Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Les enseignants peuvent plagier, mais pas les étudiants.. à propos d’une thèse de complaisance !

Points clés

Note ajoutée (15 h 36) après publication de ce billet (5 h 47) : je remercie le président de l'université Paris Descartes pour ses actions dans ce cas, et vous lirez son commentaire après le billet.

Prout-prout-prout que je t'aime… ou l'intégrité est un long fleuve tranquille…. Triste exemple pour des étudiants auxquels les autorités interdisent le plagiat, tout en tolérant le plagiat de membres du corps professoral !!!!  Il vaut mieux en rire !

J'ai reçu de diverses sources le programme d'une réunion scientifique sur l'intégrité en avril 2018 à Paris. Plusieurs personnes sont scandalisées, mais ne veulent pas être citées, ce que je respecte. Ce genre d'initiative sur l'intégrité est bienvenu, et nous ne pouvons que nous réjouir des discussions sur l'intégrité….  mais, mais….  Les faits :

  • un colloque sur l'intégrité scientifique se tiendra les 11 & 12 avril 2018 à Paris (Centre Universitaire des Saints Pères, 75006) avec pour titre : "Sensibilisation aux manquements à l'intégrité scientifique et à leurs conséquences" ; bravo ! Voici le programme...
  • l'organisateur a couvert un plagiat que les autorités universitaires ne veulent pas dénoncer. Il s'agit d'une thèse de complaisance, dans le domaine de l'éthique médicale ! Vous aurez toutes les informations sur mes billets, et le blog de JN Darde. Des collègues préfèrent ne pas regarder les éléments, ou se prononcer. Histoire simple… 
  • le tribunal a distingué les actions civiles et pénales (le plagiat n'est ni un délit, ni un crime) des actions concernant l'éthique et la déontologie qui sont du ressort des instances universitaires :
    • dans la décision du 19 décembre 2013 en bas de la page 20, il y a "Néanmoins ces éléments qui relèvent de l'éthique et de la déontologie, ne caractérisent pas une complicité au sens pénal"
    • JN Darde a très bien détaillé ce cas sur son blog : "Le Tribunal rappelait ainsi implicitement que c’est aux juges de sanctionner les délits, mais c’est aux seules instances universitaires de traiter les écarts à la déontologie et à l’éthique."
  • Qu'ont fait les instances universitaires ? Attendons encore…   En 2018, bonne nouvelles, car nous avons des référents intégrité dans les universités, un Office Français d'Intégrité Scientifique (qui n'investigue pas les cas) et beaucoup d'experts qui expliquent que l'intégrité est importante !!!! Dans son compte rendu du 18 mars, l'OFIS note : "Une interrogation se fait jour sur le discours que pourrait tenir l’OFIS sur les situations individuelles actuellement médiatisées. Y a t-il lieu de mettre en place un espace de discussion pour tirer les leçons de ces situations dès lors qu’elles sont dans l’espace public ? En tout cas, ces situations – médiatisées ou non – doivent alimenter la jurisprudence et les réflexions du Conseil."…    Ce cas pourrait être le premier de la base de cas de l'OFIS, dans la section 'Omerta'.
  • Sauf erreur de ma part, outre quelques tentatives en cours d'universitaires et sans suites, je ne crois pas que des décisions administratives aient été prises… Mais si vous avez des informations, merci…
  • Qui sont les complices ?
    • Les responsables de cette thèse de l'école doctorale Droit, Santé, Ethique médicale, discipline éthique médicale et biologique du 19 décembre 2006, à savoir les directeurs de thèse, et le jury ;
    • les présidents et doyens concernés qui ont délivré la thèse et qui emploient l'auteure de la thèse : Université Paris 5 – René Descartes, Faculté de Médecine, René Descartes Paris 5 – Site Necker ; Université de Toulouse III Paul Sabatier, Faculté de Chirurgie Dentaire (vous verrez les noms des responsables de cette faculté ici), et Hôpitaux de Toulouse. Rien ne les gêne quand il s'agit de cautionner un colloque sur l'intégrité ;
    • toutes les entités universitaires qui ont signé des chartes de déontologie, pour défendre aux étudiants de plagier, mais ne sanctionnent pas leurs enseignants…..!
    • les orateurs qui participent au colloque en engageant leur intégrité.. ils n'ont pas été informés de ce plagiat lorsqu'ils ont été contacté pour parler à ce colloque… donc partiellement excusables, mais..   L'invitation de Bruno Lemaître est bienvenue, car c'est un excellent expert du narcissisme en science ; il ne connaît probablement pas l'environnement ; il a écrit "Grâce à leur capacité d'adapter la bonne attitude devant leur public, les narcissiques peuvent donner l'exposé le plus convaincant sur l'importance de l'éthique dans les sciences, tout en défendant sans scrupule leurs propres intérêts."
  • Le rapport du COMETS (Comité d'éthique du Cnrs) sur le plagiat dans la recherche scientifique précise en page 15 que les Proutuniversités sont tenues au retrait des thèses plagiées, avec un note de bas de page (note 37) : "Il est à noter que les thèses faisant partie du domaine public, il ne peut y avoir prescription, une affaire de plagiat pouvant ressortir beaucoup d'années après la soutenance".
  • Pour ceux qui doutent, je leur suggère de regarder les diapos sur une partie de ce cas…..      en se rappelant que les carrières des deux plaignants se sont arrêtées : l'un a dû quitter la France pour exercer son métier….. et l'autre est décédé brutalement.

Un des internautes m'a suggéré d'évoquer Prout-prout-prout que je t'aime (vidéo de 20 secondes)….. effectivement, cette comptine me paraît adaptée… car elle commence par "J'ai un secret à te dire dans l'oreille…… "

Lien d'intérêt : j'ai été témoin au procès en appel, et je peux transmettre toutes informations à ceux qui veulent comprendre ce plagiat.

PS : Merci à JN Darde qui a fait les analyses de ce plagiat.

Partagez cet article sur les réseaux:
Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

2 commentaires

  • Bonjour,
    Comme président de l’université Paris Descartes qui est citée dans votre billet, je voulais apporter quelques compléments, notamment sur l’affaire de plagiat de thèse que vous citez.
    Les faits étant antérieurs à mon élection, j’ai découvert cette affaire ancienne par l’article du Monde au moment de la condamnation pénale en première instance. Je me suis alors informé sur le fond du dossier et j’ai décidé de porter l’affaire devant les instances disciplinaires internes de l’université (ce qui n’avait pas été fait avant, ni à Paris, ni à Toulouse).
    Après cette saisine qui est de son ressort, la présidence de l’université n’intervient plus dans les procédures disciplinaires internes qui sont menées par une juridiction élue. C’est une forme de séparation des pouvoirs internes à l’université. La procédure se déroule en deux phases : instruction et jugement.
    Coincidence fortuite de calendrier, le jugement de cette procédure disciplinaire a été rendu quelques jours avant l’audience d’appel correctionnelle à laquelle vous avez témoigné. A ma surprise, la section disciplinaire de mon université a prononcé la relaxe et ça a certainement eu des conséquences sur l’issue de la procédure pénale parallèle.
    Pour autant l’affaire n’est pas terminée. Ayant eu a regarder de près les éléments de l’affaire en question à l’époque, je ne partage pas du tout les conclusions de ma section disciplinaire et ma conviction est qu’il existe des éléments graves et concordants à charge dans ce dossier. Ainsi que j’en ai la possibilité en tant que chef d’établissement, j’ai donc décidé de faire appel dans la procédure disciplinaire. Ceci est très inhabituel, en général c’est le mis en cause qui fait appel, pour obtenir une relaxe ou sanction plus clémente.
    L’instance compétente en la matière est nationale, c’est le CNESER disciplinaire. L »audience d’instruction a eu lieu fin 2017 et je m’y suis rendu personnellement pour défendre la position de l’université et demander une sanction. L’affaire est pendante, l’audience de jugement étant attendue avant l’été et je ne ferai donc aucun commentaire sur les éléments du dossier.
    Dans cette affaire, je n’ai aucun lien d’intérêt ni avec la présumée-plagiaire, ni avec les parties, ni avec le laboratoire ou l’UFR de Toulouse. Je ne connais aucun protagoniste. Mon seul motif d’agir est la défense du diplôme de mon université et de la qualité du doctorat délivré. Je tirerai les conséquences de la décision du CNESER, notamment quant à la thèse elle-même.
    Juste ces quelques mots pour vous dire que l’Université Paris Descartes se préoccupe bien de ces sujets, même si ça ne se voit pas toujours.
    Bien cordialement
    Frédéric Dardel – Président de l’Université Paris Descartes

    Répondre
  • Bonjour,
    avec tous mes remerciements et toutes mes félicitations pour vos actions, et ces informations.
    Votre réaction est exemplaire. Laissons les instances se prononcer.
    Je rajoute une note à mon billet pour demander de le lire avec votre commentaire.
    Très cordialement, et BRAVO à vous.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles populaires

Archives mensuelles

Suivez-nous

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle

Tags

Vous pourriez aussi aimer