En août 2017, Slate a publié deux articles sur la science et ces articles ont beaucoup d'impact. Est-ce que c'est dommageable pour les scientifiques ? Probablement.
Le 2 août, un article explique que le seuil de 0,05 pour la p-value n'est pas bon. Il faudrait privilégier un seuil de 0,005 : "Will lowering p-value thresholds help fix science?" Il s'agissait de commenter un preprint de 72 chercheurs (dont une française de Paris Dauphine, Judith Rousseau) sur la crise de la reproductibilité. Le titre de ce preprint "Redefine statistical significance". L'article de Slate est bien fait, avec les pratiques de revues ne voulant plus de p-value dans les articles, et d'autres revues accrochées au 0,05. L'article contient des exemples de bricolage des stats dans les articles !
Le 21 août, un article gênant : "Is science broken" avec 967 commentaires (au 26 août) ! L'article est long, mais bien fait. Il commence avec l'article de Science en août 2015 montrant que sur 100 expérimentations en psychologie, 39 % avaient été répliquées à l'identique. Un article du New York TImes a probablement été lu par des millions d'américains : "Many psychology findings not as strong as claimed, study says". Bon article de Slate avec des exemples, et le Stapelgate… (du nom de D Stapel qui a 58 articles rétractés). Les corrections ne servent à rien quand elles existent, et elles sont trop rares….
Ces 2 articles ont été tweetés, discutés sur Facebook. Le deuxième article rappelle un article d'avril 2012 dans le New York TImes avec les dires de F Fang et A Casadevall expliquant que la science était pourrie ! Devant l'augmentation des rétractations, ils ont proposé de réformer la science, plutôt que de compter des articles pour évaluer les recherches. Rien n'a vraiment changé, sauf que le grand public croit de moins en moins en la science, et que Trump fait partie de ceux qui dénient la science. Quelques initiatives existent pour changer cette situation.