Excellent ouvrage (mai 2017) de Chris Chambers, professeur de neurosciences cognitives à Cardiff. Le titre : The 7 deadly sins of psychology. A manifesto for reforming the culture of science practice. Je reprend chaque vendredi un des 7 péchés, et voir ensuite le rachat proposé dans le dernier chapitre.
Le péché numéro 6 peut paraître bizarre dans son intitulé : The sin of internment. Chris Chambers signifie que la plupart des résultats des recherches en psychologie ne sont pas en Open Access. Il estime que sa discipline (et j’ajoute les sciences sociales en général) reste très résistantes à l’ouverture des données. Quand les physiciens sont à plus de 90 % des résultats de recherche en accès libre, les sciences sociales sont peut-être à moins de 30 %. Ce chapitre est donc une description des avantages de l’Open Access, avec un historique de ces mouvements. Il reprend les basics : publier un article sous paywall (ces 30 à 50 § pour avoir accès) ou dans une revue avec abonnement signifie que le public qui a financé la recherche (par les impôts ou achats de produits de santé) n’a pas accès aux résultats des recherches qu’il a payées !
Après une description de Budapest Open Access, des systèmes gold, green, et hybrides, C Chambers pose la question : Why do psychologists support barrier-based publishing? Les propositions de réponses sont nombreuses, mais pas toujours convaincantes : les psychologistes ne connaissent pas les preprints et postprints ! Ils publient dans des revues prestigieuses qui sont fermées (Nature..). Et surtout le conflit entre ce qui est bien pour un psychologist est en conflit avec ce qui est bien pour la science : un chercheur préfère une revue prestigieuse fermée (pour sa carrière) plutôt que disséminer ses données dans des revues ouvertes comme PLOS ONE (pour la science) !!!
Le chapitre est intéressant car bien construit, avec quelques réflexions sur les échanges pirates de pdf. Il rapporte l’histoire incroyable de Aaron Swartz, programmeur fantastique que je ne connaissais pas. Cet activiste américain a été à l’origine de pas mal de systèmes, dont Creative Commons. Mais il avait téléchargé des articles de son compte MIT pour les mettre en accès libre (JSTOR)… condamné fortement puis suicide à l’âge de 27 ans par pendaison. Sa note wikipedia est détaillée. Un précurseur de Sci-hub ?
Ensuite, C Chambers démonte les arguments de ceux qui protègent les données pour ne pas les mettre en accès libre : 1) I have access, so what’s the problem? 2) Most of the public don’t want OA. Even if they could read the literature they wouldn’t understand it, and they might dangerously understand it. 3) OA journals don’t meet the same editorial standards as traditional journals because authors pay to publish. The journal therefore has a commercial incentive to accept poor papers. 4) What’s in for me?
Voici les 7 péchés :
- The sin of bias……Les biais… la convenance sociale (16 juin)
- The sin of hidden flexibility La flexibilité cachée : p-harking et p-HACKing (23 juin)
- The sin of unreliability Manque de fiabilité
- The sin of data hoarding Accumulation de données… je pourrais arrêter de travailler et publier car j’ai beaucoup de données
- The sin of corruption Corruption… no comment !
- The sin of internement L’a fermeture, c’est le refus de l’ouverture des données, des publications, ..
- The sin of bean counting Comptage de haricots : facteur d’impact, astrologie, auteurs,…
- The redemption Le rachat !…. TOP (Transparency Openess Promotion) guidelines et Registered Reports
Note : Je remercie B Granger qui m’a fait remarquer que traduire Internment par internement n’était pas le plus approprié ; il m’a suggéré rétention ou fermeture, et j’ai modifié le titre (2 août 2017)