L'éditorial de R Horton, dans The Lancet du 11 avril 2015, fait vraiment très mal. Richard Horton est rédacteur en chef du Lancet, et connu pour des engagements forts. Il rapporte anonymement des propos entendus lors d'un symposium à Londres les 1 et 2 avril. Lors de cette réunion 'secrète', pas de photos, pas d'autorisation de parler, etc…
Je reprends le 2ème paragraphe de R Horton : Le cas contre la science est simple : une grande partie de la littérature scientifique, peut-être la moitié, est tout simplement fausse. Contenant des études avec de petits échantillons, aux effets minimes, aux analyses exploratoires invalides, et avec des conflits d'intérêts évidents, avec l'obsession de suivre des tendances à la mode d'importance douteuse, la science a pris un virage vers l'obscurantisme. En pratique 'de mauvaises méthodes donnent des résultats'
Je vous suggère d'interdire la lecture du reste de l'éditorial aux jeunes générations qui découvrent des pratiques sordides… tout y passe dans cet éditorial : l'endémie de mauvaises pratiques est alarmante ; les scientifiques sculptent les données ! they 'retrofit' hypothesis to fit their data (bien dit !) ; les rédacteurs et les institutions sont responsables…. les procédures d'évaluation favorisent ces comportements…
Je cite 3 phrases vers la fin :
Those who have the power to act seem to think somebody else should act first.
The good news is that science is beginning to take some of its worst failings very seriously.
The bad news is that nobody is ready to take the first step to clean up the system.
Seuls, les physiciens des particules ont pris en considération ce problème. Les travaux sont critiqués par petits groupes. La signification a été mise à 5 sigma, soit une valeur de p de 3 x 107, soit 1 sur 3,5 million. Nous avons vu les directives des NIH pour la reproductibilité de la recherche préclinique. Commençons par p en remplaçant 0,05 par 0,001 !
6 commentaires
Bonjour,
En rapport avec les directives des NIH pour la reproductibilité, voici un article NATURE – NEWS sur la position des sociéts savantes américaines.
US societies push back against NIH reproducibility guidelines
http://www.nature.com/news/us-societies-push-back-against-nih-reproducibility-guidelines-1.17354
Bien à vous,
Seraya Maouche
Editorial étonnant, mystérieux même dans les premières lignes.
Et maintenant, qui fait quoi? Je veux dire après l’indignation.
Sinon, le p est 3 x 10 puissance -7.
Bonjour,
merci pour ces commentaires. La réponse : personne ne veut lutter car trop d’enjeux….. Attendons le congrès sur le gaspillage de la recherche fin septembre 2015 à Edinburgh..
Cordialement
H Maisonneuve
Promotion et notoriete d’une équipe ou d’un individu voilà le but principal des publications qui sont toutes biaisées. On formule des hypothèses dont on connaît la réponse avant l’étude. Ceci explique que l’on revienne souvent en arrière après avoir constatée qu’une nouvelle méthode à la mode n’apporte rien de plus en terme de service médical rendu. Le but est aussi de faire tourner le système et le business avec la complicité des gouvernements.
Comment faire pour savoir « qu’une grande partie de la littérature scientifique, peut-être la moitié, est tout simplement fausse » ??
Ensuite, effectivement, le p à 0.05 n’est qu’une convention arbitraire. Fisher lui même proposait d’adapter ce seuil au cas par cas. A mon sens, c’est plus l’absence d’esprit scientifique en médecine qui est le véritable problème. Les médecins ne sont pas très exigeants en terme de preuve, de démonstration, de réfutation, etc…Ils se basent toujours sur les avis de ceux qu’ils jugent comme plus savants ou experts. Nous sommes toujours dans l' »Eminence Based Medicine » et il serait temps de montrer à tous ceux qui n’aiment pas l’Evidence Based Medicine qu’elle n’est en fait pas une réalité…
En tout cas, il est urgent de former les médecins à la démarche scientifique et à l’esprit critique.
Bonjour,
il existe beaucoup de données qui font supposer qu’au moins 50 % de la littérature est fausse :
1° des données d’embellissement comme l’ont montré les comparaisons de protocoles avec les publications pour des essais randomisés de chirurgie dans les meilleures revues… impressionnant.. regardez http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2013/03/ce-type-darticle-est-rare-et-jai-bien-aim%C3%A9-dans-annals-of-surgery-de-d%C3%A9but-2013-des-hollandais-ont-analys%C3%A9-des-publicat.html ou allez voir http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2013/07/nous-avons-vu-que-des-essais-randomis%C3%A9s-contr%C3%B4l%C3%A9s-en-chirurgie-posaient-quelques-probl%C3%A8mes-lorsquils-%C3%A9taient-publi%C3%A9s.html
2° et les recherches animales !!! voir http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2014/06/publications-des-recherches-animales-aucun-progr%C3%A8s-depuis-20-ans-voire-pire-.html ou encore http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2014/04/trop-d%C3%A9tudes-animales-publi%C3%A9es-nous-font-croire-%C3%A0-tort-que-des-m%C3%A9dicaments-marchent.html
3° Les 5 articles du Lancet début 2014 sont plein d’exemples troublants http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2014/02/recherche-augmenter-la-valeur-et-r%C3%A9duire-le-gaspillage-5-les-rapports-incomplets-ou-inutilisables-de.html
4° les conférences de Doug Altman sont aussi très informatives et toujours pleines d’exemples http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2013/10/avant-le-congr%C3%A8s-du-peer-review-equator-a-organis%C3%A9-un-meeting-dune-centaine-de-personnes-pour-discuter-des-objectifs-de-ce.html
5° et la non reproductibilité des publications est très élevée.. Des résultats arrivent encore sur cette question
La conférence REWARD à Edinburgh fin septembre apportera des informations.