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Cas IS n° 17 : La complaisance au cours du peer review… quelle fréquence ?

Points clés

Enfin, je suis relecteur pour une revue prestigieuse

Vous êtes un étudiant et vous terminez votre thèse de doctorat en sciences. Vous êtes invité à relire un manuscrit pour un journal pour la première fois. Le système d’évaluation par les pairs assure la qualité des revues et vous êtes excité de faire partie des experts qui évaluent les manuscrits avant publication.

Vous lisez le résumé qui vous a été montré, et vous savez que votre expertise vous permet d’effectuer une analyse approfondie. Vous acceptez l’invitation pour faire cette évaluation. Le manuscrit vous est adressé confidentiellement, sans les noms des auteurs.

En lisant le manuscrit, vous êtes en mesure de déduire que le premier auteur est un ami personnel proche avec qui vous avez travaillé dans le passé. Il devrait avoir une promotion majeure, en étant bientôt nommé professeur. Il pourra alors vous aider dans votre carrière. Vous remarquez que le manuscrit contient des lacunes importantes dans l’analyse de données, et la question de recherche n’est pas claire. Vous pensez qu’il devrait être rejeté, au pire révisé après des modifications majeures qui demanderont du travail et du temps. Vous savez que, dans ce petit monde, votre ami saura peut-être que vous avez évalué son manuscrit… et que vous l’avez rejeté !

Que faîtes-vous ?

  1.  Après avoir accepté l’évaluation, j’écris au journal pour dire que je pense connaître l’auteur principal, et que j’ai un lien d’intérêt qui ne me permet pas d’évaluer le manuscrit.
  2.  Je vais relire le manuscrit rapidement sans mentionner les problèmes de fond qui pourraient faire rejeter l’article. Je propose au rédacteur en chef d’accepter le manuscrit sous réserves de modifications mineures ? Je ne nuis pas à la carrière de mon ami, et je ne lui dis rien.
  3.  Je contacte mon ami pour lui dire que je suis relecteur, et que j’ai des critiques sévères. Je vais voir avec lui comment répondre au rédacteur en chef du journal afin que mon ami fasse les corrections choisies ensemble. Je ne déclare pas le lien d’intérêt.
  4.  Je contacte mon ami pour lui dire que je suis relecteur, et que j’ai des critiques sévères. Je lui propose de répondre au journal en déclarant mon lien d’intérêt. Nous allons relire ensemble ma réponse et dire au rédacteur que nous nous sommes parlé.

Il n’y a qu’un bon choix, mais est-il bon ?

Le bon choix, c’est de refuser d’évaluer l’article car il existe un lien d’intérêt. Je ne suis pas en position de choisir entre l’intérêt du journal (refuser) et l’intérêt de mon ami (publier). Est-il le bon choix car en pratique, mon ami peut savoir un jour que je n’ai pas voulu l’aider dans sa carrière…   car il ne lui manque plus qu’un article pour sa promotion. Il peut me parler du refus, me questionner voire demander si j’ai été au courant ? Que répondre alors. Oui, refuser, déclarer un lien et probablement en informer mon ami !

Les réponses 2, 3 et 4 ne sont pas acceptables. Le travail de relecteur est considéré comme confidentiel et vous ne pouvez parler d’un manuscrit que vous avez en relecture qu’au rédacteur en chef. Eventuellement, vous pouvez solliciter l’autorisation du rédacteur en chef pour parler du manuscrit avec un pair, voire avec l’auteur.

 

Les cas proviennent de situations réelles adaptées pour n’identifier personne ; ce sont des cas personnels, des cas d’autres collègues, ou des cas empruntés à dilemma games. Tous les cas d’intégrité scientifique de ce blog sont sur cette URL.

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