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Publications scientifiques chez Ramsay/Générale de santé : tout ce qui est bon pour le chercheur, est-il bon pour la science ?

Points clés

On va encore me tirer les oreilles !!! Je dois au préalable préciser que, ma femme et moi, nous sommes client de Ramsay Générale de santé dont je loue la qualité des soins.

Un de mes billets m’a valu quelques critiques car je sous-entendais que des chercheurs français avaient de l’argent en publiant..   Voici un exemple. Des subventions MERRI / SIGAPS vont directement chers des praticiens libéraux, grâce à des contrats de partenariat avec les cliniques ! Vous lisez sur le site de Ramsay Générale de Santé ce qui est repris ci-dessus en image : « 1/3 du financement MERRI produit par le score SIGAPS de l’Auteur lui est reversé par le CGS« . CGS pour ‘Groupement de Coopération Sanitaire’. [note du 7 mai 2021 : la phrase a disparu, remplacée par ‘ Une partie est reversée aux chercheurs pour les indemniser de leur temps investi.’]

Tout me semble tout à fait légal, pas de problème… Le groupe Ramsay est un acteur important du privé, mais est-ce que d’autres cliniques ont les mêmes pratiques ? Est-ce acceptable ? Tout ce qui est bon pour le chercheur n’est pas obligatoirement bon pour la science ! Que se passe-t-il dans les établissements publics : est-ce que certains hôpitaux font comme les cliniques privées, et attribuent de l’argent aux praticiens ? Je ne sais pas…   Mais pourquoi ne pas appliquer les mêmes règles dans le privé et dans le public…. Un des arguments pour rétribuer ainsi les praticiens est de dire que l’activité de publication est du temps de travail non rémunéré par les activités de soins : c’est vrai. Mais en général, la publication est un travail académique non payé…   Est-ce normal ? Par contre, appliquer ce système aux PH semble normal, mais les PU-PH ont une activité académique rétribuée qui comprend les publications.

Finalement, les PU-PH qui vont dans le privé prennent probablement de bonnes décisions ! En tout cas, la France (certains établissements privés) fait comme les chinois….  c’est clair !

Un article du 6 mars 2017 du Quotidien du Médecin expliquait cette politique.

Voici un extrait d’un communiqué de presse du 18 février 2016 : « Entre 2011 et 2015, c’est plus de 2 200 articles scientifiques qui ont été publiés par des médecins exerçant chez Ramsay Générale de Santé. 38 % de ces publications figurent dans des revues à facteurs d’impact d’élevés. Ceci démontre bien que les praticiens exerçant en établissements privés doivent être soutenus et reconnus aussi pour cette activité. » souligne le Docteur Jean-Marc Coursier. Sur le site, il y a « entre 2010 et 2014, 2 200 articles scientifiques ont été publiés par 700 auteurs au sein du groupe….   » C’est pareil. Donc des SIGAPS/MERRI en pagaille.. BRAVO, BRAVO.

Un orthopédiste de l’hôpital privé Jean Mermoz à Lyon a publié 75 articles en 2015, dont plus de la moitié dans des revues à facteurs d’impact élevés. Une cardiologue publie beaucoup : praticien libéral exerçant à l’hôpital Privé Jacques Cartier à Massy, présidente de l’European Cadiovascular Research Center (CERC) et qui a reçu en 2014 à Washington le très prestigieux Prix Hartzler qui distingue le meilleur chercheur en cardiologie interventionnelle de l’année. Les noms sont sur e site de Ramsay. Ce sont d’excellents praticiens, mais 75 articles en un an, c’est trop pour être honnête…  c’est un cocoricco malsain. Cela fait un article tous les 4 jours si on compte 300 jours de travail dans l’année….  Ce n’est pas de la bonne science… L’obésité du curriculum est une maladie.

Je cite le site de Ramsay : Compte tenu de l’effort que constitue la rédaction d’un article scientifique à comité de lecture, ou encore l’implication nécessaire pour travailler un projet de recherche clinique, il a été décidé de rétribuer les praticiens en leur reversant une partie de cette subventions MERRI perçue par le GCS. Cette rétribution se fait en pratique par l’intermédiaire d’un contrat de partenariat.

« La taille du groupe, les volumes traités, nous permettent de nous organiser pour mieux accompagner les médecins dans cette dynamique de recherche et de publications scientifique. Ceci constitue un outil de fidélisation et d’attractivité forte. L’objectif est bien d’attirer les meilleurs praticiens dans nos établissements.» précise le Docteur Jean-Marc Coursier.

PS: merci eu praticien qui m’a informé et dont je respecte l’anonymat

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2 commentaires

  • ce n’est pas tant la rémunération directe que veulent les praticiens (H et H-U) du public, mais surtout la possibilité d’utiliser une partie au moins de ces crédits.. intéressement ?

    Répondre
  • L’intéressement ne date pas d’aujourdhui (Ch de Gaulle en parlait déja…).
    Dans le secteur public, l’intéressement rencontre des obstacles mais serait efficient, tant pour la recherche que pour optimiser les dépenses.

    Répondre

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