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Trop de complices : Médiapart revient sur un ‘cas chimiquement pur d’omerta médicale’. Du rififi en médecine interne !

Points clés

MediapartNous avons évoqué plusieurs fois les protections diverses qui ont empêché les investigations à la Pitié-Salpétrière. L'article du NEJM devrait être rétracté car les données sources ne sont pas accessibles ! Des experts pensent que la non communication des données sources devrait devenir une cause de rétractation !! Il n'est jamais trop tard pour corriger la science…

Il s'agit d'un dossier dans lequel Médiapart a été embobiné par le président de UPMC. En bref, c'est un essai d'IL2 dans les vascularites causées par HCV, publié dans le NEJM par une équipe de chercheurs de médecine interne de la Pitié-Salpétrière. Des doutes majeurs sur cet essai qui a eu une correction dans le NEJM suite à un audit….   Il s'agit d'un conflit entre chercheurs dans lequel les institutions ne se mouillent pas, car il n'y a jamais eu d'investigations approfondies…  Les bruits perdurent et si Médiapart revient une nouvelle fois sur cette histoire dans un article de 7 pages, c'est qu'il serait probablement utile d'aller voir. Médiapart (4 mars 2016) reprend en détail les faits (bien écrit, avec l'historique de l'affaire), et suggère que les complices sont nombreux. Ce qui est ennuyeux, ce sont les commentaires sur Médiapart qui portent l'opprobe sur les professionnels de santé en général ; ces commentaires généralisent à partir du comportement de quelques personnes. Je reste persuadé que la plupart des chercheurs sont honnêtes. Faut-il considérer que des experts savent et que ne rien dire est être complice ? L'article de Médiapart liste les complices :

  • Parmi les co-auteurs, certains doivent avoir des doutes : complices ? Ils sont muets, muets……
  • Médiapart signale que le premier auteur de l'essai publié dans le NEJM 'se prépare à être nommé professeur'. Peut-on supposer que le CNU qui doit le nommer est complice ?
  • Dans les médias, les Prs D Klatzmann et P Cacoub (co-auteurs) ont évoqué une 'révolution thérapeutique' : complices ?
  • Un consentement de malade pose problème car obtenu après la publication de l'article du NEJM ; l'article disait que tous les patients avaient signé un consentement : mensonge ?
  • Un audit a montré des erreurs sur la cryoglobuline, ne correspondant pas à la réalité, découvertes par la directrice du labo de la Pitié et signalées à l'ANRS (Pr JF Delfraissy) : corrections dans le NEJM faites mais…..  complices ?
  • Le NEJM n'a surtout pas cherché à aller plus loin, son objectif étant d'éviter la rétractation : complice ?
  • L'audit a montré quelques déviances par rapport aux bonnes pratiques cliniques…  par exemple "Il n'est pas possible de déterminer qui a constitué les fichiers Excel utilisés pour la publication'' : des complices ?
  • L'Université Pierre et Marie Curie(UPMC) a fait une investigation dont le rapport n'a pas été rendu public ;  l'ANRS et l'UPMC considèrent que le sujet est clos !!!!  Et le NEJM s'aligne sur l'avis de l'ANRS et de l'UPMC.
  • L'Inserm qui a un savoir faire dans ces investigations n'a pas été saisi.. bizarre …
  • L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a confirmé que "des effets indésirables graves [lui] ont été rapportés, à savoir une cellulite et une réaction inflammatoire au site d'injection survenues au cours de la première cure chez un même patient" ; ces effets ne sont pas dans le NEJM ! L'ANSM devrait signaler cela au NEJM : complice ? Regardez les nombreux effets sévères signalés à la FDA oubliés dans les articles !
  • Médiapart signale aussi l'opacité de l'AP-HP dans ce cas, ces chercheurs sont des employés de l'AP-HP qui a une délégation à la recherche clinique terrée dans ses bureaux alors qu'elle devrait être en première ligne ; Médiapart revient sur l'opacité de l'AP-HP à propos de 2 autres cas : l'histoire triste du suicide à l'hôpital Georges Pompidou, et l'article du Lancet sur les attentats du 13 novembre (nous avons relaté cet article mal fait avec des auteurs honoraires, et What's Up Doc a attribué une camisole de force au DG Martin Hirsch et au Pr Carli : voir page 8 du numéro 24).
  • Faudra-t-il rembourser les crédits liés aux points SIGAPS si l'article est un jour rétracté ? Cet article n'a plus d'intérêt en 2016 car la thérapeutique des hépatites C a changé, dont une rétractation éviterait de polluer la science.
  • J'ai des avis divers quand je croise des internistes…  tous en parlent…  demandez à vos collègues.

Quand il y a des complices, il faut attendre…   la vérité viendra… et Médiapart se trompe rarement…. et corriger la science est toujours utile, même si cet essai n'a plus d'intérêt en 2016.

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2 commentaires

  • « Médiapart signale que le premier auteur de l’essai publié dans le NEJM ‘se prépare à être nommé professeur’. Peut-on supposer que le CNU qui doit le nommer est complice ? »
    Ce nom n’apparait pas sur l’arrêté du 15 mars fixant la liste des candidats autorisés à participer au concours de PU-PH.
    Par ailleurs, je ne suis pas interniste ni impliqué d’aucune manière dans ce travail, et je dois souligner le travail de lanceurs d’alerte qui ont permis que des publications soient rétractées et des données scientifique corrigées.
    Je suis plus réservé sur les chasses aux sorcières préjudiciables au long cours à la carrière de jeunes praticiens. Le premier auteur peut par exemple tout à fait avoir un dossier acceptable par une sous-section de CNU y compris avec une réserve quant à l’un de ses articles. Traquer sa carrière ne me parait pas la stratégie la plus adaptée pour favoriser l’intégrité scientifique et médicale. Mais j’imagine que cet avis n’est pas partagé par toute la communauté!

    Répondre
  • Bonjour
    merci pour votre commentaire, et d’accord sur les aspects négatifs de la chasse aux sorcières. Le problème général de notre système vient que nous ne reconnaissons pas les démarches vertueuses de ceux qui admettent leurs erreurs. Apprendre par l’erreur est une bonne méthode à condition de voir les marges d’amélioration sans condamner ni contrôler.
    Je félicite et soutiens ceux qui reconnaissent des erreurs, voire j’admets de les encourager et faire leur promotion. Nommer un candidat qui n’aurait que des études négatives sur un CV devrait être possible, mais notre culture prime ceux qui ‘innovent’… Nommer un candidat qui aurait partagé des données sources pour montrer les erreurs devrait être valorisé… Quelle excellente méthode pour progresser.
    Qu’un candidat ait un article rétracté sur son CV n’est pas pour moi une faute (alors que la rétractation fait sourire ou fait peur) : c’est peut-être un signe d’intégrité…
    Merci pour vos remarques, mais faisons confiance à la sagesse des CNU.
    Cordialement
    H Maisonneuve

    Répondre

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