Le numéro 22 de Publier LA Science est toujours un régal avec beaucoup de courtes informations sur 13 pages. Bravo à l'équipe des rédacteurs de l'Inra. Plutôt que de résumer les news dont vous prendrez connaissance, je voudrais présenter les deux éditoriaux sur le plan S :
- Publications : les pièges du plan S par E Derat de Sorbonne Université et deux co-auteurs (Uppsala et Amsterdam). Que disent-ils de ce plan qui veut obliger les chercheurs à publier en Open Access avant janvier 2020, en Europe, en payant des APCs (Article Processing Charges) ? Le bannissement des journaux des sociétés savantes, qui ont servi d'épine dorsale à la construction de la science moderne, ne nous semble pas acceptable. Le reste du monde ne suivra pas les directives du plan S. Les frais de publications peuvent augmenter, et surtout en privilégiant le modèle 'pay to publish' plutôt que l'ancien 'pay to read', car des revues indélicates vont générer du chiffre d'affaires en acceptant les articles (je vous rappelle que les profits de groupes comme par exemple Frontiers, revues favorisées par le plan S, ne sont pas publiés). Leur conclusion à laquelle j'adhère "Le plan S constitue une sérieuse violation des libertés académiques".
- Aurons-nous encore besoin de journaux ? est l'autre éditorial, signé par E Dreyer, de l'Inra et Rédacteur de Annals of Forest Science. Le développement de la Science ouverte passe nécessairement par une mobilisation d'outils numériques de plus en plus puissants. Les arguements : les preprints se développent et posent la question de la valeur ajoutée apportée par les journaux. Le peer review devient obsolète qui doit laisser place à la transparence, et une pratique ouverte sur des serveurs. L'ouverture de toutes les données est nécessaire. Des plateformes virtuelles de diffusion des résultats des recherches validées par les pairs pourraient remplacer les journaux…
Nous vivons une époque formidable.. J'admire tous ces innovateurs qui veulent tuer les revues de sociétés savantes au prétexte qu'elles coûtent cher, etc… Mais les sociétés savantes ont fait beaucoup pour la dissémination de la science… auraient-elles dû attendre que les Universités s'en charge ?