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D’après vous, quels sont les points de dysfonctionnement dans la réalisation d’une thèse

Points clés

carnets de thèseJ’ai lu avec plaisir « Carnets de thèse » de Tiphaine Rivière, bande dessinée de 180 pages. J’ai bien aimé, même s’il ne s’agit pas d’une thèse d’exercice de médecine, mais d’une thèse à La Sorbonne ! Le chemin de croix des thésards est décrit de façon très réaliste.. c’est bien fait…  et souvent en médecine, ce chemin de croix est identique. A lire pour se détendre, mais c’est du vécu !

Revenons aux thèses d’exercice de médecine… J’ai mon opinion pour décrire les dysfonctionnements car je forme des internes très souvent, ou des doctorants en science. Les thèses de science sont mieux encadrées que les thèses de médecine. En France, des doyens commencent à exiger des thèses/articles. Par thèse/article, certains demandent un truc hybride (un article mais une introduction de 30 pages par exemple), ce qui complique le travail du thésard. S’ils veulent un article, pourquoi ne demandent-ils pas un article ? Non, ils veulent plus compliqué, ils veulent une thèse/article…. et un article s’écrit au sein d’une équipe….  donc les thèses devraient être faites par un groupe de 2 à 5 thésards….

Qu’est ce qui dysfonctionne le plus dans une thèse de médecine ? Voici mes réponses :

  1. Le directeur de thèse…  certains ne connaissent pas les principes de base de la méthodologie de recherche, d’autres changent la question de recherche quand 50 % du travail est fait, certains n’ont pas le temps, etc…   et certains ne savent pas comment définir une thèse..
  2. Les recommandations : quand elles existent, elles ne sont pas assez claires ; dans certaines facultés, il y a 2 pages sur ‘comment dactylographier les références’, mais rien sur la bonne méthodologie de recherche.. ;
  3. Je rencontre régulièrement des groupes d’internes confrontés à la rédaction et voici le profil de l’interne motivé, honnête et voulant bien faire sa thèse (ou son mémoire de DU), voire un article :
    • Les demandes de son directeur de thèse sont pas claires, pas explicites sur le plan méthodologique d’abord…  en bref : ‘on m’a montré une base de données du service, dont je n’ai pas bien compris d’où elle vient, et on m’a demandé de faire ma thèse et un article » ; il n’y a pas de question de recherche… c’est une base de données à exploiter, comment ?
    • L’aide du directeur de thèse pour la rédaction est variable : des directeurs de thèse ne savent pas écrire et corrigent mal la forme sans vraiment évaluer le fond…
    • Quand le directeur de thèse sait écrire, il rend un manuscrit avec plein de notes pas lisibles dont on essaye de tirer quelque chose ;
    • Mon directeur veut une publication, mais il ne veut pas me dire qui seront les auteurs « On verra plus tard »
  • L’email ci-dessous est vrai ; je l’ai rendu anonyme sans changer un mot :
Interne au CHU de xxxx, j’ai assisté avec grand intérêt à votre formation organisée via Pr xxxxx, il y a quelques mois.
Ma thèse est terminée. Si l’ordre des auteurs avait été déterminé entre mon directeur et moi, des chefs bouleversent un peu la donne à l’heure où sonne le temps de la soumission (que je m’apprêtais à gérer moi-même).
Dois-je respecter une certaine hiérarchie confraternelle et céder la place de 1er auteur au profit de mon directeur et du service dans lequel je ne vais pas travailler dans le futur mais où l’on m’a donné l’opportunité d’apprendre ? Ou dois-je fuir avec les données, les tableaux et les pdf de la biblio qui sont dans mon ordinateur… ?
Auriez-vous un document ou une référence, rappelant d’éventuelles règles déontologiques à ce sujet?
Merci d’avance pour vos conseils. 
Et j’en ai d’autres… la semaine dernière, une interne m’a appelé pour un avis : on lui a dit son article avait été refusé parce qu’elle était interne, et que pour la soumission suivante, un praticien en premier auteur serait mieux ! En 2015, cela existe encore…    bienvenu aux jeunes !
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6 commentaires

  • Bonjour,
    Ce qui m’étonne régulièrement, c’est qu’un médecin puisse être directeur de thèse sans avoir d’HDR.
    De même, est-ce que le but de l’exercice médical est de produire de la connaissance ou de soigner des patients ? Dans ce dernier cas, j’aimerais avoir votre avis sur l’utilité de produire un article (de recherche?) pour cette finalité.
    Kinésithérapeute et doctorant (3ème année de thèse de science), je vois l’évolution des études avec la réforme des études de kinésithérapie et ce type de question se pose aussi sur les actuels et futur mémoire des étudiants en kinési.
    Est-ce qu’un bon mémoire clinique type report de cas n’est pas plus adapté qu’un mauvais mémoire de recherche puisque fait sans la structure de recherche nécessaire ?
    En attente de votre avis,
    Thomas

    Répondre
  • Merci pour votre commentaire. Deux points :
    1) je pense qu’un article est mieux qu’un mémoire pour de nombreuses raisons : l’article est pérenne et archivé, et citable tandis que le mémoire est souvent perdu pour la communauté ; l’article est soumis à un comité de lecture, ce qui est plus difficile qu’un jury car nombreux sont les jurys dits de complaisance ; faire faire des mémoires par des centaines d’étudiants consomme de l’énergie et du temps des directeurs de mémoires et étudiants mais faire un article par groupes de 3 à 5 étudiants est plus formateur tout en diminuant la charge de travail des enseignants….
    2) oui, il vaut mieux un bon mémoire de type rapport de cas qu’un mauvais mémoire de recherche : OK
    Cordialement

    Répondre
  • merci pour ces réponses.
    De ce que j’ai vu, les mémoires sur articles sont soumis sous réserve de soumission, pas d’acceptation, donc ça n’engage pas nécessairement la qualité, si ?
    L’idée d’un article par plusieurs étudiants est certainement à creuser, mais quelle est la place respective et l’implication de chacun ? Je me souviens d’un DIU avec un mémoire fait à 2 où l’implication relative des 2 étudiants était très discutable….
    Je me demande votre avis sur des directions de thèse médicale sans HDR, ne serait-ce pas un pré-requis ? De même que les mémoires de « recherche » des paramédicaux qui sont légalement dirigés par des enseignants avec un diplôme de cadre de santé (donc de management) et ne peuvent l’être avec un master2 ou une thèse si pas de diplôme de cadre…

    Répondre
  • Vos remarques sont bonnes : effectivement, pour une thèse de médecine, il est difficile de demander l’acceptation de l’article lors de la soumission ; les délais d’acceptation peuvent être longs et ne correspondent pas aux pratiques de la thèse de médecine ; pour une thèse de science, plusieurs années permettent d’exiger l’acceptation des articles.
    Effectivement, le travail en groupe a des risques de déséquilibre du travail de chacun, mais il apprend à travailler en équipe ; c’est important car dans la vie professionnelle, nous sommes souvent appelés à travailler en équipe.
    Pour savoir qui peut diriger une thèse, je ne suis pas compétent pour vous répondre ; je sais que le diplôme n’est pas obligatoirement le sésame qui atteste d’une capacité à diriger des recherches, mais en moyenne, c’est plutôt un point positif.

    Répondre
  • Bonjour,
    Peut-être faut-il distinguer tout de même une thèse d’exercice (thèse de médecine) d’une thèse d’université.
    Les objectifs, durées et exigences sont assez différents (on peut encadrer une thèse de médecine sans HDR par exemple, contrairement à la thèse d’université). La thèse de médecine est nécessaire car un médecin doit être docteur en médecine et qui dit docteur dit thèse. Mais on ne demande pas à tous les médecins d’avoir fait un réel travail de recherche. Le compromis actuel est assez bon : on peut être médecin sans avoir produit de réel travail scientifique et si on veut faire un réel travail de recherche, la thèse d’université est le bon cadre.
    Sur l’archivage, en France, toutes les thèses sont archivées, y compris les thèses d’exercice (voir SUDOC par exemple). Elles sont sans doute moins accessibles que les articles publiées mais accessibles tout de même, au moins à un public national.

    Répondre
  • Il y a de nombreux pays ou l’on finit ses études de médecine et on ne passe pas de thèse. La thèse d’exercice en France est pure excuse pour marquer le début de la vie professionnelle; Elle a plus un interet social que scientifique… même si nous sommes nombreux à essayer de lui redonner un sens autre que le purement social. La médecine étant science, il me semble logique que le candidat ait fait la preuve, au moins une fois dans sa vie, qu’il est capable de produire un travail scientifique.

    Répondre

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