucune revue de ce domaine parmi les listes de cas suspects : bravo encore à ces rédacteurs vigilants.
Je ne suis pas sûr que toutes les disciplines soient aussi transparentes que l'anesthésie-réanimation. parfois des experts cherchent à cacher pour éviter que le grand public ne soit au courant.