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Complaisance de PLOS ONE pour une article de pneumologie d’une équipe française ? Oui d’après JP Sculier

Points clés

SculierFélicitons JP Sculier à Bruxelles pour son combat contre les malversations dans les publications. Il vient de publier un article de synthèse dans Les Cahiers de Psychologie Clinique (2015/1, n°44, p 13-34), dont le titre est "Les manques à l'intégrité scientifique et médicale". J'ai lu avec plaisir cet article de 20 pages qui évoque la plupart des cas de fraude, et présente avec discernement les erreurs et les fraudes. Cet article est une bonne introduction au thème de l'intégrité. Bien sûr, la course "Publish or perish" serait responsable de tout.. et je le crois. Tout y est dans cet article, formation des jeunes, liste de logiciels gratuits anti-plagiat que je ne connaissais pas, l'ignorance de la bibliométrie, la naïveté de certains leaders d'opinion, etc….. et une liste de 35 bonnes références. 

J'ai noté une critique d'un article dans PLOS ONE (31 octobre 2014) par une équipe française, article qui a eu les honneurs de la presse, et pour lequel JP Sculier nous propose de prendre du recul. Le titre de cet article "Sentinel circulating tumor cells allow early diagnosis of lung cancer in patients with chronic obstructive pulmonary disease". Je cite le commentaire de JP Sculier (page 12), car je ne suis pas pneumologue, et ne peux avoir d'avis de fond : Une équipe française sort à peine un article dans la revue en ligne PLOS one (20) qu’une campagne de presse est lancée annonçant une véritable révolution dans le dépistage du cancer bronchique. Les auteurs ont recherché, chez des sujets à haut risque atteints d’une bronchopneumopathie obstructive chronique (BPCO), des cellules cancéreuses dans le sang dans le cadre d’un dépistage par tomodensitométrie thoracique. La série compte 168 patients sans anomalie radiologique et suivi prospectivement. Cinq de ces malades vont à un moment avoir le test positif, à savoir l’apparition dans le sang de cellules néoplasiques détectées au microscope alors que leur tomodensitométrie est normale.Tous les cinq vont voir apparaître un nodule pulmonaire dans les 1 à 4 ans suivant la positivité du test. Ils seront tous opérés et les nodules s’avéreront cancéreux. Il n’y a pas de récidive postopératoire après un suivi d’un an. Je suis directement contacté par un journaliste du journal Le Soir pour donner mes commentaires, après avoir pris rapidement connaissance des travaux de l’équipe française. Je suis d’emblée étonné qu’ils rapportent dans leurs publications n’avoir aucun conflit d’intérêt alors que cette étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat « public-privé » avec une société de tests diagnostiques. De plus, l’annonce ne mentionne pas les travaux préalables de l’équipe qui avait pratiqué ce test en préopératoire chez des patients porteurs d’un cancer bronchique au stade précoce (21). Sur 208 patients, le test est positif dans 36 % des cas et la présence de cellules cancéreuses circulantes en grand nombre s’avère de mauvais pronostic. Il y a donc à la fois une manoeuvre d’embellissement devant la presse et une occultation des conflits d’intérêt commerciaux. Une analyse similaire sera publiée plus tard par le Panorama du médecin (22). En rapportant leurs résultats comme spectaculaires et particulièrement innovants, les auteurs veulent augmenter leur renommée, très probablement pour faciliter l’octroi de crédits pour leur laboratoire.

Amis pneumologues français, êtes-vous d'accord avec JP Sculier ? Est-ce que PLOS ONE se contente d'un peer-view plutôt que d'un peer-review ?

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3 commentaires

  • Bonjour,
    Je ne suis pas pneumologue mais je confirme qu’il se passe des choses très grave à PLoS ONE. Je publierai bientôt quelques cas de fraudes et des mauvais comportments des gens qui gèrent ce journal. Cependant, je suis reviewer pour PLOS ONE et je peux vous confirmer que tout dépend de l’éditeur avec qui on travaille. J’ai eu récemment a travailler avec Prof Marià Alemany de Barcelonne, éditeur à PLoS ONE, et j’ai vu qu’il respecte les standards et les règles du peer-review.
    Bien cordialement,
    SM

    Répondre
  • Bonjour
    La nécessité ou plutôt l’obligation de l’OPEN peer review process, qui ne va certainement pas résoudre le problème de transparence mais à la limite l’améliorer.
    Intéressent, Seraya Maouche a bien mentionné dans son commentaire le conflit d’intérêt; j’aimerais bien savoir où vous allez publier ces cas de fraudes.

    Répondre
  • Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire de Jean-Paul Sculier. Cet article était pour le moins prématuré (faible effectif; course des revues pour la première publication) et avec conflits d’intérêt évidents.
    EL

    Répondre

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